J'ai déjà souligné, à plusieurs reprises je crois, combien le cinéma africain était rare sur nos écrans. Le film que j'évoquerai aujourd'hui est métissé, mais il se passe entièrement au Congo - je vous précise que le réalisateur est franco-sénégalais. Félicité a failli être retenu pour une soirée de mon association... et je l'ai découvert hors-saison.
En un peu plus de deux heures, ce long-métrage plutôt ambitieux compose un étonnant portrait de femme. Votre première surprise viendra peut-être du fait que cette femme vit seule avec son fils adolescent, grâce à l'argent qu'elle gagne la nuit, comme chanteuse dans un bar de Kinshasa. Les sommes qu'elle parvient ainsi à réunir lui offrent un certain confort matériel, mais elles sont insuffisantes quand Samo, l'adolescent précité, est victime d'un accident de moto. Félicité nous montre alors à quel point cette dramatique situation vient altérer le très fragile équilibre de vie de cette mère-courage. Sans cri ni pleur, l'actrice principale, Véro Tshanda Baya Mputu, montre un grand talent et, pour son tout premier rôle de cinéma, s'avère saisissante de vérité. Elle est de fait le premier atout du film. Mobile, la caméra ne la lâche pas et elle est dès lors de tous les plans. Je voudrais retenir aussi la belle prestation du jeune Gaétan Claudia !
La belle histoire de ce film tient également à ce que le réalisateur raconte de ses hésitations à confier le premier rôle à la comédienne qu'il a finalement choisie. "Pendant quatre ou cinq mois, j'ai essayé de la repousser, de me dire qu'elle trop jeune, trop jolie", a-t-il dit. Et d'ajouter ceci: "Dès que je regardais les essais, j'étais aimanté. Tshanda un peu fait un hold-up sur le film... et ça a été un cadeau. J'ai rarement eu en face de moi ce type de puissance". Le cinéaste souligne que, durant le casting, son actrice "n'a cessé de démontrer une envie, une détermination vitale et un grand sens du jeu". Franchement, à l'écran, cet engagement est pour ainsi dire palpable. Même si son rythme assez lent et ses quelques échappées poétiques pourraient vous dérouter, Félicité est un beau film, porté à la fois par une performance de choix, un scénario complexe et une photo remarquable. Pour l'anecdote, l'an passé, il est reparti de la Berlinale avec le Grand Prix du jury. Une récompense méritée pour une oeuvre tournée dans un contexte tendu. Le cinéma africain en a l'habitude...
Félicité
Film franco-sénégalais d'Alain Gomis (2017)
Pas totalement emballé, mais séduit malgré tout: je recommande volontiers ce long-métrage à celles et ceux d'entre vous que l'Afrique intéresse (ou fascine). Attention: le propos n'a ici rien de politique. Parmi les oeuvres comparables déjà citées sur ce blog, je crois pouvoir citer Un homme qui crie - Prix du jury à Cannes, en 2010. Autre tuyau: si Alain Gomis vous est inconnu, visitez son Andalucia !
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Et si un autre point de vue vous intéresse...
Vous devriez trouver votre bonheur sur le blog de mon amie Pascale.
En un peu plus de deux heures, ce long-métrage plutôt ambitieux compose un étonnant portrait de femme. Votre première surprise viendra peut-être du fait que cette femme vit seule avec son fils adolescent, grâce à l'argent qu'elle gagne la nuit, comme chanteuse dans un bar de Kinshasa. Les sommes qu'elle parvient ainsi à réunir lui offrent un certain confort matériel, mais elles sont insuffisantes quand Samo, l'adolescent précité, est victime d'un accident de moto. Félicité nous montre alors à quel point cette dramatique situation vient altérer le très fragile équilibre de vie de cette mère-courage. Sans cri ni pleur, l'actrice principale, Véro Tshanda Baya Mputu, montre un grand talent et, pour son tout premier rôle de cinéma, s'avère saisissante de vérité. Elle est de fait le premier atout du film. Mobile, la caméra ne la lâche pas et elle est dès lors de tous les plans. Je voudrais retenir aussi la belle prestation du jeune Gaétan Claudia !
Félicité
Film franco-sénégalais d'Alain Gomis (2017)
Pas totalement emballé, mais séduit malgré tout: je recommande volontiers ce long-métrage à celles et ceux d'entre vous que l'Afrique intéresse (ou fascine). Attention: le propos n'a ici rien de politique. Parmi les oeuvres comparables déjà citées sur ce blog, je crois pouvoir citer Un homme qui crie - Prix du jury à Cannes, en 2010. Autre tuyau: si Alain Gomis vous est inconnu, visitez son Andalucia !
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