vendredi 8 avril 2022

Tout à prouver

C'était il y a... 24 ans environ: j'ai découvert Vivement dimanche ! dans le cadre du concours d'entrée à une école. Je veux rassurer celles et ceux d'entre vous qui ont la mémoire qui flanche: il m'a fallu revoir le dernier film de François Truffaut avant d'écrire cette chronique. Seul le duo Fanny Ardant / Jean-Louis Trintignant était un souvenir...

Autant le dire: j'ai donc redécouvert ce drôle de polar en noir et blanc. Inspiré par The long Saturday night, un roman américain, et l'amour qu'il porte à sa comédienne, Truffaut transpose sur une côte varoise méconnaissable l'histoire de Julien Vercel, propriétaire d'une agence immobilière, accusé du double meurtre de sa femme et de son amant. Soucieux d'échapper à la police, notre homme convainc sa secrétaire d'enquêter pour réunir au plus vite les preuves de son innocence. Aussi jolie que zélée, l'intéressée lui cache quelque chose d'important. Quoi ? Vous verrez: c'est l'une des clés finales du scénario. La relation tissée entre les deux personnages est plutôt particulière et présente suffisamment d'ambivalence pour ne pas convenir à tout le monde. Bien ficelé et réussi sur la forme, Vivement dimanche ! ne me séduit d'ailleurs qu'à moitié - sans doute parce que je le trouve un peu froid. Naturellement, l'homme derrière la caméra ne pouvait pas imaginer au moment du tournage qu'il lui restait moins de deux ans à vivre. Tout cela me laisse un (petit) goût d'inachevé. C'est bien dommage...

Vivement dimanche !
Film français de François Truffaut (1983)

Un long-métrage stylisé, assez classe, bien joué... mais un peu fade pour mes goûts. Je n'y ai pas trouvé de passion cinématographique débordante, ni, à l'inverse, de chronique réaliste de vies ordinaires. Restent Ardant, Trintignant et de belles images: ce n'est pas si mal ! Parmi les films semi-policiers de Truffaut, je suggère plutôt La sirène du Mississipi (ou, pour rester en noir et blanc, Tirez sur le pianiste).

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J'ai trouvé un avis assez proche du mien...

Il a été publié - voilà déjà plus de douze ans ! - sur "L'oeil sur l'écran".

2 commentaires:

Pascale a dit…

Ah tu es sévère.
Il est vraiment bien foutu ce film. Avec Trintignant qui mal-traite sa secrétaire.
Et Truffaut avait vu tout le pouvoir comique de Fanny Ardant. Peu s'en sont servis.

Martin a dit…

J'ai bien aimé le fait qu'au départ, en effet, ce Julien Vercel n'est pas tendre avec sa collaboratrice. Je suppose volontiers que cela renforce l'ambiguïté du personnage.

Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais je reste un peu sur la réserve. Le côté comique reste léger.