Personne d'autre que moi n'a décidé que j'irai voir Les 8 salopards malgré le scepticisme qui est le mien devant chaque nouveau projet de Quentin Tarantino. L'écran géant de la salle de cinéma a favorisé mon immersion dans ce second western consécutif de notre bon ami. Bref, d'un certain point de vue, je me suis sincèrement pris au jeu...
Pour résumer un film qui dure presque trois heures, il convient probablement d'être peu bavard. Ici, il est question d'une diligence lancée à toute vitesse sur une piste que le blizzard recouvrira bientôt. À bord, un dénommé John Ruth convoie une prisonnière, que la loi condamne à être pendue dans le prochain village: Daisy Domergue. Sitôt passé le générique, le pseudo-couple embarque un ex-soldat devenu chasseur de primes et, un peu plus loin, un prétendu shérif. Alors que la neige redouble d'intensité, l'attelage s'arrête finalement en chemin et, dans une mercerie désertée par ses propriétaires, attend que le temps s'améliore en compagnie d'autres desperados arrivés plus tôt dans la journée. Je me suis surpris à recompter plusieurs fois pour être sûr que Les 8 salopards était bien un titre justifié. J'ai eu tout mon temps, car QT, c'est certain, prend le sien. Une manière de faire monter la tension qu'il n'a certes pas inventée...
Dès lors, le monde se divise en deux catégories: ceux qui sont dingues de ce style particulier et ceux qui trouvent que ça commence à bien faire. Moi, désolé pour les fans, je prends le deuxième wagon. Pour être équitable, je reconnais bien volontiers à Quentin Tarantino ses talents d'écriture et de mise en scène: situations et répliques claquent comme des coups de fouet et, avant le feu des armes attendu comme un exutoire, les joutes verbales ont belle allure. L'ennui, tu vois, c'est que je ne marche pas tout à fait. Il reste toujours une réticence au fond de moi qui dit que tout ça est gratuit. Que le plaisir pris par le réalisateur n'est pas toujours un plaisir partagé. Je ne dis pas que Les 8 salopards est un mauvais film ! L'esbroufe qu'il déploie a un côté séduisant auquel je suis sensible. Simplement, au bout du compte, j'y vois du déjà-vu et je ressors assez frustré de cette poignée de dollars lâchée pour pareil résultat...
Les 8 salopards
Film américain de Quentin Tarantino (2015)
Je suppose qu'après tout ça, vous vous attendiez à une note inférieure. Malgré son titre français très plan-plan, le long-métrage est sans doute celui que j'ai le plus apprécié parmi les QT récents. Maintenant, je reste loin du plaisir pris devant un bon Sergio Leone (Il était une fois dans l'Ouest ou Le bon, la brute et le truand). Vous voulez de la neige ? D'accord: je recommande Le grand silence !
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Bon, un peu d'ouverture d'esprit, maintenant...
Je ne détiens pas la vérité absolue: c'est pourquoi, pour vous forger une opinion plus juste du film, je vous conseille de lire d'autres avis. Vous en dénicherez chez Pascale, Tina, 2flics, Princécranoir et Alain. Enfin, arrivé après les autres, mais avant le mien: le billet de Dasola.
Pour résumer un film qui dure presque trois heures, il convient probablement d'être peu bavard. Ici, il est question d'une diligence lancée à toute vitesse sur une piste que le blizzard recouvrira bientôt. À bord, un dénommé John Ruth convoie une prisonnière, que la loi condamne à être pendue dans le prochain village: Daisy Domergue. Sitôt passé le générique, le pseudo-couple embarque un ex-soldat devenu chasseur de primes et, un peu plus loin, un prétendu shérif. Alors que la neige redouble d'intensité, l'attelage s'arrête finalement en chemin et, dans une mercerie désertée par ses propriétaires, attend que le temps s'améliore en compagnie d'autres desperados arrivés plus tôt dans la journée. Je me suis surpris à recompter plusieurs fois pour être sûr que Les 8 salopards était bien un titre justifié. J'ai eu tout mon temps, car QT, c'est certain, prend le sien. Une manière de faire monter la tension qu'il n'a certes pas inventée...
Dès lors, le monde se divise en deux catégories: ceux qui sont dingues de ce style particulier et ceux qui trouvent que ça commence à bien faire. Moi, désolé pour les fans, je prends le deuxième wagon. Pour être équitable, je reconnais bien volontiers à Quentin Tarantino ses talents d'écriture et de mise en scène: situations et répliques claquent comme des coups de fouet et, avant le feu des armes attendu comme un exutoire, les joutes verbales ont belle allure. L'ennui, tu vois, c'est que je ne marche pas tout à fait. Il reste toujours une réticence au fond de moi qui dit que tout ça est gratuit. Que le plaisir pris par le réalisateur n'est pas toujours un plaisir partagé. Je ne dis pas que Les 8 salopards est un mauvais film ! L'esbroufe qu'il déploie a un côté séduisant auquel je suis sensible. Simplement, au bout du compte, j'y vois du déjà-vu et je ressors assez frustré de cette poignée de dollars lâchée pour pareil résultat...
Les 8 salopards
Film américain de Quentin Tarantino (2015)
Je suppose qu'après tout ça, vous vous attendiez à une note inférieure. Malgré son titre français très plan-plan, le long-métrage est sans doute celui que j'ai le plus apprécié parmi les QT récents. Maintenant, je reste loin du plaisir pris devant un bon Sergio Leone (Il était une fois dans l'Ouest ou Le bon, la brute et le truand). Vous voulez de la neige ? D'accord: je recommande Le grand silence !
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Bon, un peu d'ouverture d'esprit, maintenant...
Je ne détiens pas la vérité absolue: c'est pourquoi, pour vous forger une opinion plus juste du film, je vous conseille de lire d'autres avis. Vous en dénicherez chez Pascale, Tina, 2flics, Princécranoir et Alain. Enfin, arrivé après les autres, mais avant le mien: le billet de Dasola.
12 commentaires:
"Moi, désolé pour les fans, je prends le deuxième wagon"
Moi, je crois que je ne prends même pas le dernier wagon. Je viens de comprendre que tout simplement le cinéma de QT ne m'intéresse pas. :roll:C'est pas plus compliqué. Je pense que c'est la dernière fois que je vais voir un de ses films. A bientôt Martin (vu hier le film chinois Au delà des montagnes, très très bon).
Attention: si tu ne montes pas dans la diligence, tu risques d'attraper froid. Blague à part, QT ne m'a plus vraiment convaincu depuis "Reservoir dogs" et "Pulp fiction" - que je reverrai sans doute un jour. C'est clair que ça commence à faire long...
C'est sûr que si tu as du mal à l'origine avec QT, ça n'a pas aidé à apprécier pleinement ce film. Pour ma part j'ai trouvé ce film à la hauteur des ambitions, et ce qui m'a frappé, c'est la maturité du Tarantino. J'ai trouvé ça justement moins gratuit que d'habitude. En tant que fan, avec le recul (parce que sur mon blog, j'avais laissé une sorte de doute), je pense qu'il s'agit d'un de mes préférés, pour moi il a vraiment réussi son coup même si je comprends qu'on puisse rejeter en bloc ce film :)
Comme tu l'as compris, je ne fais pas partie de ceux qui le rejettent en bloc (ma note en témoigne). Je comprends même ce que tu veux dire quand tu parles de maturité. C'est vrai cependant qu'il y a des choses que je continue de trouver gratuites et qui me déplaisent à cause de cela. Et puis, d'un autre côté, même si je trouve que QT maîtrise sa technique, je ne trouve pas spécialement qu'il fasse preuve d'une grande originalité.
Bref... tu dirais peut-être la même chose de certains des réalisateurs que j'aime davantage. C'est aussi une question de goût et je n'aurais pas la prétention de dire que les miens sont les meilleurs.
Bonjour Martin, avec QT, c'est ou j'aime ou j'aime pas (Pulp Fiction, Kill Bill 1 (c'est pour ça d'ailleurs que je n'ai pas vu le deux). Et les 8 salopards, j'ai aimé à ma grande surprise. Presque autant que Django Unchained. Mais mes deux Tarantino préféré restent Reservoir dogs et Jackie Brown. D'ailleurs, cela me fait penser que je n'ai jamais revu depuis Pam Grier dans un film et c'est bien dommage. Bonne après-midi.
Après les salopards, on va commencer à compter les wagons. Tu sais déjà dans en quel classe j'ai pris mon billet et je retiens que tu as accueilli ce nouveau Tarantino avec fraîcheur. On ne m'enlèvera pourtant pas de l'idée qu'il est un des grands du cinéma d'aujourd'hui.
@Dasola:
"Reservoir dogs" et "Jackie Brown" font partie de la longue liste de films que je voudrais revoir. Si as une occasion de repasser lire cette réponse, ce serait sympa de nous expliquer pourquoi tu as été surprise d'aimer "Les 8 salopards".
@Princécranoir:
Je n'ai aucune intention de te faire changer d'avis, cher ami. Je continue d'avoir une certaine sympathie pour QT, même si c'est vrai que j'ai décidément du mal à m'accrocher aux wagons de ses films.
Même ses tes belles étoiles se calent sur ma discrète notation, je reste tout de même ici admiratif du style de Quentin Tarantino, quand bien même plusieurs autres de ses faits d'armes m'ont davantage touché au cœur que ce dernier.
Encore une fois merci pour la dédicace en fin d'article.
De rien, 2 flics. Le style Tarantino ne me déplaît pas, mais je trouve qu'il ne se renouvelle pas beaucoup. J'aimerais qu'un jour, il me surprenne avec un film tout à fait différent de ce qu'il a produit jusqu'alors. J'y crois encore... un peu.
Tant que monsieur Tarantino se contentait de piller le cinema de genre en se cachant derriére des hommages appuyés, avec un talent certain soit ,sa production pouvait passer pour sympathique.Son dernier opus transpire la suffisance et dégouline du syndrome connu "je suis un génie, je fais ce que je veux".
C'est donc un film bavard,outrancier, dont l'intrigue tient sur trois lignes de scenario, qu'il nous asséne avec morgue.
Par chance nous avons échappé, dans nos salles locales, au huit clos en 70mn, summum de prétention et qui confirme si besoin était la mégalomanie du personnage
A jamais Quentin !!
Je crois que j'ai trouvé plus virulent que moi ! CC Rider, je ne suis pas étonné que, comme moi, vous préfériez les classiques imités que leur réinterprétation tarantinesque. Je dois dire toutefois que le côté mégalo du sieur Quentin a aussi un côté sympathique, pour moi, dans le personnage qu'il compose. De là à le dispenser de faire preuve d'originalité...
Je reste assez curieux du style qu'il imprimera à son prochain film. Mais en effet, j'ai bien peur que ce soit une énième variations sur un air connu.
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