Après avoir vu une trentaine de films avec elle, je me considère encore comme un très jeune adhérent de mon association cinéma. L'organisation traverse sa 14ème saison et, il y a quelques semaines seulement, a projeté son premier film australien: Bad boy Bubby. Sorti en 1993, il vient d'être réédité en version numérique restaurée.
L'affiche actuelle souligne que Quentin Tarantino adore le film. Objectivement, il n'est pas le seul: je vous parle d'un long-métrage lauréat du Prix spécial du jury de la Mostra de Venise, tout de même ! Un aveu: je n'en avais jamais entendu parler avant notre soirée associative. Un mot sur le pitch ? Bubby est un trentenaire qui vit seul avec sa mère et son chat dans une pièce unique, complètement coupé du monde extérieur. Sa "génitrice" file parfois faire quelques courses et lui soutient mordicus qu'il ne peut s'aventurer dehors, sous peine d'être immédiatement asphyxié par un gaz mortel. Ouille ! L'élément perturbateur nécessaire à tout scénario vient alors de l'irruption soudaine du père de Bubby, un pseudo-prêtre violent et alcoolique. L'opportunité se présente pour l'innocent de sortir enfin... et je dois m'arrêter là pour éviter de vous dévoiler trop de ce qui arrive ensuite. Accrochez vos ceintures: Bad boy Bubby est un vrai OVNI de cinéma.
La première chose qui saute aux yeux, c'est la prestation incroyable des acteurs et bien sûr, avant tout, le jeu halluciné de Nicholas Hope dans le rôle-titre. J'aime autant vous prévenir: ça secoue fort ! Ensuite, techniquement parlant, le film est une vraie prouesse. L'idée était de renforcer son côté expérimental: c'est pourquoi le réalisateur fit le choix incroyable de se laisser guider par... 32 directeurs photo différents - un pour chaque lieu découvert par Bubby. De manière incroyable, ça fonctionne: l'image ne "saute" pas d'un style à l'autre. Autant le dire: le long-métrage conserve une belle unité graphique. Par ailleurs, un gros travail a été réalisé autour du son, capté notamment par des micros dissimulés... dans les oreilles du héros. Sur le plan sensoriel, Bad boy Bubby est donc une oeuvre "à part" dans l'histoire du cinéma d'auteur, et ce toutes latitudes confondues. Mais, surprise: sa totale folie nous embarque vers une fin lumineuse.
Bad boy Bubby
Film australien de Rolf de Heer (1993)
Dès 1932, Tod Browning nous expliquait que les Freaks, c'est chic. Maintenant, s'il me fallait comparer le film avec d'autres présentés sur ce blog, je citerais Canine pour la noirceur du début et Bernie pour le côté complètement barré. Je veux encore insister pour dire qu'il n'y a rien ici d'irrémédiablement obscur et déprimant. Je pense même que, derrière toutes sortes d'horreurs, Bubby cache un trésor...
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Si, avant de vous risquer, vous voulez un autre avis...
Vous pourrez constater que celui de Pascale est plus que positif. J'espère vraiment que d'autres de mes blog-amis pourront voir le film.
L'affiche actuelle souligne que Quentin Tarantino adore le film. Objectivement, il n'est pas le seul: je vous parle d'un long-métrage lauréat du Prix spécial du jury de la Mostra de Venise, tout de même ! Un aveu: je n'en avais jamais entendu parler avant notre soirée associative. Un mot sur le pitch ? Bubby est un trentenaire qui vit seul avec sa mère et son chat dans une pièce unique, complètement coupé du monde extérieur. Sa "génitrice" file parfois faire quelques courses et lui soutient mordicus qu'il ne peut s'aventurer dehors, sous peine d'être immédiatement asphyxié par un gaz mortel. Ouille ! L'élément perturbateur nécessaire à tout scénario vient alors de l'irruption soudaine du père de Bubby, un pseudo-prêtre violent et alcoolique. L'opportunité se présente pour l'innocent de sortir enfin... et je dois m'arrêter là pour éviter de vous dévoiler trop de ce qui arrive ensuite. Accrochez vos ceintures: Bad boy Bubby est un vrai OVNI de cinéma.
La première chose qui saute aux yeux, c'est la prestation incroyable des acteurs et bien sûr, avant tout, le jeu halluciné de Nicholas Hope dans le rôle-titre. J'aime autant vous prévenir: ça secoue fort ! Ensuite, techniquement parlant, le film est une vraie prouesse. L'idée était de renforcer son côté expérimental: c'est pourquoi le réalisateur fit le choix incroyable de se laisser guider par... 32 directeurs photo différents - un pour chaque lieu découvert par Bubby. De manière incroyable, ça fonctionne: l'image ne "saute" pas d'un style à l'autre. Autant le dire: le long-métrage conserve une belle unité graphique. Par ailleurs, un gros travail a été réalisé autour du son, capté notamment par des micros dissimulés... dans les oreilles du héros. Sur le plan sensoriel, Bad boy Bubby est donc une oeuvre "à part" dans l'histoire du cinéma d'auteur, et ce toutes latitudes confondues. Mais, surprise: sa totale folie nous embarque vers une fin lumineuse.
Bad boy Bubby
Film australien de Rolf de Heer (1993)
Dès 1932, Tod Browning nous expliquait que les Freaks, c'est chic. Maintenant, s'il me fallait comparer le film avec d'autres présentés sur ce blog, je citerais Canine pour la noirceur du début et Bernie pour le côté complètement barré. Je veux encore insister pour dire qu'il n'y a rien ici d'irrémédiablement obscur et déprimant. Je pense même que, derrière toutes sortes d'horreurs, Bubby cache un trésor...
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Si, avant de vous risquer, vous voulez un autre avis...
Vous pourrez constater que celui de Pascale est plus que positif. J'espère vraiment que d'autres de mes blog-amis pourront voir le film.
4 commentaires:
Ohoh voilà qui est extrêmement tentateur, je le note, merci Martin !
Avec plaisir, Sentinelle ! Je serais curieux d'avoir ton avis sur cet OVNI du cinéma austral !
Non mais j'hallucine !!!
La même note que pour Joy !!!
Ce film est dérangeant, une expérience certes... du cinéma de l'extrême même, mais la bonté et la beauté du Bad Boy dans un monde pourri, la réalisation, les lumières, la musique... devraient t'emmener vers les *****
Je n'ai pas envie de remettre "Joy" sur le tapis et je sais bien que je ne te convaincrai pas - je le cherche pas, d'ailleurs.
Encore une fois, ma notation n'est pas objective et s'inscrit notamment en parallèle des attentes que le film avait fait naître en moi. "Bad boy Bubby" est l'un des films qui m'a le plus emballé depuis le début de l'année, c'est un fait que je réaffirme ! Cela étant dit, sans doute que j'intellectualise, mais j'ai constaté que je mettais quatre étoiles et demi aux films dont je pense qu'ils pourraient devenir cultes pour moi, et cinq à ceux que j'ai vus plusieurs fois avec le même grand plaisir ! Dans les deux cas, il est trop tôt pour notre ami australien. Ton enthousiasme à le défendre mordicus fait plaisir à voir, en tout cas !
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