jeudi 23 février 2017

Au chevet

Un Prix d'interprétation cannois à Marie-Josée Croze. Sur la Croisette toujours, le Prix du meilleur scénario pour Denys Arcand. Trois César au total: meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario. L'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Les invasions barbares reste sûrement dans les mémoires comme un film qui fit sensation...

En propulsant ma machine à remonter le temps vers 2003, j'ai vu récemment ce long-métrage québécois, dont ma mère m'avait dit beaucoup de bien. Le pitch ? Rémy, un homme d'une soixantaine d'années, est hospitalisé du fait d'une maladie sérieuse. Sa femme appelle son fils, jeune trader canadien exilé à Londres, persuadée qu'elle est que les deux hommes, en froid, devraient se réconcilier avant qu'il ne soit trop tard. Pas franchement motivé, Sébastien finit tout de même par débarquer, avant d'être rejoint par toute la bande des amis (et maîtresses !) de son paternel. Les invasions barbares déplaira, je pense, à ceux d'entre vous qui aiment le cinéma réaliste. Pour être honnête, je dois vous dire d'emblée que j'ai trouvé l'humanité qu'il dépeint fort peu intéressante. Ou pire: antipathique...

Je n'ai pas passé un si mauvais moment, mais j'attendais bien mieux de ce récit, incontestablement. Je ne me suis pas senti "concerné" par ce qui pouvait arriver à l'un ou l'autre des personnages. J'ai noté aussi, avec quelque étonnement, que le film semble avoir été diffusé dans une version (un peu) plus courte à l'international qu'au Canada. Après, voilà... j'ai trouvé tout cela bavard et pourtant assez creux. C'est précisément le problème: je n'ai pas compris où le réalisateur voulait en venir. Avec quelques répliques bien senties, Les invasions barbares sonne un peu comme le bilan d'une génération, désabusée par les valeurs de celle qui la suit immédiatement. Soit... et donc ? Impossible pour moi d'en tirer la moindre leçon ! Comme je peux difficilement soutenir que le film est beau, je vous dirai abruptement qu'il me paraît dispensable. C'est dur, j'en conviens, mais c'est ainsi. Et tant pis ! Je donnerai d'autres chances au cinéma made in Québec.

Les invasions barbares
Film canadien de Denys Arcand (2003)

Sans piocher dans la quadrilogie Les boys, petite chose sympathique mais particulière, et sans convoquer Xavier Dolan, je peux conseiller un film comme C.R.A.Z.Y. en très digne représentant du septième art québécois. Je suis à l'écoute de toutes vos possibles suggestions ! J'aimerais voir d'autres films de nos "cousins" d'Amérique. Ma page spéciale "Cinéma du monde" donne quelques-uns de mes bons plans...

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J'avance d'un cran pour mon Movie Challenge...

J'atteins en effet l'objectif n°16: "Un film qui est la suite d'un autre". Le premier opus, Le déclin de l'empire américain, date de... 1986 !

Si vous voulez vous contenter du film d'aujourd'hui...

Vous pourrez lire un autre avis du côté de "L'oeil sur l'écran".

4 commentaires:

eeguab a dit…

Bonjour Martin. J'avais plutôt apprécié à sa sortie. Mais je n'en ai plus trop de souvenir précis sauf que certes, c'était bavard. C'était aussi le cas du Déclin... que j'ai bien oublié depuis 30 ans.

Pascale a dit…

Alors là je ne comprends pas.
Ce film est une petite merveille.
Excepté MJ Croze dont je n'avais pas compris pourquoi elle suscitait l'emballement à l'époque et encore maintenant.
Par contre Stéphane Rousseau est étonnant.
J'ai adoré ce film.
J'ai fini comme une flaque. Même si la dernière scène est Too much, c'est beau.
Le cinéma québécois est bavard c'est ce qui en fait une partie de son charme je trouve. J'ai revu Le déclin il y a peu... dont ce film est un peu la suite. La bande de copains n'est effectivement pas toujours très sympathique mais pour avoir vaguement zappé sur Les petits mouchoirs récemment je m'aperçois que c'est souvent le cas au cinéma. Et moi qui n'ai jamais fait partie d'une bande ce n'est pas le cinéma qui m'en donne l'envie.
Indépendamment de ça la façon dont l'hôpital est décrit fait froid dans le dos. Malgré tout le mal que je pense de l'hôpital français, il y a manifestement bien pire.

Les invasions barbares est un film à voir je trouve.

Martin a dit…

@Eeguab:

Je comprends très bien qu'on puisse se retrouver dans ce film. Quelque chose me dit que j'en aurai eu une vision différente si j'avais vu d'abord "Le déclin de l'empire américain". Mais j'ai trouvé ça un peu préchi-précha sur le thème du monde ancien en train de disparaître. Ressenti très personnel, évidemment.

Martin a dit…

@Pascale:

C'est l'un des films sur lesquels nous ne serons pas d'accord. OK, c'est plutôt bien joué... mais ça ne m'a laissé bien trop indifférent compte tenu des enjeux dramatiques. Je ne me suis jamais senti emporté. Peut-être parce que j'ai trouvé les personnages renfermés sur leur logique et leur nostalgie. Mais comme je le disais à Eeguab juste au-dessus, c'est de fait un ressenti très personnel. Je comprends aussi qu'on puisse être d'un avis exactement contraire.

Ta comparaison avec "Les petits mouchoirs" est intéressante. Du film de Guillaume Canet, il me reste l'impression d'un final larmoyant et de beaucoup de bavardages pour rester presque toujours sur la même logique.

Sur la question de l'hôpital, no comment. Je connais ton expérience...
"Un film à voir", dis-tu pour conclure. Là-dessus, je suis d'accord.