Sachez-le d'entrée de jeu: je pense que toute cette semaine, le blog sera consacré au cinéma de Paul Vecchiali. Vous comprendrez mieux vendredi, mais, d'ici là, j'ai deux films à vous présenter. Le premier s'appelle L'étrangleur et débute pendant la seconde guerre mondiale. Un enfant fugueur s'enfonce dans la nuit et est témoin d'un meurtre...
Une vingtaine d'années passe et, au même endroit, plusieurs femmes sont assassinées, par strangulation. Sur les lieux des crimes, la police retrouve systématiquement une écharpe blanche, tricotée au crochet. L'un des enquêteurs, Simon Dancrey, cherche alors à se faire passer pour un journaliste et, à la télévision, lance un appel au tueur. Parallèlement, on découvre que ce dernier s'appelle Émile et qu'il est peut-être bien l'enfant vu avant le générique. Anna, une jeune femme célibataire, s'est également mise sur sa piste, sans raison évidente. Hitchcockien et onirique à la fois, L'étrangleur est un drôle de film dans le Paris des années 70. Quelques faux semblants et images trompeuses égarent le spectateur, témoin de la plupart des meurtres et de leurs suites - l'acte lui-même restant toujours hors-champ. Derrière la façade d'un polar ordinaire se cache ici une chronique rêveuse d'une ville la nuit, où la réalité n'est pas toujours perceptible.
Pour interpréter les personnages principaux, j'ai été ravi de pouvoir m'appuyer sur deux visages connus: ceux des très bons Jacques Perrin et Julien Guiomar (ils avaient 29 et 42 ans). Les motivations du flic et du voyou restent longtemps mystérieuses et, en s'éclairant, peuvent paraître concordantes: le chasseur semble avoir une forme d'estime pour sa proie, tandis que cette dernière s'est persuadée qu'elle faisait preuve d'empathie en ne tuant que des femmes seules et tristes. Le casting féminin ne m'a pas permis de retrouver d'anciennes connaissances, mais j'ai découvert avec joie un aréopage d'actrices talentueuses, dont Éva Simonet, la soeur de Jacques Perrin. Même s'il y a un fin mot de l'histoire, L'étrangleur est un film étrange et assez fascinant, dont on sort avec des questions, même si on y est entré facilement. J'ai aimé sa "bizarrerie", renforcée par la musique de Roland Vincent, digne d'un manège détraqué. Mon bilan est positif.
L'étrangleur
Film français de Paul Vecchiali (1972)
Ami de Truffaut, Demy et Eustache, le réalisateur m'a ici rappelé l'ambiance imprécise d'un vieux Chabrol: Les fantômes du chapelier. Notons tout de même qu'il était là dix ans avant lui ! Il est surprenant de constater que, d'un pitch de film noir, son curieux long-métrage s'ouvre aussi à une forme d'humour et - effet miroir - à la mélancolie. C'est cette complexité qui, selon toute probabilité, a su m'intéresser.
Une vingtaine d'années passe et, au même endroit, plusieurs femmes sont assassinées, par strangulation. Sur les lieux des crimes, la police retrouve systématiquement une écharpe blanche, tricotée au crochet. L'un des enquêteurs, Simon Dancrey, cherche alors à se faire passer pour un journaliste et, à la télévision, lance un appel au tueur. Parallèlement, on découvre que ce dernier s'appelle Émile et qu'il est peut-être bien l'enfant vu avant le générique. Anna, une jeune femme célibataire, s'est également mise sur sa piste, sans raison évidente. Hitchcockien et onirique à la fois, L'étrangleur est un drôle de film dans le Paris des années 70. Quelques faux semblants et images trompeuses égarent le spectateur, témoin de la plupart des meurtres et de leurs suites - l'acte lui-même restant toujours hors-champ. Derrière la façade d'un polar ordinaire se cache ici une chronique rêveuse d'une ville la nuit, où la réalité n'est pas toujours perceptible.
Pour interpréter les personnages principaux, j'ai été ravi de pouvoir m'appuyer sur deux visages connus: ceux des très bons Jacques Perrin et Julien Guiomar (ils avaient 29 et 42 ans). Les motivations du flic et du voyou restent longtemps mystérieuses et, en s'éclairant, peuvent paraître concordantes: le chasseur semble avoir une forme d'estime pour sa proie, tandis que cette dernière s'est persuadée qu'elle faisait preuve d'empathie en ne tuant que des femmes seules et tristes. Le casting féminin ne m'a pas permis de retrouver d'anciennes connaissances, mais j'ai découvert avec joie un aréopage d'actrices talentueuses, dont Éva Simonet, la soeur de Jacques Perrin. Même s'il y a un fin mot de l'histoire, L'étrangleur est un film étrange et assez fascinant, dont on sort avec des questions, même si on y est entré facilement. J'ai aimé sa "bizarrerie", renforcée par la musique de Roland Vincent, digne d'un manège détraqué. Mon bilan est positif.
L'étrangleur
Film français de Paul Vecchiali (1972)
Ami de Truffaut, Demy et Eustache, le réalisateur m'a ici rappelé l'ambiance imprécise d'un vieux Chabrol: Les fantômes du chapelier. Notons tout de même qu'il était là dix ans avant lui ! Il est surprenant de constater que, d'un pitch de film noir, son curieux long-métrage s'ouvre aussi à une forme d'humour et - effet miroir - à la mélancolie. C'est cette complexité qui, selon toute probabilité, a su m'intéresser.
2 commentaires:
Bonjour Martin. Je n'ai vu aucun film de Vecchiali, auteur auquel quelques cinéphiles semblent très attachés. La distribution de ses films a toujours été aléatoire, et le mot est faible.
Bonsoir ! J'ai effectivement cru comprendre que les films de Paul Vecchiali ont souvent été distribués de manière franchement anarchique. Cela m'a d'ailleurs rendu leur découverte encore plus précieuse. J'y reviens très bientôt.
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