Au sortir d'une rude journée de travail, j'ai eu il y a peu une envie irrépressible de m'évader. Le cinéma offre de grandes opportunités dans ce domaine, mais je voulais voir quelque chose d'inhabituel. Après quelques hésitations, j'ai choisi La vie privée d'Elisabeth d'Angleterre - on parle ici de la première, qui régna sur son pays entre 1558 et 1603. Sorti à la toute fin des années 30, un petit mois après que la France et la Grande-Bretagne sont entrés en guerre contre l'Allemagne, c'est l'un des vieux films de ma collection DVD.
Il est d'ailleurs amusant de relever que le titre français escamote complètement l'autre personnage important du long-métrage. La vie privée d'Elisabeth d'Angleterre évoque en effet pareillement celle du comte d'Essex, son amant. Bon: je tiens à préciser que je parle bien de cinéma hollywoodien. Il ne faut probablement pas attendre d'un tel spectacle qu'il respecte strictement la vérité historique. Personnellement, détaché même de toute vraisemblance, j'ai passé un bon moment. Le scénario place la souveraine dans la position délicate de la femme amoureuse, mais que son sens du devoir contraint à réfréner ses ardeurs. L'homme qui lui fait face serait peut-être un merveilleux mari. Pourrait-il être également un bon roi ? C'est parce qu'elle ne le croît pas que la reine se refuse obstinément à convoler. Et tant pis, au fond, si ça la fait souffrir le martyre ! L'intérêt supérieur du peuple lui paraît réclamer d'elle ce sacrifice.
Bientôt trois quarts de siècle après sa sortie, le film a certes vieilli. Le message qu'il délivre garde toutefois quelques résonances actuelles. Qu'est-ce qu'une ambition légitime ? Quels sont les moyens de l'assouvir ? Sous le vernis mélodramatique propre à ce cinéma américain d'époque, La vie privée d'Elisabeth d'Angleterre pose d'intéressantes questions. Je dois dire qu'on peut également prendre du plaisir à savourer cette jolie vieillerie au tout premier degré. Franchement pas spectaculaire, le long-métrage garde un charme suranné grâce à ses costumes et décors anciens. Le fait qu'il soit largement tourné en plateau lui confère un très agréable aspect théâtral - il s'inspire d'ailleurs d'une pièce. Quant aux acteurs, on a dit que Bette Davis n'aimait pas Errol Flynn et qu'elle aurait voulu donner la réplique à Laurence Olivier, mais le jeu n'en souffre guère. À voir aussi, Olivia de Havilland et Vincent Price en seconds rôles.
La vie privée d'Elisabeth d'Angleterre
Film américain de Michael Curtiz (1939)
Pour conclure, passionné par la période élisabéthaine, je vous invite à revoir deux autres films autour de la reine: Elizabeth et sa suite Elizabeth - L'âge d'or, avec Cate Blanchett dans le rôle-titre. Maintenant, si vous préférez le cinéma vintage, j'indique également que j'ai d'autres films d'Errol Flynn en rayon et que j'y reviendrai donc... tôt ou tard. Vous noterez dès à présent que le réalisateur évoqué aujourd'hui est aussi celui d'un immense classique sorti quatre ans plus tard: le grand, superbe et inoubliable Casablanca !
Il est d'ailleurs amusant de relever que le titre français escamote complètement l'autre personnage important du long-métrage. La vie privée d'Elisabeth d'Angleterre évoque en effet pareillement celle du comte d'Essex, son amant. Bon: je tiens à préciser que je parle bien de cinéma hollywoodien. Il ne faut probablement pas attendre d'un tel spectacle qu'il respecte strictement la vérité historique. Personnellement, détaché même de toute vraisemblance, j'ai passé un bon moment. Le scénario place la souveraine dans la position délicate de la femme amoureuse, mais que son sens du devoir contraint à réfréner ses ardeurs. L'homme qui lui fait face serait peut-être un merveilleux mari. Pourrait-il être également un bon roi ? C'est parce qu'elle ne le croît pas que la reine se refuse obstinément à convoler. Et tant pis, au fond, si ça la fait souffrir le martyre ! L'intérêt supérieur du peuple lui paraît réclamer d'elle ce sacrifice.
Bientôt trois quarts de siècle après sa sortie, le film a certes vieilli. Le message qu'il délivre garde toutefois quelques résonances actuelles. Qu'est-ce qu'une ambition légitime ? Quels sont les moyens de l'assouvir ? Sous le vernis mélodramatique propre à ce cinéma américain d'époque, La vie privée d'Elisabeth d'Angleterre pose d'intéressantes questions. Je dois dire qu'on peut également prendre du plaisir à savourer cette jolie vieillerie au tout premier degré. Franchement pas spectaculaire, le long-métrage garde un charme suranné grâce à ses costumes et décors anciens. Le fait qu'il soit largement tourné en plateau lui confère un très agréable aspect théâtral - il s'inspire d'ailleurs d'une pièce. Quant aux acteurs, on a dit que Bette Davis n'aimait pas Errol Flynn et qu'elle aurait voulu donner la réplique à Laurence Olivier, mais le jeu n'en souffre guère. À voir aussi, Olivia de Havilland et Vincent Price en seconds rôles.
La vie privée d'Elisabeth d'Angleterre
Film américain de Michael Curtiz (1939)
Pour conclure, passionné par la période élisabéthaine, je vous invite à revoir deux autres films autour de la reine: Elizabeth et sa suite Elizabeth - L'âge d'or, avec Cate Blanchett dans le rôle-titre. Maintenant, si vous préférez le cinéma vintage, j'indique également que j'ai d'autres films d'Errol Flynn en rayon et que j'y reviendrai donc... tôt ou tard. Vous noterez dès à présent que le réalisateur évoqué aujourd'hui est aussi celui d'un immense classique sorti quatre ans plus tard: le grand, superbe et inoubliable Casablanca !
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