J'avais beaucoup aimé son tout premier long et, bien qu'il soit reparti avec la Palme du Festival de Cannes 2021, un peu moins le second. Après Grave et Titane, Julia Ducournau a fait son retour avec Alpha. Longtemps hésitant, j'ai enfin cédé à l'envie de voir ce troisième film malgré la tendance critique négative qui aura accompagné sa sortie...
Alpha ? Le titre du film est également le prénom de sa jeune héroïne. Âgée de 13 ans, cette adolescente tracasse d'autant plus sa mère qu'elle revient un matin d'une soirée avec un A tatoué sur l'épaule gauche. Or, impossible pour Maman de connaître l'auteur de ce dessin et les circonstances dans lesquelles il a été réalisé. D'où l'inquiétude de cette médecin qui, chaque jour, doit s'occuper de patients touchés par un virus, transmis par le sang et qui les transforme en pierre ! Problème supplémentaire: sa cohabitation avec un frère toxicomane. Bref, autant vous le dire franco: la barque scénaristique est chargée. C'est, je trouve, le défaut majeur de cette création: ses thématiques possibles sont trop nombreuses pour ne pas nous perdre en chemin. Comme si l'abondance de moyens techniques prenait alors le dessus...
D'abord sincère, mon intérêt pour les personnages a trop vite décliné. Les acteurs ? Mélissa Boros, 20 ans, n'est pas vraiment la "révélation incandescente" que le magazine Vogue a cru déceler en elle. Une fois n'est pas coutume, Golshifteh Farahani est moyenne: une déception. Heureusement, Tahar Rahim relève le niveau: la vingtaine de kilos qu'il a accepté de perdre pour le rôle le conduisent à une composition dantesque et donc convaincante, à défaut d'être tout à fait inspirée. Visuellement, Alpha n'est pas de bon goût, mais impressionne fort. C'est un véritable cauchemar, se jouant de nos émotions primaires comme la peur, la colère ou la répulsion. J'ajoute que son cadre réel demeure imprécis - il semble que ce soit la Normandie (Le Havre). Julia Ducournau s'est aussi aventurée à multiplier les temporalités. Résultat: si, au début du film, on peut imaginer être dans le temps présent, on risque de s'égarer ensuite en essayant de suivre le fil illogique de flashbacks impromptus, où les époques se mélangent ! Que faut-il dès lors comprendre ? Je ne suis pas certain de le savoir...
Alpha
Film français de Julia Ducournau (2025)
C'est déjà convaincu que la réalisatrice pourrait devenir une figure importante du cinéma national que j'ai donné sa chance à cet opus. Las ! Les outils mis à sa disposition me paraissent en fait l'enfermer dans un univers borné, où ses seules idées et lubies ont droit de cité. L'aspect horrifique de ses oeuvres n'est pas si moderne, finalement. Je préfère les classiques: Carrie, Suspiria ou Evil dead, par exemple.
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Et je ne suis pas le seul déçu, on dirait...
Vous vérifierez d'ailleurs que l'avis de Pascale est encore plus cinglant.
Alpha ? Le titre du film est également le prénom de sa jeune héroïne. Âgée de 13 ans, cette adolescente tracasse d'autant plus sa mère qu'elle revient un matin d'une soirée avec un A tatoué sur l'épaule gauche. Or, impossible pour Maman de connaître l'auteur de ce dessin et les circonstances dans lesquelles il a été réalisé. D'où l'inquiétude de cette médecin qui, chaque jour, doit s'occuper de patients touchés par un virus, transmis par le sang et qui les transforme en pierre ! Problème supplémentaire: sa cohabitation avec un frère toxicomane. Bref, autant vous le dire franco: la barque scénaristique est chargée. C'est, je trouve, le défaut majeur de cette création: ses thématiques possibles sont trop nombreuses pour ne pas nous perdre en chemin. Comme si l'abondance de moyens techniques prenait alors le dessus...
D'abord sincère, mon intérêt pour les personnages a trop vite décliné. Les acteurs ? Mélissa Boros, 20 ans, n'est pas vraiment la "révélation incandescente" que le magazine Vogue a cru déceler en elle. Une fois n'est pas coutume, Golshifteh Farahani est moyenne: une déception. Heureusement, Tahar Rahim relève le niveau: la vingtaine de kilos qu'il a accepté de perdre pour le rôle le conduisent à une composition dantesque et donc convaincante, à défaut d'être tout à fait inspirée. Visuellement, Alpha n'est pas de bon goût, mais impressionne fort. C'est un véritable cauchemar, se jouant de nos émotions primaires comme la peur, la colère ou la répulsion. J'ajoute que son cadre réel demeure imprécis - il semble que ce soit la Normandie (Le Havre). Julia Ducournau s'est aussi aventurée à multiplier les temporalités. Résultat: si, au début du film, on peut imaginer être dans le temps présent, on risque de s'égarer ensuite en essayant de suivre le fil illogique de flashbacks impromptus, où les époques se mélangent ! Que faut-il dès lors comprendre ? Je ne suis pas certain de le savoir...
Alpha
Film français de Julia Ducournau (2025)
C'est déjà convaincu que la réalisatrice pourrait devenir une figure importante du cinéma national que j'ai donné sa chance à cet opus. Las ! Les outils mis à sa disposition me paraissent en fait l'enfermer dans un univers borné, où ses seules idées et lubies ont droit de cité. L'aspect horrifique de ses oeuvres n'est pas si moderne, finalement. Je préfère les classiques: Carrie, Suspiria ou Evil dead, par exemple.
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Et je ne suis pas le seul déçu, on dirait...
Vous vérifierez d'ailleurs que l'avis de Pascale est encore plus cinglant.
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