dimanche 8 mai 2016

Folie à l'italienne

Les jours fériés qui tombent un dimanche sont un peu déprimants. Allons de l'avant, voulez-vous ? Puisque le Festival de Cannes débute mercredi prochain, j'ai cru intéressant de revenir sur l'édition 1966. Voilà cinquante ans, donc, la Croisette célébrait l'Italien Pietro Germi et Ces messieurs dames. Une comédie (un peu) trop folle pour moi...

Cannes ne remettait pas alors de Palme d'or, mais un Grand Prix international. L'histoire retient que Pietro Germi eut à aller chercher le sien sous les huées. Aux festivaliers mécontents, le réalisateur répliqua: "Pardon de vous avoir fait rire...". Pile-poil un demi-siècle plus tard, je dois bien avouer que Ces messieurs dames m'a fatigué plus qu'autre chose. Découpé en trois segments, le film montre d'abord de nombreux couples aller ensemble à une fête. L'occasion d'épingler une certaine société, à grands renforts d'allusions salaces et de moqueries réciproques. Mouais... les deux autres parties reprennent les mêmes personnages: un père de famille espère bâtir une relation adultère avec une petite vendeuse et une jeune ingénue conduit ses admirateurs au tribunal pour détournement de mineure...

Signe de mon peu d'intérêt pour tout ça: j'ai dû consulter Wikipédia pour me souvenir du troisième pitch. Allez.. il est possible toutefois que cette proto-Palme obtienne vos faveurs, si vous goûtez les films à tiroirs emballés d'une certaine hystérie collective. Les comédiens s'en donnent manifestement à coeur joie et se lâchent totalement. Personnellement, je ne suis pas réceptif, mais je n'ai pas la science infuse - c'est juste ce type de comédies qui ne me correspond pas. Parce que, finalement, je connais encore mal l'histoire du cinéma italien, je veux bien croire que Ces messieurs dames corresponde également à une étape importante de son évolution. L'irrévérence débridée dont il témoigne a d'ailleurs quelque chose de sympathique. Disons donc pour résumer que je suis tout simplement passé à côté...

Ces messieurs dames
Film italien de Pietro Germi (1966)

C'est moi qui suis allergique, peut-être: autre comédie italienne ancienne, Le pigeon (1958) m'avait laissé assez froid. Mamma mia ! J'en suis réduit à attendre d'autres prochains essais pour conclure. D'ici là, un mot encore pour souligner que Ces messieurs dames n'était pas seul au plus haut du Festival de Cannes 1966: il partageait son Grand Prix avec Un homme et une femme. Film que je préfère...

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Quand je vous dis que je n'ai pas la science infuse...
Le film a ses admirateurs: Dasola, Eeguab et Lui, par exemple. J'ajouterai aussi Sophia Loren, présidente cannoise cette année-là...

4 commentaires:

eeguab a dit…

Hello l'ami. J'allais écrire mon désaccord pour cette fois et je me suis apercu que tu avais déjà lu mon billet et gentiment mis le lien. Donc rien à rajouter sinon que j'ai découvert ce film il y a quelques années seulement. Et que dans les films à sketchs il n' y a pas que des réussites, les sketchs étant parfois très inégaux.Je ne déteste pas Un homme, une femme mais je préfère Ces messieurs dames. La coincidence des titres est amusante. A bientôt.

Martin a dit…

J'ai trouvé aussi cette similarité de titres assez drôle, compte tenu que les deux films ont été "palmés" simultanément. En dehors de cette anecdote, la comparaison ne tient guère, à vrai dire.

Comme tu l'auras compris, je respecte le travail de Pietro Germi, mais je n'ai pas accroché au résultat. Peut-être que c'est lié au fait que je n'ai pas réussi à replacer le film dans son contexte ou parce que j'accorde trop d'attention à ce contexte. Bref... je suis content que ta chronique puisse constituer un juste contrepoint.

Anonyme a dit…

Moi aussi, je n'aime pas trop les films à sketch (à la rigueur Les Monstres), et le seul Pietro Germi que j'ai vu (Divorce à l'italienne) m'avait un peu déçu.

Dans un genre plus mélancolique mais toujours avec l'esprit de satire de la comédie italienne, tu pourrais essayer de voir Une Vie difficile et Le Fanfaron de Dino Risi. J'apprécie tout particulièrement le premier (un chef-d'oeuvre), où Sordi est fabuleux. Il y a aussi La Grande Pagaille de Comencini qui est formidable (et puis, il y a à nouveau Sordi).

Toujours de Comencini, si tu aimes les films qui traitent de l'enfance, il y a aussi L'Incompris et Casanova, une adolescence à Venise de Comencini sont incontournables. Si tu vois le premier, pense à avoir une boite de mouchoirs à portée de main. Mais ce ne sont pas des comédies italiennes.

Pour revenir vers la comédie italienne justement, si tu aimes les comédies de groupe, Mes Chers amis de Monicelli devrait te ravir.

Et si tu aimes Marcello et Sophia, il y a le jubilatoire Mariage à l'Italienne de De Sica.

Pour ressortir de la comédie italienne, mais toujours dans le cinéma italien, si tu aimes les metteurs en scène qui sont en même temps des esthètes, il y a les grands Fellini (dont j'aime par dessus tout Huit et demi) et les grands Visconti (dont j'aime par dessus tout, mais tu le sais déjà, Le Guépard). Et je ne parle pas des chefs-d'oeuvre néo-réalistes de De Sica et Rosselini (le voleur de bicyclette, etc.)

Et puis, aujourd'hui, il y a Nanni Moretti, héritier parfois un peu dépressif de la comédie italienne dont Carnet Intime et Aprile sont de formidables bulles de bonne humeur et de mélancolie à la fois.

Bon, j'arrête cette liste à la Prévert, un peu fourre-tout et qui ne saurait de toute façon être complète. :)

Strum

Martin a dit…

Waouh, ça, c'est du commentaire ! Ta liste n'est peut-être pas complète, amico mio, mais elle me donne de très nombreuses pistes d'exploration. Grazie mille a te !