Il ne me reste désormais que trois petits mois. Je fais partie de ceux qui attendent avec une certaine impatience la sortie du nouveau film de Peter Jackson inspiré de l’univers Tolkien, adaptation du roman Bilbo le Hobbit. Je vais peut-être lire le bouquin pour garder patience. Je sais simplement que l'histoire qui y est contée précède de peu celle de la trilogie Le seigneur des anneaux. Revenir au texte avant de passer aux images n'est sûrement pas une mauvaise idée. Avec cette centaine de jours devant moi, j'en ai largement le temps.
Pourquoi est-ce que je suis inquiet ? Parce que je constate que, malgré quelques raccourcis discutables, Peter Jackson avait signé trois grands films avec Le seigneur des anneaux. Trois tomes littéraires, trois longs-métrages: rien à redire. J'ai toutefois appris récemment qu'il comptait s'offrir une nouvelle trilogie avec Bilbo. Cette fois, je crains une profonde relecture du roman - un livre unique qui tient dans une (petite) poche. Notez, c'est une raison supplémentaire pour me plonger dans une lecture par anticipation. C'est d'ailleurs une "technique" que j'avais déjà adoptée précédemment, sans que ça vienne gâcher mon plaisir de cinéma. Respectueux du texte littéraire, j'ai admis qu'il ne puisse être retranscrit tel quel. Le septième art a ses propres codes et raisons.
Le 5 juillet dernier, j'ai lu dans Le Monde un long reportage consacré à Christopher Tolkien, fils et héritier du romancier, âgé de 87 ans aujourd'hui. Il y était expliqué que le vieux monsieur se désolait parfois de voir le public concentrer son intérêt sur une petite partie de l'oeuvre paternelle. Toute sa vie durant, lui a cherché à faire connaître l'ensemble, largement inédit à la mort du maître, en 1973. Exécuteur testamentaire de son père, il gère aussi une société chargée de la redistribution des droits, dont l'une des branches développe des projets éducatifs et humanitaires. Christopher Tolkien soulignait alors qu'il pourrait écrire un livre... sur les demandes bizarroïdes qui lui ont été faites. Il l'admet: "Le fossé qui s'est creusé entre la beauté de l'oeuvre et ce qu'elle est devenue me dépasse".
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