lundi 17 avril 2017

Une éducation féminine

Sacrée projo ! J'ai vu (deux fois) le début du film que je présente aujourd'hui... avant de retourner le voir en entier. Je ne regrette pas d'avoir redonné une chance à 20th century women, car il m'a offert un chouette moment avec ma maman. C'était amusant d'ailleurs d'apprécier avec elle cette histoire autour... d'une mère et de son fils.

Tout commence à Santa Barbara, État de Californie, à l'été 1979. Depuis la fuite du père et quelques années déjà, Dorothea élève seule son fils Jamie. Seulement voilà: l'enfant d'hier est devenu adolescent. Douce pourtant, l'autorité maternelle ne lui convient plus vraiment. Pour passer ce cap difficile, Dorothea en appelle à des jeunes femmes qu'elle héberge, Julie et Abbie, censées lui filer un coup de main. L'idée est qu'elles puissent permettre à Jamie de découvrir le monde tel qu'il est vraiment, avec ses dangers, mais aussi ses opportunités. Est-ce que 20th century women est un film féministe ? Je pense. Pour autant, il n'idéalise pas à 100% une éducation par les femmes...

Bon... bien évidemment, les actrices sont remarquables ! J'ai aimé retrouver Annette Bening, que je n'avais plus vue depuis longtemps. Ses rides lui vont à merveille et elle assume à la perfection ce rôle étonnant de mère-poule qui s'interdit d'être (trop) dominante. Presque à égalité, une épatante Elle Fanning et une Greta Gerwig teinte en rouge jouent allégrement la confiance en soi et les doutes profonds qui habitent leurs deux beaux personnages. Comme son titre le suggérait déjà, 20th century women ne laisse qu'une place limitée aux hommes et aux considérations masculines. Il en reste un soupçon pour Billy Crudup, dans le rôle d'un ami mécano plein de bonhommie. Le meilleur est Lucas Jade Zumann, qui joue Jamie à la perfection. Vous aurez remarqué que je n'ai rien dit du film sur le plan formel. Bien filmé et bien monté, il s'illustre aussi par une bande originale pleine, notamment, de la fureur des tubes punk de l'époque. It rocks !

20th century women
Film américain de Mike Mills (2016)

Le long-métrage, sympa, s'intéresse à ses personnages sur la durée. Effectivement, il les suit pendant quelques années, sans aller jusqu'aux douze ans - bel et bien réels - du remarquable Boyhood. Quel autre film revoir pour comparaison ? Hum... bonne question ! J'avoue que, sur ce point, je sèche un peu, aujourd'hui. Une histoire familiale à voir ? C.RA.Z.Y. ou Les drôles de poissons-chats, disons.

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Est-ce que vous voulez un autre avis ?

Oui ? Très bien: je vous invite donc à aller lire celui de Pascale.

6 commentaires:

Pascale a dit…

puissent permettre à Jamie à découvrir le...

Est-ce un film féministe ? Bien sûr que c'est un film féministe. Mais tellement subtil et différent qu'on hésite presque à le dire.
Et les deux garçons ici sont presque plus féministes que les trois femmes centrales. Sans doute parce qu'ils sont débarrassés de la féminité justement. Oui je complique mais c'est compliqué.
Le fils est étonnant, merveilleux. La scène dans les vignes me fout encore le frisson. Cette mère qui veut tellement affranchir son fils et qui s'envoie dire calmement, tendrement, intelligemment : "on était bien tous les deux". Magnifique. Et elle a fait du bon boulot la maman pour le rendre tel qu'il est !

Dans ma vie j'ai rencontré UN garçon féministe. C'est surprenant. Peut-être que Mike Mills dont il semble que cette histoire soit en partie autobiographique est le deuxième !

Martin a dit…

C'est corrigé, merci.

Pour ce qui est du féminisme, tout dépendra de la définition qu'on lui donne.
Disons en tout cas que j'aime beaucoup l'importance que le film donne à ses personnages féminins.

Pascale a dit…

Je n'ai aucune définition. C'est un état d'esprit et la façon dont les deux garçons se comportent avec les filles me les rendent féministes.

Martin a dit…

OK pour l'état d'esprit... et le comportement des deux garçons ici présents.
J'ai vu que l'une des affiches du film ne présentait que les trois personnages féminins principaux.

Pascale a dit…

Oui les garçons sont discrets dans ce film :-)

Martin a dit…

Ouais, enfin... l'un d'eux est quand même au coeur du sujet du film !