Je le dis assez régulièrement à mes proches: il y a biopic... et biopic. Cela veut dire qu'à mon humble avis, la sinistre réputation des films biographiques n'est pas toujours justifiée. Celui qu'une réalisatrice suédoise vient de consacrer à sa compatriote Sally Bauer (1908-2001) mérite le détour. Même s'il prend de grandes libertés avec la vérité...
Soulignons-le: la véritable Sally Bauer est un personnage fascinant. Cette mère célibataire s'était fait connaître dans les années 30 comme nageuse en eau libre. Elle reste notamment dans les livres d'histoire pour avoir traversé la Manche quelques jours seulement avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le film récemment sorti en France - Sally Bauer, à contre-courant - s'autorise à ajouter un contexte fictif, suggérant que la jeune héroïne n'agit pas que pour assouvir une lubie, mais pour sortir de la misère. Dans le même temps, sa famille lui reproche de négliger son fils. Enfant qu'elle aurait eu hors-mariage avec un journaliste sportif danois, qu'elle ne parvient pas à "arracher" à son épouse légitime. Vous l'aurez compris: le film est subtilement féministe. Et pertinent...
Je ne crois pas nécessaire de vous faire la liste de tout ce qui pèse sur les épaules de cette pauvre Sally - beaucoup de choses, en effet. Le scénario a le grand mérite de nous dire qu'une détermination forte n'écarte pas toujours les obstacles à un accomplissement personnel. Sans caricaturer: il dit aussi qu'on en surmonte parfois quelques-uns quand on fait tout à la fois preuve de patience et de confiance en soi. L'idée de la cinéaste: "Montrer une femme vivante, pas une légende figée". D'après moi, le côté positif l'emporte (de justesse, parfois). Petit bémol: certaines passages sont un peu étirés et/ou répétitifs. Rien de tout à fait maladroit, cela dit, la mise en scène témoignant objectivement d'une certaine ambition - lors d'incroyables séquences tournées en mer, par exemple, qui nous rapprochent des faits réels. Après tout, ce destin atypique méritait aussi d'être remis en valeur. Bien interprété, et notamment par une impeccable Josefin Neldén dans le rôle-titre, le film est passé en festivals (Toronto et Les Arcs). Je vous le recommande vivement s'il passe encore près de chez vous !
Sally Bauer, à contre-courant
Film suédois de Frida Kempff (2024)
Un coup de coeur pour ce film imparfait, mais dont le personnage principal est vraiment aussi complexe qu'attachant: l'équilibre trouvé au fil du récit fait que j'occulte volontiers les quelques petits défauts. On est un cran au-dessus d'un (bon) film comme Eddie the Eagle. Loin des sports, vous pouvez vous tourner vers Au rythme de Vera. Ou bien aussitôt, pour le féminisme, vers L'une chante, l'autre pas !
Soulignons-le: la véritable Sally Bauer est un personnage fascinant. Cette mère célibataire s'était fait connaître dans les années 30 comme nageuse en eau libre. Elle reste notamment dans les livres d'histoire pour avoir traversé la Manche quelques jours seulement avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le film récemment sorti en France - Sally Bauer, à contre-courant - s'autorise à ajouter un contexte fictif, suggérant que la jeune héroïne n'agit pas que pour assouvir une lubie, mais pour sortir de la misère. Dans le même temps, sa famille lui reproche de négliger son fils. Enfant qu'elle aurait eu hors-mariage avec un journaliste sportif danois, qu'elle ne parvient pas à "arracher" à son épouse légitime. Vous l'aurez compris: le film est subtilement féministe. Et pertinent...
Je ne crois pas nécessaire de vous faire la liste de tout ce qui pèse sur les épaules de cette pauvre Sally - beaucoup de choses, en effet. Le scénario a le grand mérite de nous dire qu'une détermination forte n'écarte pas toujours les obstacles à un accomplissement personnel. Sans caricaturer: il dit aussi qu'on en surmonte parfois quelques-uns quand on fait tout à la fois preuve de patience et de confiance en soi. L'idée de la cinéaste: "Montrer une femme vivante, pas une légende figée". D'après moi, le côté positif l'emporte (de justesse, parfois). Petit bémol: certaines passages sont un peu étirés et/ou répétitifs. Rien de tout à fait maladroit, cela dit, la mise en scène témoignant objectivement d'une certaine ambition - lors d'incroyables séquences tournées en mer, par exemple, qui nous rapprochent des faits réels. Après tout, ce destin atypique méritait aussi d'être remis en valeur. Bien interprété, et notamment par une impeccable Josefin Neldén dans le rôle-titre, le film est passé en festivals (Toronto et Les Arcs). Je vous le recommande vivement s'il passe encore près de chez vous !
Sally Bauer, à contre-courant
Film suédois de Frida Kempff (2024)
Un coup de coeur pour ce film imparfait, mais dont le personnage principal est vraiment aussi complexe qu'attachant: l'équilibre trouvé au fil du récit fait que j'occulte volontiers les quelques petits défauts. On est un cran au-dessus d'un (bon) film comme Eddie the Eagle. Loin des sports, vous pouvez vous tourner vers Au rythme de Vera. Ou bien aussitôt, pour le féminisme, vers L'une chante, l'autre pas !
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