jeudi 27 avril 2017

Un peu de vrai

Les premiers films sont l'objet de nombreuses attentions. Aux César et à Cannes par exemple, ils peuvent recevoir un prix spécifique. Souvent, la critique estime qu'après s'être lancé, il est plus difficile encore pour un réalisateur peu expérimenté d'enchaîner avec talent. C'est un peu ce qui m'a poussé à regarder... Arnaud fait son 2e film !

Dans ce récit assez largement autobiographique, Arnaud Viard interprète le rôle d'un cinéaste soucieux de s'offrir une nouvelle sortie en salles. En attendant les financements, il ment à son banquier quant à l'avancée de ses projets et donne quelques cours de théâtre pour joindre les deux bouts. Le ton du film est vraiment (très) léger. Arnaud fait son 2e film est bien une petite comédie sans prétention. C'est sa force et sa limite: elle est plutôt... disons "confidentielle". Exceptés peut-être Irène Jacob, ou les stars de la télé Frédérique Bel et Chris Esquerre, les visages connus se font rares. On peut prendre la chose du bon côté - et juger cette caractéristique rafraîchissante...

Le fait est qu'au milieu d'une palanquée de comédies françaises faussement drôles et vraiment vulgaires, Arnaud fait son 2e film dénote. Surprise possible: le film n'est pas forcément complaisant avec son personnage semi-réel. Même si on peut le trouver attachant dans son obstination à inventer du cinéma, le vrai-faux Arnaud Viard n'est pas sans défaut: c'est un amoureux désinvolte, par exemple. L'histoire ne dit pas à quel point la réalité pourrait rejoindre la fiction sur ce point ou sur d'autres, mais qu'importe... autant en (sou)rire ! C'est ce que j'ai fait, sans jamais m'esclaffer, mais en prenant finalement le même plaisir que pour un Woody Allen en mode mineur.

Arnaud fait son 2e film
Film français d'Arnaud Viard (2015)

Rien de transcendant dans ce long-métrage, mais ça reste honnête. C'est clairement la modestie du projet qui en fait un spectacle honorable. Je ne crois pas connaître beaucoup de films comparables. Je n'ai vu aucune des autofictions de Nanni Moretti (Journal intime) et, dans ce genre, reste sur le - bien différent ! - Poesía sin fin d'Alejandro Jodorowsky. Me voilà à nouveau à l'écoute de vos idées...

4 commentaires:

eeguab a dit…

Autant Poesia sin fin m'a peu inspiré, autant je considère Caro diario comme un chef d'oeuvre que je crois avoir chroniqué il y a longtemps. J'avais à l'époque animé un séminaire sur Moretti (avant Habemus papam et Mia Madre). Bonen fin de semaine.

Martin a dit…

Bon, autant te dire qu'ici, on est tout de même à mille lieues de Nanni Moretti.
Je compte bien approfondir mes connaissances sur le réalisateur italien, d'ailleurs. À suivre...

Et dire que tu as animé un séminaire à son sujet ! Cela devait être très intéressant.

Pascale a dit…

Nanni moretti forever.

Je pense avoir vu Arnaud et son 2eme film mais il s'est évaporé...

Martin a dit…

Je pense effectivement qu'il ne restera pas dans ma mémoire des années durant.
En revanche, c'est clair que je garde un souvenir des quelques Moretti que j'ai vus.