mercredi 26 septembre 2018

Danse avec le loup

Pas évident, je suppose, de représenter la préhistoire au cinéma ! Réinventer les premiers hommes suppose d'imaginer un récit crédible et une imagerie convaincante, le tout sur des civilisations disparues sans laisser de trace écrite. Alpha, l'une des sorties les plus discrètes de feu l'été, se frotte à ces difficultés en jouant la carte de la fable...

Et après tout, pourquoi pas ? Le film nous met d'abord en présence d'un groupe de chasseurs, à quelques secondes d'attaquer un groupe de bisons assez conséquent pour nourrir leur tribu toute une année ! Bien lancée, l'opération tourne mal quand le fils du chef de la troupe est chargé par un bovidé et laissé pour mort dans un coin de falaise. Attaqué ensuite par un oiseau charognard, il se "réveillera" plus tard et trop tard pour empêcher ses camarades de lever le camp sans lui. C'est finalement avec un loup (!) qu'il prendra la route du retour. Toujours là ? Bien. Si ce pitch ne vous rebute pas, Alpha vous aidera peut-être à étancher votre soif de cinéma. Je lui attribue une note généreuse, car il m'a semblé qu'il s'agissait d'un film sans prétention. Et ce alors qu'il aurait pu n'être qu'un bon vieux blockbuster bourrin...

Le tout est de ne pas être trop exigeant avec ce long-métrage. Littéralement sorti de nulle part, il n'est pas dépourvu de défauts techniques et/ou artistiques, au rang desquels je pointe des effets numériques un peu trop voyants. En comparaison, le fait d'avoir opté pour un casting sans vedette est une bonne idée, qui nous évite d'éparpiller notre attention sur autre chose que la seule action. Finalement, même s'il est assez prévisible, Alpha a un petit côté épique, dans le cadre d'une époque peu exploitée sur grand écran. Vous dire que j'ai frémi avec le personnage principal serait mentir. Suivre ses tribulations ne m'a cependant pas déplu, le bon tempo voulant que le récit ne s'éternise pas et évite toute digression inutile. Une (petite) surprise arrive à la fin, que je n'avais pas vu venir. Conclusion: une production honnête, à voir en famille si possible. Indéniablement, sur l'écran géant d'un cinéma, c'est toujours mieux...

Alpha
Film américain d'Albert Hughes (2018)

Plusieurs fois repoussé, le film semble donc avoir échappé de justesse aux rayons obscurs du direct to video. D'aucuns le comparent du coup avec 10 000, film préhistorique de Roland Emmerich, moins inspiré visiblement. Moi, j'ai repensé à La guerre du feu, un vrai "classique" de mon enfance que je n'ai pas revu depuis. Le cadre naturel hostile m'a aussi rappelé celui de The revenant, en moins violent toutefois !

8 commentaires:

Laurent a dit…

Hello Martin,
la bande-annonce m'a dissuadé, en ce qui me concerne. J'étais pourtant client de ces aventures préhistoriques (j'ai même vu "Ao, le dernier Néanderthal", qui m'avait aussi déçu). Ton billet m'incite à donner une deuxième chance à ce film.
J'adore le titre de ton billet, au passage !

Martin a dit…

Merci pour ta remarque sur mon titre, Laurent !

Je ne vais pas te mentir: "Alpha" reste un petit film.
Comment dire ? Je crois que j'ai été sensible à sa modestie. Ni esbroufe ni tapage.

Pascale a dit…

Et bien on peut dire que tu souffles le chaud et le froid.
Il est sorti chez moi mais je nai pas eu l'occasion de le voir, tant pis.
Le jeune homme était le petit garcon de La route non ?

GirlyMamie-Chonchon a dit…

Rien ne peut être PIRE que 10.000. Alors je tenterai peut-être ce petit Alpha ! ;)

dasola a dit…

Bonjour Martin, je ne l'ai pas chroniqué (encore) mais j'ai beaucoup aimé ce film qui aurait pu s'appeler "Alphette". Dommage qu'il n'ait pas eu plus d'échos et qu'il ait si vite disparu des écrans. Bonne après-midi.

Martin a dit…

@Pascale:

Ne t'y trompe pas: le film m'a plu. Je n'étais pas très exigeant, ce matin-là.
C'est une histoire très simple et assez joliment racontée. Rien de plus, rien de moins.

Et, effectivement, vérification faite, c'est bien le jeune acteur de "La route".

Martin a dit…

@Chonchon:

"10.000": je ne l'ai pas vu. Et je n'en ai pas envie.
Je voudrais plutôt essayer de revoir "La guerre du feu".

Martin a dit…

@Dasola:

Ravi de voir qu'en dépit de son passage éclair sur les écrans, d'autres que moi ont aimé le film.
Chut, Dasola ! N'en dis pas trop pour préserver la surprise de celles et ceux qui ne l'ont pas vu...