Ainsi que je l'avais prévu il y a deux petites semaines, je souhaite aujourd'hui vous présenter un film né de l'amitié entre Stéphane Brizé réalisateur et Vincent Lindon acteur: Mademoiselle Chambon. Comme vous le saviez peut-être déjà ou l'aurez compris dès la lecture de ce titre, une femme est au centre de ce long-métrage. Un rôle touchant confié à Sandrine Kiberlain, qui se montre vite à la hauteur.
Je ne vous ai pas habitués aux potins people, mais je crois important d'indiquer ici que Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon ont été mariés et sont même devenus ensemble parents d'une petite fille, Suzanne, qui doit désormais avoir une quinzaine d'années. Oui, ça me semble important parce qu'au moment où ils ont tourné Mademoiselle Chambon, les deux amoureux avaient rompu. Je suis assez scotché par leur courage et le respect qu'ils ont visiblement l'un pour l'autre. En effet, il s'agit bien pour eux ici de jouer une histoire d'amour difficile, entre une maîtresse d'école solitaire et un maçon taiseux déjà engagé dans une vie de famille. Des circonstances assez banales qui auraient pu donner lieu à un récit d'adultère tout à fait ordinaire. Sauf que non... il y a autre chose. Une force, une beauté inattendue.
Je fais le pari que Mademoiselle Chambon en déroutera plus d'un(e). Sans me déplaire, certains de ses aspects m'ont parfois désorienté. Peut-être est-ce parce que je suis un homme, mais j'ai vite admis l'évidence des sentiments naissants de Jean pour Véronique. Ponctuellement, c'est dans l'autre sens que j'ai été moins convaincu. Cela étant dit, tout a fini par s'arranger, quand j'ai accepté cette idée qu'il y avait, dans cette passion comme dans d'autres, une part d'irrationnel. Sachez-le: ce beau film n'est pas porté par les mots. C'est d'abord par les regards, gestes et silences que les messages passent, que le scénario avance vers sa conclusion mélodramatique. Au final, nous voilà renvoyés à la question: "Et si ç'avait été moi ?". Stéphane Brizé - et c'est son mérite - laisse chacun imaginer la suite.
Mademoiselle Chambon
Film français de Stéphane Brizé (2009)
Précision: c'est pour faire référence à un violon que j'ai choisi le titre de ma chronique aujourd'hui. Vous comprendrez en voyant le film ! J'ai hésité jusqu'au dernier moment à lui donner quatre étoiles pleines, mais j'ai trouvé certains effets (un peu) trop appuyés. L'intelligence du montage permet d'alterner scènes étirées et ellipses. Vous releverez peut-être quelques points communs avec Two lovers.
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Un petit mot enfin sur deux personnages secondaires...
Aure Atika joue la femme trompée, Jean-Marc Thibault le père. Chacun d'eux tient l'une des clés du film. Ils sont tous deux très bons.
Vous avez envie de lire d'autres avis sur le film ?
C'est possible chez Pascale, Elle et Lui, Dasola, Chonchon et David. L'occasion - entre autres - de constater qu'il ne fait pas l'unanimité.
Je ne vous ai pas habitués aux potins people, mais je crois important d'indiquer ici que Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon ont été mariés et sont même devenus ensemble parents d'une petite fille, Suzanne, qui doit désormais avoir une quinzaine d'années. Oui, ça me semble important parce qu'au moment où ils ont tourné Mademoiselle Chambon, les deux amoureux avaient rompu. Je suis assez scotché par leur courage et le respect qu'ils ont visiblement l'un pour l'autre. En effet, il s'agit bien pour eux ici de jouer une histoire d'amour difficile, entre une maîtresse d'école solitaire et un maçon taiseux déjà engagé dans une vie de famille. Des circonstances assez banales qui auraient pu donner lieu à un récit d'adultère tout à fait ordinaire. Sauf que non... il y a autre chose. Une force, une beauté inattendue.
Je fais le pari que Mademoiselle Chambon en déroutera plus d'un(e). Sans me déplaire, certains de ses aspects m'ont parfois désorienté. Peut-être est-ce parce que je suis un homme, mais j'ai vite admis l'évidence des sentiments naissants de Jean pour Véronique. Ponctuellement, c'est dans l'autre sens que j'ai été moins convaincu. Cela étant dit, tout a fini par s'arranger, quand j'ai accepté cette idée qu'il y avait, dans cette passion comme dans d'autres, une part d'irrationnel. Sachez-le: ce beau film n'est pas porté par les mots. C'est d'abord par les regards, gestes et silences que les messages passent, que le scénario avance vers sa conclusion mélodramatique. Au final, nous voilà renvoyés à la question: "Et si ç'avait été moi ?". Stéphane Brizé - et c'est son mérite - laisse chacun imaginer la suite.
Mademoiselle Chambon
Film français de Stéphane Brizé (2009)
Précision: c'est pour faire référence à un violon que j'ai choisi le titre de ma chronique aujourd'hui. Vous comprendrez en voyant le film ! J'ai hésité jusqu'au dernier moment à lui donner quatre étoiles pleines, mais j'ai trouvé certains effets (un peu) trop appuyés. L'intelligence du montage permet d'alterner scènes étirées et ellipses. Vous releverez peut-être quelques points communs avec Two lovers.
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Un petit mot enfin sur deux personnages secondaires...
Aure Atika joue la femme trompée, Jean-Marc Thibault le père. Chacun d'eux tient l'une des clés du film. Ils sont tous deux très bons.
Vous avez envie de lire d'autres avis sur le film ?
C'est possible chez Pascale, Elle et Lui, Dasola, Chonchon et David. L'occasion - entre autres - de constater qu'il ne fait pas l'unanimité.
6 commentaires:
Bonjour Martin,
j'avais beaucoup aimé ce film, grâce à ses deux magnifiques interprètes et la situation personnelle que tu évoques augmente encore l'admiration que je leur porte (jouer ces rôles dans cette situation, chapeau !)
De Stéphane Brizé, je ne connais que son récent "la loi du marché" mais je devine, en lisant ton avis, que celui-ci devrait également me plaire.
@Laurent:
Salut ! Effectivement, l'interprétation du duo Kiberlain / Lindon porte le film vers des hauteurs insoupçonnées. Ils sont vraiment à leur meilleur, ces deux-là, et se donnent très bien les quelques répliques prévues par le scénario. Est-ce parce qu'ils se sont connus intimement ? Je suppose. Mais je suis sûr d'une chose: on y croit !
@Princécranoir:
C'est justement parce que j'ai raté "La loi du marché" que j'ai voulu me rattraper avec ces deux Brizé consécutifs. Je serais curieux de connaître ton avis si tu as l'occasion de découvrir celui-là.
Un film à fleur de peau et à l'émotion contenue, qui doit également beaucoup à son couple d'acteurs, magnifiques de justesse. Un très bon souvenir. "La loi du marché" ne me tente pas trop par contre...
Il faut dire que "La loi du marché", même si c'est le même réalisateur et le même acteur principal, c'est aussi et surtout une toute autre histoire. Je comprends bien que tu hésites et c'est d'ailleurs parce que je ne me sentais pas d'humeur que je ne l'ai toujours pas vu. Son tour viendra, probablement lors d'un passage télé ou à l'occasion d'une session DVD.
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