J'ai hésité à accompagner Isabelle (Huppert) et Gérard (Depardieu) dans la Vallée de la Mort, à la recherche d'un fils disparu. J'ai opté finalement pour une rencontre avec une maman brésilienne, l'héroïne touchante de Une seconde mère. L'affiche française est barrée d'innombrables qualificatifs laudateurs: ce film a reçu le Prix du public de la dernière Berlinale et celui du jury du Festival de Sundance 2015.
Femme d'origine modeste, Val habite Sao Paulo chez une famille fortunée, pour qui elle travaille humblement depuis une douzaine d'années. C'est un peu elle qui a élevé Fabinho, l'adolescent et enfant unique de la maisonnée, qu'elle aime véritablement comme s'il était son propre fils - d'où, vous l'aurez compris, le titre du long-métrage. Dans cette situation assez ordinaire, dirait-on, parmi la bourgeoisie sud-américaine, un élément perturbateur est introduit par l'entremise de Jessica, la (vraie) fille de Val, qui débarque un beau jour en quête de soutien, auprès d'une mère qu'elle avait pourtant perdue de vue. Évidemment, ça coince ! Jessica et Val divergent trop: l'une a passé sa vie à servir les autres, la seconde refuse radicalement cet horizon. Et c'est là que Une seconde mère aborde son sujet, à mi-chemin entre le parcours d'une jeune femme décidée à ne laisser personne choisir ce qui est bon pour elle et l'émancipation tardive de son aînée.
Sachez-le: ce qui nous est raconté ici l'est de manière très douce. Aucun cri de colère, pas de pleurs non plus... le scénario rebondit parfois autour de quelques incompréhensions tapageuses, mais il vise surtout à émouvoir, quitte à s'autoriser quelques touches d'humour. L'empathie de la réalisatrice et scénariste pour son personnage principal est une évidence: l'abattage de l'actrice, Regina Casé, suffit ensuite à nous embarquer dans ce quasi-huis clos. Il s'y passe pas mal de choses, en réalité, et c'est tant mieux: même s'il est très facile d'imaginer comment tout cela va finir, je ne vois rien à regretter. Pour chipoter, je pourrais toujours arguer que Une seconde mère s'étire un peu plus que de raison, voire qu'il n'échappe pas tout à fait aux clichés sur les différences d'âge et de classe, mais je dois dire que ça ne m'a pas tellement ennuyé. Je me trouve heureux d'avoir fait ce voyage jusqu'au Brésil. Un autre jour, j'irai voir un peu plus loin...
Une seconde mère
Film brésilien d'Anna Muylaert (2015)
Avec deux films lusophones en seize jours, j'ai mieux appris à aimer les sonorités de la langue portugaise. Tôt ou tard, c'est un champ d'exploration cinéma que je compte bien continuer à défricher. Auparavant, et pour comparaison, je vais vous renvoyer aujourd'hui vers un autre film sud-américain sur la domesticité: La nana. L'occasion de constater qu'au Chili, l'approche est différente...ou pas.
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Si vous voulez rester au Brésil...
Une info: le film du jour est aussi chroniqué chez Pascale et Dasola.
Femme d'origine modeste, Val habite Sao Paulo chez une famille fortunée, pour qui elle travaille humblement depuis une douzaine d'années. C'est un peu elle qui a élevé Fabinho, l'adolescent et enfant unique de la maisonnée, qu'elle aime véritablement comme s'il était son propre fils - d'où, vous l'aurez compris, le titre du long-métrage. Dans cette situation assez ordinaire, dirait-on, parmi la bourgeoisie sud-américaine, un élément perturbateur est introduit par l'entremise de Jessica, la (vraie) fille de Val, qui débarque un beau jour en quête de soutien, auprès d'une mère qu'elle avait pourtant perdue de vue. Évidemment, ça coince ! Jessica et Val divergent trop: l'une a passé sa vie à servir les autres, la seconde refuse radicalement cet horizon. Et c'est là que Une seconde mère aborde son sujet, à mi-chemin entre le parcours d'une jeune femme décidée à ne laisser personne choisir ce qui est bon pour elle et l'émancipation tardive de son aînée.
Sachez-le: ce qui nous est raconté ici l'est de manière très douce. Aucun cri de colère, pas de pleurs non plus... le scénario rebondit parfois autour de quelques incompréhensions tapageuses, mais il vise surtout à émouvoir, quitte à s'autoriser quelques touches d'humour. L'empathie de la réalisatrice et scénariste pour son personnage principal est une évidence: l'abattage de l'actrice, Regina Casé, suffit ensuite à nous embarquer dans ce quasi-huis clos. Il s'y passe pas mal de choses, en réalité, et c'est tant mieux: même s'il est très facile d'imaginer comment tout cela va finir, je ne vois rien à regretter. Pour chipoter, je pourrais toujours arguer que Une seconde mère s'étire un peu plus que de raison, voire qu'il n'échappe pas tout à fait aux clichés sur les différences d'âge et de classe, mais je dois dire que ça ne m'a pas tellement ennuyé. Je me trouve heureux d'avoir fait ce voyage jusqu'au Brésil. Un autre jour, j'irai voir un peu plus loin...
Une seconde mère
Film brésilien d'Anna Muylaert (2015)
Avec deux films lusophones en seize jours, j'ai mieux appris à aimer les sonorités de la langue portugaise. Tôt ou tard, c'est un champ d'exploration cinéma que je compte bien continuer à défricher. Auparavant, et pour comparaison, je vais vous renvoyer aujourd'hui vers un autre film sud-américain sur la domesticité: La nana. L'occasion de constater qu'au Chili, l'approche est différente...ou pas.
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Si vous voulez rester au Brésil...
Une info: le film du jour est aussi chroniqué chez Pascale et Dasola.
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