mercredi 11 mai 2016

En attendant la Palme...

L'heure est venue de nous embarquer à destination de la Croisette ! C'est en effet aujourd'hui que démarre la 69ème édition du Festival de Cannes. Cette année, je n'aurai pas vraiment le temps d'en rendre compte de manière détaillée, mais je m'y intéresserai quand même. Pour démarrer, un mot sur TOUS les films candidats à la Palme d'or...

Et d'abord, un rappel: le jury a pour président George Miller. Le papa de Mad Max, Babe et Happy feet est le tout premier Australien retenu pour assumer cette mission de prestige. Je trouve ce choix plutôt audacieux. D'où cette question: le palmarès le sera-t-il aussi ?

En compétition, il y a plusieurs réalisateurs déjà "palmés"...

Les candidats à une nouvelle consécration sont trois... non, quatre ! Les plus chanceux sont les frères Dardenne, qui brigueront ensemble leur troisième Palme, après leurs succès de 1999 et 2005. La fille inconnue tourne autour d'un médecin interprété par Adèle Haenel. Autre roi déjà couronné, Ken Loach revient pour une énième tournée d'adieux. Sorti de sa retraite, il promeut Moi, Daniel Blake, un film qui met en scène Dave Johns, vraie star du stand-up, en menuisier affecté par des soucis cardiaques. Enfin, la Croisette déroule un tapis rouge de plus pour son préféré de 2007, le Roumain Cristian Mungiu. D'après mes informations, Baccalauréat, son film, a pour personnage un père qui espère voir sa fille étudier dans une université anglaise...

Pour succéder à Jacques Audiard, il y a également des Français...
Et même une Française: Nicole Garcia, qui présente Mal de pierres. Cette adaptation d'un roman de l'Italienne Milena Agus, tournée autour d'Aix-les-Bains, a pour héroïne une femme en quête d'amour absolu. Parmi les acteurs-phares: Marion Cotillard et Louis Garrel. Bruno Dumont, lui, vient montrer Ma Loute, une comédie policière dans des costumes 1910, avec Juliette Binoche et Fabrice Luchini. Olivier Assayas, pour sa part, a offert un autre rôle à Kristen Stewart. Dans Personal shopper, l'Américaine sera l'assistante d'une célébrité et dotée de pouvoirs de médium. Enfin, Alain Guiraudie est invité pour la première fois en compétition: Rester vertical suit un cinéaste en mal de paternité, en Lozère, dans le Marais poitevin et à Brest...

Cette fois, il y a aussi (un peu) plus de femmes que d'habitude...
Outre Nicole Garcia déjà citée, on compte en effet deux réalisatrices retenues pour prendre part à la course finale: l'Allemande Maren Ade et la Britannique Andrea Arnold. Maren Ade va ainsi briguer la Palme pour la toute première fois, après avoir été récompensée à Sundance et Berlin. Andrea Arnold, elle, est déjà venue plusieurs fois à Cannes comme compétitrice, mais aussi comme membre du jury (en 2012). Et côté films ? D'un côté, on verra Toni Erdmann, où un vieux père rend visite à sa fille et s'efforce de réveiller son sens de l'humour oublié. De l'autre, on surveillera American honey, où Shia LaBeouf intègre une équipe commerciale et s'invente une vie d'une moralité douteuse. Je dois bien reconnaître que je n'en sais pas davantage...

Bon, évidemment, Cannes, c'est aussi un grand rendez-vous glamour. Mais n'oublions pas les autres cinéastes - et films - en compétition...

/ Pedro Almodovar (Julieta)
L'Espagnol s'est trouvé empêtré dans le scandale des Panama Papers. Pour évoquer son nouvel opus, il parle d'un drame "sombre et intime".

/ Xavier Dolan (Juste la fin du monde)
Cotillard, Ulliel, Baye, Cassel, Seydoux... le petit génie québécois adapte une pièce de théâtre sur le Sida avec un casting très français.

/ Jim Jarmusch (Paterson)
Adam Driver, un acteur qui monte à Hollywood, incarne un chauffeur de bus, poète à ses heures. Avec lui, l'Iranienne Golshifteh Farahani.

/ Kleber Mendonça Filho (Aquarius)
Ce film brésilien aurait pour héroïne une ex-critique musicale désormais retraitée, capable de voyager dans le temps ! Intriguant...

/ Brillante Mendoza (Ma'Rosa)
Le réalisateur philippin a choisi les bidonvilles de Manille pour servir de décor à un drame familial autour d'un trafic de méthamphétamine.

/ Jeff Nichols (Loving)
Je vous avais bien dit qu'on reparlerait vite de ce cinéaste ! Son film raconte le long combat d'un couple mixte, dans la Virginie des fifties.

/ Park Chan-wook (Mademoiselle)
Une femme riche, un escroc et une pickpocket. La Corée et le Japon. Les années 30. Malgré le titre original (Agassi), on oubliera le tennis.

/ Sean Penn (The last face)
Charlize Theron s'éprend de Javier Bardem lors d'une mission humanitaire. Avec deux Frenchies: Adèle Exarchopoulos et Jean Reno.

/ Cristi Puiu (Sieranevada)
Une première précision: ce film se passe essentiellement à Bucarest. L'auteur parle d'un "requiem" sur les passions et rancoeurs familiales.

/ Paul Verhoeven (Elle)
Une femme vacille après avoir agressée chez elle par un inconnu. Isabelle Huppert en tête d'affiche + Virginie Efira et Laurent Lafitte ! 

/ Nicolas Winding Refn (The neon demon)
"Un film d'horreur cannibale chez les top models": la présentation vient de Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes...
 
/ Asghar Farhadi (Le client)
Le cinéaste iranien est de retour avec une nouvelle histoire de couple en train de se disloquer - et le tout dernier film annoncé en sélection.

Bien... je crois que je vous ai (à peu près) tout dit pour aujourd'hui. Rendez-vous le 23 avec le nom des lauréats et mes commentaires...

Pour conclure, un petit mot sur l'affiche, conçue à partir d'une image du grand film de Jean-Luc Godard: Le mépris, sorti toute fin 1963. Honnêtement, je ne suis pas fou de ce jaune: il m'a heurté si fort que, dans un premier temps, je n'ai pas vu la montée des marches ! Maintenant, ce n'est pas très important: seuls les films comptent. J'ignore si, comme moi, vous êtes impatients de mieux les connaître. Certains vont très vite sortir en salles, d'autres se feront attendre. C'est ça aussi, Cannes: l'obligation de rester patient avant d'étancher notre soif de cinéma. Pour ma part, j'anticipe déjà de bons moments. Et toi, alors, qui as lu ce long laïus... comment envisages-tu la suite ?

14 commentaires:

Antiblues a dit…

J'y vais faire un tour cet après-midi s'il ne pleut pas !!
La capitale mondiale éphémère du cinéma avec son grand bazar médiatique, est un terrain de chasse photo inépuisable ;)

tinalakiller a dit…

Je vais suivre le festival de chez moi ahahaha. Sans déconner, la sélection est juste hyper alléchante (j'attends un paquet de films), j'espère que les films seront bien à la hauteur de mes espérances et surtout que le jury, haut en couleur, livrera un bon palmarès ! :)

Martin a dit…

@Antiblues:

Bienvenue sur ce blog !

Même si je m'intéresse davantage aux films qu'à tout ce qui tourne autour, photographier les à-côtés du Festival est une riche idée, que j'aimerais pouvoir imiter. C'est que, dans la rue aussi, il doit y avoir de "sacrés personnages"...

Martin a dit…

@Tina:

Même chose pour moi: je suis... à domicile ! Dans un premier temps, plus que les films, ce sont souvent les noms des réalisateurs qui titillent mes envies cinéphiles. Je tâche de ne pas trop en savoir sur les scénarios pour me laisser la possibilité d'être surpris. Wait and see.

En t'en parlant, d'ailleurs, je me rends compte que je n'ai pas vu beaucoup des longs-métrages sélectionnés pour la Palme l'année dernière: il est temps que je rattrape le coup !

tinalakiller a dit…

Je ne me rappelle plus, tu avais réussi à regarder quels films de la compétition l'an dernière ?

Martin a dit…

Alors... des films en lice pour la Palme l'année dernière, j'ai déjà vu (dans cet ordre):
- Notre petite soeur,
- Mia madre,
- Carol,
- The assassin.

J'espère avoir l'occasion de faire quelques séances de rattrapage - "Le fils de Saul", notamment.

2flicsamiami a dit…

Bon, il n'est pas dans la compet' mais j'ai vu Money Monster. Très bon thriller, très bien tenu par Jodie Foster (que j'adore et adule).

Martin a dit…

Jodie Foster est aussi quelqu'un que j'admire. Je n'écarte pas l'idée d'aller voir ce "Money monster". Patience...

tinalakiller a dit…

Ecoute, c'est pas mal du tout, c'est mieux que rien comme on dit. J'ose pas aller voir si Assassin, ma soeur et mon beau-frère sont allés le voir en salle et se sont endormis...
Je n'ai toujours pas vu Le Fils de Saul non plus, j'espère juste ne pas être déçue vu toutes les éloges que je peux entendre dessus !

Martin a dit…

J'ajoute "Money monster" dans ma liste des possibles. "The assassin" est une telle merveille esthétique que je n'ai pas ressenti d'ennui, mais c'est vrai qu'il faut s'accrocher. "Le fils de Saul", c'est le sujet qui m'a fait reculer, pour le moment, mais je pense que c'est un film qu'il faut voir... et que je verrai.

En attendant, Cannes 2016 continue et il y a déjà quelques longs-métrages que j'ai hâte de voir arriver en salles.

tinalakiller a dit…

J'ai vu Money Monster et j'ai bien aimé, une bonne surprise !
Surtout la sortie du Fils de Saul n'a pas aidé, il est sorti une semaine avant les attentats, disons que le temps resté pour pouvoir aller le voir ne m'a pas incité à aller le voir, je recherchais quelque chose de moins plombant pour être honnête.
Pareil, franchement sur le papier, un bon cru. Je vais essayer d'en aller voir un max ! Je trouve également les conférences de presse assez intéressantes !

Martin a dit…

L'après-Cannes promet toujours une course vers les films. Je n'ai pas vraiment le temps de me plonger en détail dans le déroulé du Festival cette année, mais c'est certain que j'attends certaines sorties avec grande impatience ! Sans parler du palmarès dimanche...

tinalakiller a dit…

Surtout que là cette année vraiment peu de films sortis pendant le festival, c'est vraiment vache pour nous ! Raaah lalala j'ai hâte d'être dimanche (j'espère juste que Laffite dira moins de conneries...), voir notamment si mes pronos sont justes !

Martin a dit…

Plus qu'une grosse journée à attendre ! Je n'ai pas fait de pronostic, pour ma part, mais j'espère un beau palmarès. Je piaffe surtout à attendre la sortie de certains films... et encore plus maintenant que nous avons une meilleure visibilité sur l'ensemble de la sélection.