Donner à l'une de mes chroniques le titre d'un classique du cinéma n'est pas une démarche anodine. Il est bien possible que je vous parle un jour du film en question, une oeuvre du Britannique David Lean. D'ici là, c'est vers l'Italie que je vous propose de tourner le regard aujourd'hui, pour retrouver Ettore Scola et Une journée particulière. Avis aux amoureux des acteurs: Sophia Loren et Marcello Mastroianni tiennent ici le haut de l'affiche. Ce sont eux qui ont d'abord suscité mon intérêt à l'égard du long-métrage. Je ne savais rien de l'intrigue.
Pour tout dire, le seul petit indice dont je disposais quant au scénario venait... d'un texte de Pierre Desproges. Dans son célèbre monologue sur l'opportunité de rire de tout, l'humoriste évoquait Une journée particulière avec une phrase du dialogue: "Ce n'est pas le locataire du sixième qui est antifasciste. C'est le fascisme qui est anti-locataire du sixième". J'ai alors découvert que le film se déroulait en 1938, un jour de printemps où l'Italie de Benito Mussolini recevait la visite officielle du chancelier du Reich allemand, Adolf Hitler. L'épisode de cinéma, lui, s'inscrit en dehors du cadre des cérémonies protocolaires. Nous sommes en réalité invités à faire la connaissance d'Antonietta, une Romaine de la classe populaire. Au matin, son mari et ses six enfants partent voir le défilé et vivre ce que tous imaginent être l'un des grands jours de l'histoire de l'Italie. Un mainate échappé de sa cage contraint alors la ménagère à sortir du domicile familial. Bientôt, elle rencontrera l'un de ses voisins, Gabriele, demeuré seul chez lui pendant les festivités. Je vous laisse découvrir pourquoi...
Unité de temps, unité de lieu, unité d'action: le film pourrait tenir lieu de tragédie classique. Ce qui s'y passe n'a rien d'amusant, de fait. Cela dit, sans qu'on puisse parler de comédie, le métrage est émaillé de petites pointes d'humour - quelle belle écriture, vraiment ! Jusqu'alors peu familier avec le cinéma italien, j'ai pris grand plaisir devant cette histoire très aisément compréhensible, introduite d'ailleurs par des images d'archive, parfaites pour planter le décor. Identique en italien, le titre - Una giornata particolare - annonce clairement le programme à suivre. On notera que le contexte réel demeure toujours présent, telle une menace latente, par l'entremise de la bande son: entre deux répliques, l'avancée de la délégation nazie est évoquée via un reportage radiophonique. Je vous avouerai que j'ignore si ce "fil rouge" auditif a été ajouté en post-production ou si les acteurs l'entendaient aussi au moment de tourner. Il est sûr que c'est l'une des très belles idées d'une oeuvre à la beauté formelle inaltérée, couronnée par le César du meilleur film étranger en 1978.
Une journée particulière
Film italien d'Ettore Scola (1977)
J'ai de beaucoup préféré ce film à La terrasse, du même réalisateur. Dans sa façon d'utiliser un événement historique comme toile de fond d'une intrigue entre gens ordinaires, on peut presque voir un parallèle avec le grand film de François Truffaut, Le dernier métro. J'apprécie cette façon d'évoquer la Grande Histoire comme elle a pu être vécue par Monsieur et Madame Tout-Le-Monde. Si vous avez des idées...
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En attendant vos possibles suggestions...
Je suis allé faire un petit tour chez mes amis de "L'oeil sur l'écran". Plusieurs autres films d'Ettore Scola y sont d'ores et déjà présentés.
Pour tout dire, le seul petit indice dont je disposais quant au scénario venait... d'un texte de Pierre Desproges. Dans son célèbre monologue sur l'opportunité de rire de tout, l'humoriste évoquait Une journée particulière avec une phrase du dialogue: "Ce n'est pas le locataire du sixième qui est antifasciste. C'est le fascisme qui est anti-locataire du sixième". J'ai alors découvert que le film se déroulait en 1938, un jour de printemps où l'Italie de Benito Mussolini recevait la visite officielle du chancelier du Reich allemand, Adolf Hitler. L'épisode de cinéma, lui, s'inscrit en dehors du cadre des cérémonies protocolaires. Nous sommes en réalité invités à faire la connaissance d'Antonietta, une Romaine de la classe populaire. Au matin, son mari et ses six enfants partent voir le défilé et vivre ce que tous imaginent être l'un des grands jours de l'histoire de l'Italie. Un mainate échappé de sa cage contraint alors la ménagère à sortir du domicile familial. Bientôt, elle rencontrera l'un de ses voisins, Gabriele, demeuré seul chez lui pendant les festivités. Je vous laisse découvrir pourquoi...
Unité de temps, unité de lieu, unité d'action: le film pourrait tenir lieu de tragédie classique. Ce qui s'y passe n'a rien d'amusant, de fait. Cela dit, sans qu'on puisse parler de comédie, le métrage est émaillé de petites pointes d'humour - quelle belle écriture, vraiment ! Jusqu'alors peu familier avec le cinéma italien, j'ai pris grand plaisir devant cette histoire très aisément compréhensible, introduite d'ailleurs par des images d'archive, parfaites pour planter le décor. Identique en italien, le titre - Una giornata particolare - annonce clairement le programme à suivre. On notera que le contexte réel demeure toujours présent, telle une menace latente, par l'entremise de la bande son: entre deux répliques, l'avancée de la délégation nazie est évoquée via un reportage radiophonique. Je vous avouerai que j'ignore si ce "fil rouge" auditif a été ajouté en post-production ou si les acteurs l'entendaient aussi au moment de tourner. Il est sûr que c'est l'une des très belles idées d'une oeuvre à la beauté formelle inaltérée, couronnée par le César du meilleur film étranger en 1978.
Une journée particulière
Film italien d'Ettore Scola (1977)
J'ai de beaucoup préféré ce film à La terrasse, du même réalisateur. Dans sa façon d'utiliser un événement historique comme toile de fond d'une intrigue entre gens ordinaires, on peut presque voir un parallèle avec le grand film de François Truffaut, Le dernier métro. J'apprécie cette façon d'évoquer la Grande Histoire comme elle a pu être vécue par Monsieur et Madame Tout-Le-Monde. Si vous avez des idées...
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En attendant vos possibles suggestions...
Je suis allé faire un petit tour chez mes amis de "L'oeil sur l'écran". Plusieurs autres films d'Ettore Scola y sont d'ores et déjà présentés.
1 commentaire:
Ah je rêve de le revoir, celui-là ! J'étais gamine la première fois, je n'avais aucune conscience de ce qu'était "le cinéma italien" mais beaucoup d'images me sont restées en mémoire. Donc ça me trotte dans la tête depuis pas mal de temps !
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