J'étais encore un enfant quand Le retour de Martin Guerre est sorti au cinéma. Je ne sais pas pourquoi, mais le nom de ce drôle d'homonyme m'était resté en tête et j'ai eu envie de voir le film. Aujourd'hui, s'il fallait refaire la bande-annonce, je crois qu'on dirait qu'il s'inspire de faits réels. Et quelle histoire romanesque, en vérité !
Martin Guerre est un jeune Pyrénéen, né en 1524 ou dans une année voisine. Tandis qu'il est encore adolescent, sa famille le fait épouser une jeune fille plus fortunée que lui, Bertrande des Rols. Les mariés demeurent longtemps sans enfant, ce qui, semble-t-il, était contraire aux usages de leur temps - le film montre qu'ils s'attirent la moquerie. Quand, enfin, un bébé arrive, Martin est accusé de vol: il chosit alors... de disparaître ! Huit ans plus tard, c'est un homme vigoureux qui revient au village, après avoir, selon ses dires, fait la guerre. Parents, amis et épouse, tous croient le reconnaitre et l'accueillent avec bienveillance. Ne connaît-il pas par coeur les plus petits détails de son ancienne vie ? N'a-t-il pas aussi mille choses à raconter ? Quelques années heureuses passent avant que le poison du doute s'installe au coeur de la communauté. Le retour de Martin Guerre n'est-il qu'illusion ? Tromperie ? Je vais vous laisser découvrir la suite.
Un "détail" technique: il semble que deux versions de ce même film soient en circulation. Celle dont je parle dure une heure 47 minutes. J'ai cru voir qu'il en existait une autre, d'un peu plus de deux heures. Bref... j'ai aimé ce que j'ai vu et c'est tout ce qui compte. Je laisse volontiers de côté les frasques de l'homme Gérard Depardieu: l'acteur continue de me plaire beaucoup et, ici, compose un personnage frustre et délicat à la fois, pour l'un de ses très beaux rôles. Le reste de la distribution joue avec finesse une jolie partition: il me semble plutôt difficile de ne pas être touché par Nathalie Baye, notamment. Cela dit, Le retour de Martin Guerre demeure assurément un modèle de scénario, c'est-à-dire une oeuvre qui vaut avant tout pour l'histoire qu'elle raconte. Je l'affirme en précisant que j'ai pris un pur plaisir devant le grand soin apporté à la reconstitution. Je vous recommande de ne pas chercher à connaître le fin mot de l'énigme trop à l'avance.
Le retour de Martin Guerre
Film français de Daniel Vigne (1982)
Sur le plan historique, il me paraît intéressant de noter également que cette histoire se noue au début de la Renaissance, bien qu'ayant quelques relents moyenâgeux. Autre époque encore: la description faite ici d'un certain monde paysan m'a rappelé Le cheval d'orgueil ou Tess (dans d'autres genres). Ceux qui préférent les remakes privilégieront Sommersby, avec un duo Jodie Foster / Richard Gere.
Martin Guerre est un jeune Pyrénéen, né en 1524 ou dans une année voisine. Tandis qu'il est encore adolescent, sa famille le fait épouser une jeune fille plus fortunée que lui, Bertrande des Rols. Les mariés demeurent longtemps sans enfant, ce qui, semble-t-il, était contraire aux usages de leur temps - le film montre qu'ils s'attirent la moquerie. Quand, enfin, un bébé arrive, Martin est accusé de vol: il chosit alors... de disparaître ! Huit ans plus tard, c'est un homme vigoureux qui revient au village, après avoir, selon ses dires, fait la guerre. Parents, amis et épouse, tous croient le reconnaitre et l'accueillent avec bienveillance. Ne connaît-il pas par coeur les plus petits détails de son ancienne vie ? N'a-t-il pas aussi mille choses à raconter ? Quelques années heureuses passent avant que le poison du doute s'installe au coeur de la communauté. Le retour de Martin Guerre n'est-il qu'illusion ? Tromperie ? Je vais vous laisser découvrir la suite.
Un "détail" technique: il semble que deux versions de ce même film soient en circulation. Celle dont je parle dure une heure 47 minutes. J'ai cru voir qu'il en existait une autre, d'un peu plus de deux heures. Bref... j'ai aimé ce que j'ai vu et c'est tout ce qui compte. Je laisse volontiers de côté les frasques de l'homme Gérard Depardieu: l'acteur continue de me plaire beaucoup et, ici, compose un personnage frustre et délicat à la fois, pour l'un de ses très beaux rôles. Le reste de la distribution joue avec finesse une jolie partition: il me semble plutôt difficile de ne pas être touché par Nathalie Baye, notamment. Cela dit, Le retour de Martin Guerre demeure assurément un modèle de scénario, c'est-à-dire une oeuvre qui vaut avant tout pour l'histoire qu'elle raconte. Je l'affirme en précisant que j'ai pris un pur plaisir devant le grand soin apporté à la reconstitution. Je vous recommande de ne pas chercher à connaître le fin mot de l'énigme trop à l'avance.
Le retour de Martin Guerre
Film français de Daniel Vigne (1982)
Sur le plan historique, il me paraît intéressant de noter également que cette histoire se noue au début de la Renaissance, bien qu'ayant quelques relents moyenâgeux. Autre époque encore: la description faite ici d'un certain monde paysan m'a rappelé Le cheval d'orgueil ou Tess (dans d'autres genres). Ceux qui préférent les remakes privilégieront Sommersby, avec un duo Jodie Foster / Richard Gere.
8 commentaires:
J'ai de bons souvenirs de ce film (que ton billet me donne envie de revoir), ainsi que de son remake américain.
Merci, Martin.
De rien. Je suis ravi que ma modeste chronique te donne envie de le revoir.
Hello Martin. Bon souvenir de ce film basé si je me rappelle bien sur des documents et des actes administratifs très sérieux pour évoquer cette affaire. Vu aussi Sommersby qui m'avait laissé de glace. A +.
En ayant vu aussi les 2 versions, c'est celle avec Depardieu (que je n'apprécie pas spécialement) que j'ai préférée. Le film m'a semblée plus touchant aux niveau des personnages
@Eeguab:
Hello ! Je peux comprendre ton jugement et, sous réserve de revoir la version US, je crois que je suis d'accord avec toi. Même s'il est plus loin dans le temps, "Le retour de Martin Guerre" est sans doute plus proche de nous que "Sommersby". Le fait qu'il se base sur une histoire vraie lui apporte également une force dont son remake américain est dépourvu.
@Ideyvonne:
Oui, de mémoire, je suis d'accord avec toi aussi. J'aime le côté très physique du jeu de Depardieu, je dois dire. Cela dit, j'aime moins l'homme que l'acteur, mais c'est une autre histoire...
Et celui-là aussi... à revoir ! J'avais beaucoup aimé quand j'étais jeune !
T'es à fond dans les "vieilleries" en ce moment !
J'assume tout à fait mon amour inconditionnel du vieux cinéma. Tout n'est pas bon, mais il y a des perles mémorables. "Le retour de Martin Guerre" reste très regardable. Il dit des choses intéressantes sur la justice et la valeur des liens affectifs (entre autres).
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