Le hasard aura bien fait les choses. Il y a quelques semaines, j'ai revu ce beau film qu'est Mommy pour le présenter dans une bibliothèque publique et devant un public (très) restreint: trois personnes à peine ! Quinze jours plus tard, il repassait sur Arte, suivi d'un documentaire. J'ai pu y piocher quelques explications du réalisateur, Xavier Dolan...
Le jeune cinéaste - il a eu 28 ans en mars - dit aimer mettre en scène "des personnages forts, qui gagnent". Cela peut étonner, compte tenu des facettes les plus sombres de ses scénarios. "Ces personnages remportent certaines victoires, mais, au final, la vie les rattrape". Cette autre idée correspond mieux à ce que je connais de son travail.
Qui a vu tout ou partie de ses films sait à quel point Xavier Dolan admire les femmes. Il a surtout été élevé par sa mère, une Germaine comme on dit au Québec de ces femmes... qui gèrent et qui mènent. Explication: "J'ai vu mon père se battre pour certaines choses, abdiquer pour d'autres... cela m'a donné envie de venger ma mère avec le cinéma. Les figures qui m'ont inspiré, impressionné, fasciné, même quand j'avais 5, 6 ou 7 ans, ce sont des femmes et des mères. Elles sont le véhicule à travers lequel j'exprime le mieux mes griefs vis-à-vis de la société". Le Québécois livre cette opinion en vrai chef d'orchestre: narrateur, scénariste, réalisateur et directeur d'acteurs...
Il explique aussi que ses références cinématographiques premières sont des films populaires commerciaux, comme la saga Harry Potter (il a d'ailleurs doublé Rupert Grint !) ou ceux de Robin Williams, découverts quand il était un enfant - Jumanji ou Madame Doubtfire. "Je n'aime pas les films noirs ou gris, qui exploitent la vulnérabilité des protagonistes pour véhiculer leurs plans esthétisants et des idées de mise en scène rigoureuse ou austère, souligne-t-il. Je n'y trouve aucun message d'espoir, aucune lumière, et ne m'y reconnais pas". Dans son approche, Xavier Dolan assure en revanche vouloir "donner au spectateur l'impression que ce qu'il regarde appartient à sa vie"...
C'est sûrement ce qui le pousse à s'impliquer autant dans ses films. Jusqu'au choix des costumes, le petit prodige veille au moindre détail. Il dit penser au montage dès qu'il se met à écrire le scénario. Il dit aussi avoir besoin du regard des autres et, à l'occasion, de leurs avis contraires. Xavier Dolan se voit un peu comme "un emprunteur". 'D'emprunt en emprunt, on finit par se révéler et réaliser qui on est. Mommy, c'est vraiment ce que j'aime, c'est qui je suis, mes goûts, mon style, moi ! Mon parcours, sur cinq ou six films, c'est d'être parti de qui je voulais être pour arriver à qui je suis". Un homme étonnant et un garçon talentueux, à l'évidence. J'en espère d'autres surprises !
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Et maintenant, me direz-vous ?
Xavier Dolan tourne son septième long-métrage, sans date de sortie officielle pour le moment. The death and life of John F. Donovan sera son tout premier film en langue anglaise. Les têtes d'affiche annoncées sont Natalie Portman, Jessica Chastain et Kit Harrington.
Le jeune cinéaste - il a eu 28 ans en mars - dit aimer mettre en scène "des personnages forts, qui gagnent". Cela peut étonner, compte tenu des facettes les plus sombres de ses scénarios. "Ces personnages remportent certaines victoires, mais, au final, la vie les rattrape". Cette autre idée correspond mieux à ce que je connais de son travail.
Qui a vu tout ou partie de ses films sait à quel point Xavier Dolan admire les femmes. Il a surtout été élevé par sa mère, une Germaine comme on dit au Québec de ces femmes... qui gèrent et qui mènent. Explication: "J'ai vu mon père se battre pour certaines choses, abdiquer pour d'autres... cela m'a donné envie de venger ma mère avec le cinéma. Les figures qui m'ont inspiré, impressionné, fasciné, même quand j'avais 5, 6 ou 7 ans, ce sont des femmes et des mères. Elles sont le véhicule à travers lequel j'exprime le mieux mes griefs vis-à-vis de la société". Le Québécois livre cette opinion en vrai chef d'orchestre: narrateur, scénariste, réalisateur et directeur d'acteurs...
Il explique aussi que ses références cinématographiques premières sont des films populaires commerciaux, comme la saga Harry Potter (il a d'ailleurs doublé Rupert Grint !) ou ceux de Robin Williams, découverts quand il était un enfant - Jumanji ou Madame Doubtfire. "Je n'aime pas les films noirs ou gris, qui exploitent la vulnérabilité des protagonistes pour véhiculer leurs plans esthétisants et des idées de mise en scène rigoureuse ou austère, souligne-t-il. Je n'y trouve aucun message d'espoir, aucune lumière, et ne m'y reconnais pas". Dans son approche, Xavier Dolan assure en revanche vouloir "donner au spectateur l'impression que ce qu'il regarde appartient à sa vie"...
C'est sûrement ce qui le pousse à s'impliquer autant dans ses films. Jusqu'au choix des costumes, le petit prodige veille au moindre détail. Il dit penser au montage dès qu'il se met à écrire le scénario. Il dit aussi avoir besoin du regard des autres et, à l'occasion, de leurs avis contraires. Xavier Dolan se voit un peu comme "un emprunteur". 'D'emprunt en emprunt, on finit par se révéler et réaliser qui on est. Mommy, c'est vraiment ce que j'aime, c'est qui je suis, mes goûts, mon style, moi ! Mon parcours, sur cinq ou six films, c'est d'être parti de qui je voulais être pour arriver à qui je suis". Un homme étonnant et un garçon talentueux, à l'évidence. J'en espère d'autres surprises !
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Et maintenant, me direz-vous ?
Xavier Dolan tourne son septième long-métrage, sans date de sortie officielle pour le moment. The death and life of John F. Donovan sera son tout premier film en langue anglaise. Les têtes d'affiche annoncées sont Natalie Portman, Jessica Chastain et Kit Harrington.
9 commentaires:
J'ai revu Mommy sur Arte : toujours autant d'émotions !
Vivement son prochain film qui donne envie !! :D
Je n'ai rien entendu sur son prochain film (si ce n'est le fait qu'il est anglophone).
Allez, pas d'histoire: avoue que c'est Kit Harrington qui fait que tu t'y intéresses d'aussi près !
J'en suis absolument fan même si son dernier est ma première déception malgré Gaspard fragilissime et Nathalie excentriquissime (aucune intervention du coréen dur ces mots...).
J'attends la suite forcément. Mais en langue anglaise... quelque chose va manquer.
Quant à Mommy je l'ai revu. Renversant.
SUR ces mots... Le coréen m'a torpillée ( ça se dit missilée ?) sur un mot simple.
@Pascale la groupie:
Oui... je connais ta fan attitude à l'égard de ce jeune homme. Et je la respecte.
C'est vrai que ça va faire bizarre d'entendre ses acteurs parler anglais, mais bon...
@Pascale et le Coréen acharné:
Il n'y a pas une fonction pour lui couper le sifflet ?
Bon, sinon, ce n'est pas très grave: j'ai appris à m'en accommoder.
Je crois que j'ai fini par souhaiter le laisser me surprendre.
Le wallon streptocoque est sa plus belle trouvaille.
J'avoue que c'est assez inventif, pour le coup.
Mais assez éloigné de Xavier Dolan, je pense que tu l'admettras.
Euh... sans façon, merci.
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