Je considère Darren Aronofsky comme l'un des réalisateurs américains contemporains les plus intéressants. C'est parce que j'avais apprécié ses précédents films que j'ai eu envie d'aller voir Noé, celui qu'il a consacré au personnage de la Bible. Je suis resté hermétique au buzz qui a accompagné sa sortie, pour ce qui concerne Russell Crowe interpellant le pape via... son compte Twitter (!) et face à la censure infligée au long-métrage dans certains pays de tradition musulmane. Oui, j'ai tenté d'occulter l'indéniable aspect religieux de cette histoire.
Le titre que j'ai choisi en ouverture pourrait sans doute vous laisser penser que je n'y suis pas arrivé. Objectivement, et je ne le dis pas seulement parce qu'il est ici question d'un déluge, il est bien difficile de demeurer totalement imperméable. Le héros du film qu'est Noé reste bien, comme dans les textes sacrés des grandes religions monothéistes, un homme choisi par Dieu - ici appelé Le Créateur - pour construire une arche, destinée à embarquer un duo mâle-femelle de chaque espèce animale et ainsi, à préserver la vie, qu'une tempête menace d'extinction rapide. Ladite tempête, elle, est la conséquence de la colère divine face à des hommes faibles et malfaisants. Il fallait probablement un peu d'inconscience pour reprendre ce récit aujourd'hui. Or, même s'il l'a sciemment "délocalisé" d'Asie mineure en Islande, Darren Aronofsky s'en tire honorablement pour ce qui est de l'image. L'aspect sauvage, presque originel, du décor naturel permet de se plonger avec plaisir dans ce fantasme de réalité. Il est dommage que certains effets spéciaux nous en éloignent aussi sec...
Noé n'est pas un mauvais film. Ce n'est pas franchement un bon film non plus. C'est d'abord le fruit du travail d'un cinéaste qui se dit fasciné par le personnage depuis plus de 30 ans. Je l'ai ressenti paradoxalement comme son projet le moins personnel. Il m'a fait l'effet d'un blockbuster lambda, avec quelques belles idées, certes, mais trop peu de profondeur pour réellement marquer les esprits. L'expérience m'a appris à me méfier de Russell Crowe: une fois encore, l'Australien n'a pas su me toucher, alors même que le doute qui habite celui qu'il interprète aurait pu rendre son jeu captivant. Jennifer Connelly, qui est ici son épouse, s'en sort un peu mieux. Globalement, ce sont les dialogues qui pêchent: il y a donc un risque qu'en la jolie Emma Watson, vous ne voyiez que la Hermione Granger de la saga Harry Potter. Je ne parle pas du méchant, caricature extrême de seigneur moyenâgeux, seule figure vaguement identifiée d'un troupeau d'hommes gris, primitifs aux appétits cannibales. L'enjeu de ce film inabouti termine noyé sous les scènes de baston...
Noé
Film américain de Darren Aronofsky (2014)
Il ne vous reste plus qu'à vous tourner vers l'index des réalisateurs pour retrouver quatre des cinq films précédents du réalisateur. Noé est donc son sixième. Aux amateurs de cinéma biblique, je conseille plutôt d'autres oeuvres plus anciennes, comme le Barabbas évoqué dernièrement. Je n'ai toujours pas vu les oeuvres que la vie du Christ a inspiré à Martin Scorsese et Mel Gibson. J'y reviendrai peut-être...
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En attendant, vous pouvez consulter d'autres avis...
Pascale ("Sur la route du cinéma") raconte tout: elle n'a pas aimé. L'avis publié sur "Callciné" est nettement plus positif.
Le titre que j'ai choisi en ouverture pourrait sans doute vous laisser penser que je n'y suis pas arrivé. Objectivement, et je ne le dis pas seulement parce qu'il est ici question d'un déluge, il est bien difficile de demeurer totalement imperméable. Le héros du film qu'est Noé reste bien, comme dans les textes sacrés des grandes religions monothéistes, un homme choisi par Dieu - ici appelé Le Créateur - pour construire une arche, destinée à embarquer un duo mâle-femelle de chaque espèce animale et ainsi, à préserver la vie, qu'une tempête menace d'extinction rapide. Ladite tempête, elle, est la conséquence de la colère divine face à des hommes faibles et malfaisants. Il fallait probablement un peu d'inconscience pour reprendre ce récit aujourd'hui. Or, même s'il l'a sciemment "délocalisé" d'Asie mineure en Islande, Darren Aronofsky s'en tire honorablement pour ce qui est de l'image. L'aspect sauvage, presque originel, du décor naturel permet de se plonger avec plaisir dans ce fantasme de réalité. Il est dommage que certains effets spéciaux nous en éloignent aussi sec...
Noé n'est pas un mauvais film. Ce n'est pas franchement un bon film non plus. C'est d'abord le fruit du travail d'un cinéaste qui se dit fasciné par le personnage depuis plus de 30 ans. Je l'ai ressenti paradoxalement comme son projet le moins personnel. Il m'a fait l'effet d'un blockbuster lambda, avec quelques belles idées, certes, mais trop peu de profondeur pour réellement marquer les esprits. L'expérience m'a appris à me méfier de Russell Crowe: une fois encore, l'Australien n'a pas su me toucher, alors même que le doute qui habite celui qu'il interprète aurait pu rendre son jeu captivant. Jennifer Connelly, qui est ici son épouse, s'en sort un peu mieux. Globalement, ce sont les dialogues qui pêchent: il y a donc un risque qu'en la jolie Emma Watson, vous ne voyiez que la Hermione Granger de la saga Harry Potter. Je ne parle pas du méchant, caricature extrême de seigneur moyenâgeux, seule figure vaguement identifiée d'un troupeau d'hommes gris, primitifs aux appétits cannibales. L'enjeu de ce film inabouti termine noyé sous les scènes de baston...
Noé
Film américain de Darren Aronofsky (2014)
Il ne vous reste plus qu'à vous tourner vers l'index des réalisateurs pour retrouver quatre des cinq films précédents du réalisateur. Noé est donc son sixième. Aux amateurs de cinéma biblique, je conseille plutôt d'autres oeuvres plus anciennes, comme le Barabbas évoqué dernièrement. Je n'ai toujours pas vu les oeuvres que la vie du Christ a inspiré à Martin Scorsese et Mel Gibson. J'y reviendrai peut-être...
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En attendant, vous pouvez consulter d'autres avis...
Pascale ("Sur la route du cinéma") raconte tout: elle n'a pas aimé. L'avis publié sur "Callciné" est nettement plus positif.
1 commentaire:
On est embarqué ou pas par la vision grandiloquente de cette mission, mais le film ne laisse pas indifférent. J'ai l'impression que tu es resté à quai, même si tu lui reconnais quelques qualités avec lesquelles je suis en accord.
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