Une autre histoire avec voix off, mais cette fois, le narrateur apparaît à l'écran. La narratrice, plutôt: Juno - c'est son nom - est une jeune Américaine. À tout juste seize ans, elle décide de faire l'amour à un garçon du voisinage et, quelques semaines et trois tests de grossesse plus tard, découvre qu'elle est enceinte. Plus embêtée qu'inquiète, la demoiselle cherche une solution, envisage d'abord d'avorter et finit par garder l'enfant dans l'idée de le donner aussitôt à un couple incapable d'en avoir un. Couple qu'elle a déjà déniché dans les pages petites annonces de Dieu sait quel journal spécialisé.
Porte-étendard d'un certain cinéma indépendant, Juno est un film que je voulais voir depuis longtemps. J'ai connu quelque difficulté avant d'entrer dedans - l'effet d'un doublage assez moyen, peut-être. Finalement, je me suis attaché aux personnages. Parmi les qualités du film, on peut sans doute citer le fait qu'une petite galaxie gravite autour de l'héroïne principale. Paradoxalement, le couple stérile cité juste au-dessus ne m'a que moyennement intéressé: en dépit d'ailleurs de quelques bonnes répliques, la manière dont il rencontre la jeune fille m'a paru bien artificielle. J'ai en fait préféré les parents de l'adolescente, un peu désorientés, certes, mais compréhensifs. Joué par un acteur que j'apprécie, J.K. Simmons, Papa montre d'étonnantes capacités d'adaptation. Quant à Belle-maman, j'ai aimé en elle un certain cynisme et Allison Janney n'est pas mal du tout. N'oublions pas Michael Cera, plutôt inspiré en jeune homme rêveur confronté à une paternité non désirée et qui assume, finalement.
Ici et là, j'ai lu toutes sortes de choses sur ce second long-métrage du cinéaste canadien Jason Reitman. Les meilleures et les pires. Juno ne plaît pas à tout le monde - c'est un euphémisme. Faut-il oser le recommander aux jeunes filles de l'âge de son héroïne ? Question difficile. C'est vrai que, dans le fond, le bébé passe pour un objet plus ou moins agréable qu'on peut toujours refiler au premier voisin venu si on préfère s'occuper d'autre chose - et par exemple de soi. Certains disent que le film donne du grain à moudre aux militants anti-avortement, d'autres qu'il risque de déresponsabiliser les jeunes face à la grossesse. Pas envie d'entrer dans le débat. Sur le plan strictement cinématographique, j'ai bien aimé le montage en saisons et les sons d'une bande originale pop plutôt efficace. J'ai cru comprendre après l'avoir vue que cette production anglo-saxonne était le remake d'un autre film sud-coréen. Franchement à son aise dans le rôle-titre, la jeune Ellen Page fait oublier cette antériorité.
Juno
Film américano-canadien de Jason Reitman (2007)
Chose curieuse pour une reprise: en 2008, le long-métrage a reçu l'Oscar du meilleur scénario original. Dans la série des petits films indépendants, je préfère (500) jours ensemble ou Away we go. J'ai aussi entendu du bien de Little miss Sunshine, dont je devrais reparler tôt ou tard. Le cinéma indépendant mérite qu'on s'y attarde un peu. Autre exemple récent: le très chouette Moonrise Kingdom.
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D'autres avis pour le moins contrastés...
Juno, comme je l'ai déjà dit, ne fait vraiment pas l'unanimité. Pascale, de "Sur la route du cinéma", le descend en flamme. Il fait l'objet d'une critique plus louangeuse sur "L'oeil sur l'écran". Cité également sur "L'impossible blog ciné", il l'est dans un top de l'année et, pour Ellen Page, dans la liste des révélations 2008. Si j'ai évoqué 2007, c'est comme année de sa sortie aux États-Unis et au Canada.
1 commentaire:
Rebonjour, moyennement aimé sauf Ellen Page http://dasola.canalblog.com/archives/2008/02/21/7924168.html Bonne fin d'après-midi
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