Alors, vous avez deviné ? Pour fêter dignement le 18ème anniversaire de Mille et une bobines, j'ai tenu à voir - et chroniquer - un autre film du premier grand réalisateur évoqué ici: le maestro Federico Fellini. Parmi plusieurs choix possibles, j'ai fini par retenir son premier opus en couleurs: Juliette des esprits ! Fraichement accueilli à sa sortie...
Dans la version originale et à l'état civil, Juliette s'appelle Giulietta. Giulietta degli spiriti est en fait le cadeau d'un nouveau rôle principal de Fellini à sa muse, la géniale Giulietta Masina. La comédienne incarne cette fois une femme au foyer de la bourgeoisie romaine. Quand le film démarre, elle prépare une surprise à son mari Giorgio pour leur 15ème anniversaire de mariage: un dîner aux chandelles entre amoureux. Oui, mais... l'époux débarque avec tous leurs amis. Après la fête, la pauvre Giulietta comprend soudain qu'il la trompe ! Déterminée à tout savoir et à comprendre, elle s'oriente rapidement dans une étrange aventure intérieure, avec l'aide de psys, médiums et autres détectives privés. Ce qui permet alors au divin Federico d'entrer dans le vif du sujet et un imaginaire sans équivalent connu pour le cinéma italien (et même non-italien, en fait) de cette époque. Faut-il s'accrocher pour suivre ? Moi, je dirais plutôt se laisser aller...
Porté et enrichi par la musique de Nino Rota, cet univers baroque impressionne par sa diversité aux couleurs vives. Arriver à distinguer ce qui relève de la réalité quotidienne de Giulietta de la fantaisie débridée de son créateur n'est pas évident, a fortiori quand le récit évoque le passé et nous y renvoie par le biais de flashbacks rêveurs. Ainsi que je le suggérais, le mieux est peut-être de s'abandonner. Juliette des esprits n'est pas un film facile, non, mais c'est un film formidable, qui raconte une histoire banale en utilisant le cinéma comme un très vaste champ d'expérimentation poétique et sensible. Guilietta Masina a un petit air d'Alice au pays des merveilles, entrée dans un monde qu'elle ne connaît pas, mais qui était en fait dissimulé derrière son existence très ordinaire. Ce monde, nous y pénétrons avec elle et c'est un bonheur: il nous invite à être totalement libres. Mieux encore: à constater qu'il suffit parfois de pousser les battants d'un portail pour sortir du carcan que d'autres voudraient imposer. Une "leçon de vie"... que je crois toujours valable, au temps présent !
Juliette des esprits
Film italien de Federico Fellini (1965)
Quatre étoiles d'enthousiasme, même si je suis un peu moins emballé qu'avec d'autres longs-métrages dans la très riche filmo du maeastro. Certains voient cet opus comme un 8 1/2 au féminin: cela se tient. Pour ma part, j'ai également pensé à une comparaison admirative possible avec l'Alice de Woody Allen (1990). L'émancipation féminine était passée par la case Emmanuelle, disent certains esthètes. Euh...
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Je préfère rester avec Fellini et Masina...
Ce sera l'occasion de vous renvoyer illico vers deux de leurs films précédemment chroniqués: La strada, vrai chef d'oeuvre et référence absolue, et le non moins sublime Les nuits de Cabiria. Oui, à revoir !
Et pour le film du jour, une dernière info...
Il est aussi (brièvement) présenté du côté de "L'oeil sur l'écran". Eeguab, si tu viens par ici... j'espère lire un commentaire de ta part !
Dans la version originale et à l'état civil, Juliette s'appelle Giulietta. Giulietta degli spiriti est en fait le cadeau d'un nouveau rôle principal de Fellini à sa muse, la géniale Giulietta Masina. La comédienne incarne cette fois une femme au foyer de la bourgeoisie romaine. Quand le film démarre, elle prépare une surprise à son mari Giorgio pour leur 15ème anniversaire de mariage: un dîner aux chandelles entre amoureux. Oui, mais... l'époux débarque avec tous leurs amis. Après la fête, la pauvre Giulietta comprend soudain qu'il la trompe ! Déterminée à tout savoir et à comprendre, elle s'oriente rapidement dans une étrange aventure intérieure, avec l'aide de psys, médiums et autres détectives privés. Ce qui permet alors au divin Federico d'entrer dans le vif du sujet et un imaginaire sans équivalent connu pour le cinéma italien (et même non-italien, en fait) de cette époque. Faut-il s'accrocher pour suivre ? Moi, je dirais plutôt se laisser aller...
Porté et enrichi par la musique de Nino Rota, cet univers baroque impressionne par sa diversité aux couleurs vives. Arriver à distinguer ce qui relève de la réalité quotidienne de Giulietta de la fantaisie débridée de son créateur n'est pas évident, a fortiori quand le récit évoque le passé et nous y renvoie par le biais de flashbacks rêveurs. Ainsi que je le suggérais, le mieux est peut-être de s'abandonner. Juliette des esprits n'est pas un film facile, non, mais c'est un film formidable, qui raconte une histoire banale en utilisant le cinéma comme un très vaste champ d'expérimentation poétique et sensible. Guilietta Masina a un petit air d'Alice au pays des merveilles, entrée dans un monde qu'elle ne connaît pas, mais qui était en fait dissimulé derrière son existence très ordinaire. Ce monde, nous y pénétrons avec elle et c'est un bonheur: il nous invite à être totalement libres. Mieux encore: à constater qu'il suffit parfois de pousser les battants d'un portail pour sortir du carcan que d'autres voudraient imposer. Une "leçon de vie"... que je crois toujours valable, au temps présent !
Juliette des esprits
Film italien de Federico Fellini (1965)
Quatre étoiles d'enthousiasme, même si je suis un peu moins emballé qu'avec d'autres longs-métrages dans la très riche filmo du maeastro. Certains voient cet opus comme un 8 1/2 au féminin: cela se tient. Pour ma part, j'ai également pensé à une comparaison admirative possible avec l'Alice de Woody Allen (1990). L'émancipation féminine était passée par la case Emmanuelle, disent certains esthètes. Euh...
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Je préfère rester avec Fellini et Masina...
Ce sera l'occasion de vous renvoyer illico vers deux de leurs films précédemment chroniqués: La strada, vrai chef d'oeuvre et référence absolue, et le non moins sublime Les nuits de Cabiria. Oui, à revoir !
Et pour le film du jour, une dernière info...
Il est aussi (brièvement) présenté du côté de "L'oeil sur l'écran". Eeguab, si tu viens par ici... j'espère lire un commentaire de ta part !
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