Quel âge a-t-il désormais ? 52 ans. Échaudé par une série de critiques toutes plus mauvaises les unes que les autres, je me suis tenu complètement à l'écart des rôles récents de Nicolas Cage. Je garde toutefois quelques bons souvenirs, au point de ne pas laisser passer l'occasion d'apprécier ses vieux films. Exemple ce jour: Sailor & Lula.
Maintenant, la question est de savoir si le succès du film, Palme d'or cannoise de 1990, est celui de Nicolas Cage ou celui de David Lynch derrière la caméra. Les deux, peut-être - je laisse d'éventuels experts donner leur avis en commentaires, merci d'avance. Il me semble possible de dire que Sailor & Lula propose une intrigue ordinaire. Sailor aime Lula, Lula aime Sailor en retour et nos deux tourtereaux pourraient s'en contenter si la mère de la miss admettait la situation. Las ! C'est tout le contraire qui se produit: l'irascible Marietta désapprouve totalement les choix sentimentaux de sa fifille, au point tout de même de vouloir trucider son boyfriend ! Vont s'ensuivre inévitablement mille et une péripéties, assez pour douter d'une fin heureuse à toute cette histoire. Enfin, ça dépend pour qui, bien sûr...
Sur une trame très basique, donc, Sailor & Lula offre un spectacle étrange, pour ne pas dire barré. Je ne crois pas que ce soit un film susceptible de faire l'unanimité - même s'il a donc convaincu un jury d'artistes présidé par Bernardo Bertolucci, il y aura bientôt 26 ans. Vous aurez donc remarqué que ses acteurs n'ont pas eu de Prix d'interprétation. Rien à leur reprocher: Laura Dern est mignonne comme tout et joue parfaitement les fausses ingénues, Nicolas Cage interprétant avec classe un irrésistible loulou en manteau de serpent. Le neveu de Francis Ford Coppola fait même mieux: il nous embarque en chantant (brillamment) deux standards d'Elvis Presley soi-même ! Parmi les personnages secondaires, j'ai trouvé sympa de retrouver Isabella Rossellini, Harry Dean Stanton et Willem Dafoe. Le mélange étonne et détonne: oui, c'est du cinéma original, soyez-en assurés. Maintenant, est-ce que ça vous plaira ? Ça, c'est à vous de le (sa)voir.
Sailor & Lula
Film américain de David Lynch (1990)
Vous pensez avoir reconnu la fée sur ma deuxième photo ? Normal. Plusieurs fois, le film cite un immense classique: Le magicien d'Oz ! J'en viendrais même à parler de relecture moderne, pour un peu. Objectivement, la narration est bien moins linéaire: si vous aimez que le cinéma parte en vrille, vous devriez y trouver votre compte. Parfois, un peu égaré, je me suis cru revenu devant Inherent vice...
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D'autres avis vous attendent sur le Net...
Vous pourrez en lire un, en nuances, du côté de "L'oeil sur l'écran". Pascale, elle, n'en dit pas long, mais aurait aussi donné la Palme d'or.
Maintenant, la question est de savoir si le succès du film, Palme d'or cannoise de 1990, est celui de Nicolas Cage ou celui de David Lynch derrière la caméra. Les deux, peut-être - je laisse d'éventuels experts donner leur avis en commentaires, merci d'avance. Il me semble possible de dire que Sailor & Lula propose une intrigue ordinaire. Sailor aime Lula, Lula aime Sailor en retour et nos deux tourtereaux pourraient s'en contenter si la mère de la miss admettait la situation. Las ! C'est tout le contraire qui se produit: l'irascible Marietta désapprouve totalement les choix sentimentaux de sa fifille, au point tout de même de vouloir trucider son boyfriend ! Vont s'ensuivre inévitablement mille et une péripéties, assez pour douter d'une fin heureuse à toute cette histoire. Enfin, ça dépend pour qui, bien sûr...
Sur une trame très basique, donc, Sailor & Lula offre un spectacle étrange, pour ne pas dire barré. Je ne crois pas que ce soit un film susceptible de faire l'unanimité - même s'il a donc convaincu un jury d'artistes présidé par Bernardo Bertolucci, il y aura bientôt 26 ans. Vous aurez donc remarqué que ses acteurs n'ont pas eu de Prix d'interprétation. Rien à leur reprocher: Laura Dern est mignonne comme tout et joue parfaitement les fausses ingénues, Nicolas Cage interprétant avec classe un irrésistible loulou en manteau de serpent. Le neveu de Francis Ford Coppola fait même mieux: il nous embarque en chantant (brillamment) deux standards d'Elvis Presley soi-même ! Parmi les personnages secondaires, j'ai trouvé sympa de retrouver Isabella Rossellini, Harry Dean Stanton et Willem Dafoe. Le mélange étonne et détonne: oui, c'est du cinéma original, soyez-en assurés. Maintenant, est-ce que ça vous plaira ? Ça, c'est à vous de le (sa)voir.
Film américain de David Lynch (1990)
Vous pensez avoir reconnu la fée sur ma deuxième photo ? Normal. Plusieurs fois, le film cite un immense classique: Le magicien d'Oz ! J'en viendrais même à parler de relecture moderne, pour un peu. Objectivement, la narration est bien moins linéaire: si vous aimez que le cinéma parte en vrille, vous devriez y trouver votre compte. Parfois, un peu égaré, je me suis cru revenu devant Inherent vice...
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D'autres avis vous attendent sur le Net...
Vous pourrez en lire un, en nuances, du côté de "L'oeil sur l'écran". Pascale, elle, n'en dit pas long, mais aurait aussi donné la Palme d'or.
10 commentaires:
Bonsoir Martin, que j'ai détesté ce film vu à sa sortie. Je l'ai surtout trouvé très laid comme Blue velvet. Bonne soirée.
J'aime beaucoup Lynch mais ce film m'a beaucoup déçue et j'avoue ne pas comprendre sa Palme d'or. Certes, c'est sympa, bien joué, beau esthétiquement et les nombreuses références intéressantes mais je ne trouve pas le résultat palpitant...
@Dasola:
Je n'ai pas vu "Blue velvet": impossible de comparer. C'est vrai que "Sailor & Lula" a un petit côté tape à l'oeil, qui peut s'avérer déplaisant. J'ai bien aimé le jeu de Nicolas Cage, cela dit, et ça a sûrement compensé.
@Tina:
Nous aurons sans doute d'autres occasions de reparler de David Lynch. Je me remets doucement à sa filmographie. Tiens ! Si tu veux me proposer ton top 3, je suis preneur.
Est-ce que je peux mettre sa série Twin Peaks dans le top ? :o
Sinon en dehors de ça (en sachant qu'il manque quelques uns, je n'ai toujours pas vu Une histoire vraie, Inland Empire et Elephant Man, ouais ça craint du boudin !) je dirais :
1- Mulholland Drive
2- Lost Highway
3- Eraserhead
Bien sûr que tu peux mettre "Twin Peaks" dans ton top, si le coeur t'en dit. Je suis moins branché séries que cinéma, mais bon... tu as bien le droit de défendre ce que tu aimes, toi, et c'était le but de ma demande, n'est-ce pas ?
Content de voir le film que tu as cité en première position, puisqu'il se trouve qu'il figure dans ma collection DVD. Quand j'aurai la tête reposée, un de ces jours, ce serait une bonne idée que je le regarde !
Ah punaise... encore un autre qu'il faut absolument que je revoie. Il est sur ma liste depuis des siècles...
Je suis déjà curieux d'avoir ton avis, Chonchon !
Intéressante problématique que celle de savoir ce que "Sailor & Lula" tient de Cage ou de Lynch. Le réalisateur avait donné à l'acteur cette puissance rock'n'roll, cette énergie tout droit puisée chez les "outsiders" de tonton Francis (qui lui filera un rôle dans "Rusty James" du coup). On ne retrouve plus guère ce grain de folie chez Nic Cage aujourd'hui, sauf peut-être lorsque Werner Herzog fait surgir le reptile qui vit encore en lui dans un remake réussi de "Bad Lieutnant".
Pour en revenir au film de Lynch, j'en ai un souvenir lointain, alors que je l'ai pourtant vu plusieurs fois. Je garde en mémoire un exercice brillant, clinquant, d'un mauvais goût assumé (une œuvre de pop art cinématographique), mais qui s'essouffle sur la durée. On ferait aujourd'hui passer ça pour de l'esbroufe si Lynch n'était pas entré dans le panthéon des grands réalisateurs, ayant obtenu un qualificatif à son nom dès lors qu'un évènement absurde et surréaliste survient dans la narration (et Cocteau alors, il sent le pâté ?). Pas mon préféré du cinéaste, mais on est quand même sur du haut niveau.
Merci pour ce commentaire, cher ami ! C'est très enrichissant, je trouve.
Le parcours de Nicolas Cage est quand même franchement atypique, je trouve. Cela dit, je crois qu'il assume bien ces circonvolutions, en arguant qu'il fait d'abord ce qu'il aime. Je respecte ça.
Je crois l'avoir découvert dans "Volte-face" - ou dans "Kiss of death", peut-être. Peu de ces films actuels m'inspirent, même si je suis déterminé à donner une chance à "Joe" quand l'occasion se présentera. Je crois que c'est avec "Birdy" que j'ai eu envie de revenir au Nic des origines. Il faudra que je me décide à trouver le moyen de compléter mes connaissances cinéma avec "Arizona junior" !
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