Cela a été dit et redit au moment de sa disparition: Charles Aznavour était aussi un comédien. Au (gros) millier de chansons de son CV d'artiste, l'enfant de France et d'Arménie pouvait également ajouter une soixantaine de films. Il avait 36 ans dans Tirez sur le pianiste. Derrière sa caméra, François Truffaut, lui, n'en avait encore que 28...
De ce long-métrage, en réalité, je ne savais presque rien, si ce n'est que Boby Lapointe y pousse la chansonnette, offrant une prestation mémorable (et sous-titrée !) sur le célèbre Avanie et Framboise. L'essentiel est ailleurs et nous ramène à Charles Aznavour: pianiste de son état, Charlie Kohler exerce ses talents manuels dans un bar parisien depuis que... non, je ne vais surtout pas en dévoiler autant. Au milieu du film, un assez long flash-back vous expliquera tout. Logiquement, vous devriez déjà avoir compris que, derrière son don musical, le héros dissimule d'autres histoires sombres et secrètes. J'ajoute un petit détail: il n'en est assurément pas le seul responsable.
Comme souvent chez François Truffaut, les femmes jouent ici un rôle important. Le fait est qu'à deux reprises au moins, elles font rebondir l'intrigue, autour d'un scénario qui fait la part belle aux tourments amoureux. Le tout est d'autant plus surprenant que le film trouve d'abord son origine dans l'un des polars d'un écrivain et scénariste américain, resté célèbre comme un spécialiste du noir: David Goodis. Au feeling, j'ai en fait ressenti Tirez sur le pianiste comme un film hybride, d'influence américaine certes, mais très français également. Bon... il m'a fallu un moment pour "entrer dedans", en l'identifiant clairement pour ce qu'il est aussi: un pur produit de la Nouvelle Vague. C'est d'ailleurs précisément l'une des raisons qui m'ont fait l'aimer ! Allez, je consens à reconnaître aussi que le charme de Marie Dubois...
Tirez sur le pianiste
Film français de François Truffaut (1960)
Charles Aznavour a trouvé ici l'un de ses meilleurs rôles, dit-on. D'abord déroutant sur la forme, ce long-métrage m'a finalement plu. En son temps, était-il trop innovant ? Il fut un échec commercial. J'aime autant vous prévenir également que, malgré certains aspects assez drôles, c'est bien loin d'être une comédie. Je le comparerais volontiers à un autre grand film de la Nouvelle Vague: Pierrot le fou.
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Classique, vous avez dit classique ?
Je confirme. Du coup et avec joie, Eeguab et Lui répondent présents !
De ce long-métrage, en réalité, je ne savais presque rien, si ce n'est que Boby Lapointe y pousse la chansonnette, offrant une prestation mémorable (et sous-titrée !) sur le célèbre Avanie et Framboise. L'essentiel est ailleurs et nous ramène à Charles Aznavour: pianiste de son état, Charlie Kohler exerce ses talents manuels dans un bar parisien depuis que... non, je ne vais surtout pas en dévoiler autant. Au milieu du film, un assez long flash-back vous expliquera tout. Logiquement, vous devriez déjà avoir compris que, derrière son don musical, le héros dissimule d'autres histoires sombres et secrètes. J'ajoute un petit détail: il n'en est assurément pas le seul responsable.
Comme souvent chez François Truffaut, les femmes jouent ici un rôle important. Le fait est qu'à deux reprises au moins, elles font rebondir l'intrigue, autour d'un scénario qui fait la part belle aux tourments amoureux. Le tout est d'autant plus surprenant que le film trouve d'abord son origine dans l'un des polars d'un écrivain et scénariste américain, resté célèbre comme un spécialiste du noir: David Goodis. Au feeling, j'ai en fait ressenti Tirez sur le pianiste comme un film hybride, d'influence américaine certes, mais très français également. Bon... il m'a fallu un moment pour "entrer dedans", en l'identifiant clairement pour ce qu'il est aussi: un pur produit de la Nouvelle Vague. C'est d'ailleurs précisément l'une des raisons qui m'ont fait l'aimer ! Allez, je consens à reconnaître aussi que le charme de Marie Dubois...
Tirez sur le pianiste
Film français de François Truffaut (1960)
Charles Aznavour a trouvé ici l'un de ses meilleurs rôles, dit-on. D'abord déroutant sur la forme, ce long-métrage m'a finalement plu. En son temps, était-il trop innovant ? Il fut un échec commercial. J'aime autant vous prévenir également que, malgré certains aspects assez drôles, c'est bien loin d'être une comédie. Je le comparerais volontiers à un autre grand film de la Nouvelle Vague: Pierrot le fou.
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Classique, vous avez dit classique ?
Je confirme. Du coup et avec joie, Eeguab et Lui répondent présents !
8 commentaires:
Bonsoir Martin, quand je pense que je n'ai jamais vu ce film. Un oubli à réparer. Merci pour cet hommage à Aznavour. Bonne soirée.
Je trouve pour ma part ce film plutôt ennuyeux. Ai-je le droit de le dire?
Pourtant il y avait du beau monde de tous les côtés de la caméra.
Meilleur rôle d'Aznavour ? Je trouve que son interprétation sonne souvent faux et notamment avec le casting féminin. Ah les scènes de dispute dans l'appartement !!! On n'y croit pas un instant.
Le comparer à ce chef d'oeuvre sans réserve de Pierrot ? Pourquoi ?
@Dasola:
Un oubli à réparer... c'est exactement ce qui m'a motivé à regarder le film.
C'est assez particulier, mais si tu aimes Aznavour, ça vaut le coup de le voir ici.
@Pascale:
Bien sûr que tu as le droit de le dire !
Je crois voir ce que tu veux dire avec le côté qui sonne faux. Michèle Mercier n'est pas très convaincante.
Si je le compare à "Pierrot le fou", c'est parce que :
- il est question d'un homme menacé par des mauvais garçons,
- cet homme prend la poudre d'escampette avec une femme à ses côtés,
- l'histoire termine... enfin, presque... de la même façon.
Après, évidemment, les deux films sont très différents.
Je dois notamment dire qu'après les couleurs godardiennes, j'ai beaucoup aimé le noir et blanc truffaldien.
Hello. Je viens de le revoir en replay. C'est un film que j'ai découvert il y a seulement une dizaine d'années. Il est un peu étrange en effet, décalé (un terme qu'on n'utilisait pas en 1960). Parfois un peu proche de la BD, je trouve, il reste inquiétant malgré un ton quasi burlesque par moments. Bobby Lapointe est hallucinant, comme affolé et je crois qu'il était ainsi. Et Aznavour compose un "mal dans sa peau, pas à sa place". Je le trouve très bien.
J'ai mis un moment à m'adapter au décalage, mais, finalement, ça s'est bien passé.
Proche de la BD ? Ce n'est pas idiot. Ce qui ferait une autre référence commune à "Pierrot le fou".
100% d'accord avec toi sur les prestations d'Aznavour et Lapointe !
Je voulais dire aussi que Charlie (que j'adore (chanteur et acteur)) n'est lui non plus pas très à l'aise avec le casting féminin.
Et son petit imper mastic fermé serré par une ceinture (très en vogue et TRÈS moche à l'époque... le même que Delon dans le Samouraï) a tendance à me faire sourire.
Pierrot, puisque tu le compares (moi je ne vois vraiment pas le rapport) était beaucoup plus romanesque, beaucoup plus bouleversant. Et glamour... n'en parlons même pas :-)
Euh... cette difficulté que Charlie ressent avec les femmes, il me semble que c'est précisément le sujet du film. Le petit imper mastic n'est pas très joli, certes, mais ça correspond bien à l'image du film noir. Même si Aznavour n'est pas Bogart...
D'accord avec toi pour dire que "Pierrot le fou" est plus glamour.
Je compare les deux films, mais je ne dis pas qu'ils sont identiques, hein ?
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