mardi 11 avril 2017

Après une rupture

Le saviez-vous ? Charles Chaplin n'a tourné qu'un seul et unique film sous la direction d'un autre réalisateur. J'ai repensé à cette anecdote en préparant mon laïus sur Tombe les filles et tais-toi, une comédie que Woody Allen aurait pu réaliser: elle adapte une pièce qu'il a écrite et jouée à Broadway. Mais elle se déroule cette fois à San Francisco...

Au départ, cela ne surprendra personne: Woody est toujours névrosé ! Très fraichement séparé de sa copine, il se croit perdu pour l'amour éternel, au point de geindre en permanence entre les bras d'un couple d'amis. Ledit couple fait pourtant un inventaire de ses connaissances célibataires afin de recaser illico presto le pauvre homme abandonné. Évidemment, cela ne marche pas aussi bien qu'espéré... et il semble même parfois que Woody fait tout pour que l'on se détourne de lui. Tombe les filles et tais-toi m'a de fait rappelé que le brave garçon n'avait pas seulement de la tchatche, mais aussi un talent burlesque incroyable. Son agitation de grand timide est tout à fait irrésistible...

Je ne veux pas vous gâcher la surprise, mais je peux révéler également que, dans ce film étonnant, Woody interagit régulièrement avec un complice de premier choix: le fantôme de Humphrey Bogart. Par ailleurs et sauf oubli de ma part, c'est aussi la toute première fois qu'il partage l'écran avec la jolie muse de ses débuts, Diane Keaton. Pour les cinéphiles, donc, il y a plein de choses à savourer là-dedans ! Je pense toutefois qu'il y a beaucoup pour plaire au public "profane". Allen lui-même était semble-t-il passé à autre chose, avant d'accepter finalement de reprendre son personnage. Tombe les filles et tais-toi porte sa marque: il n'y aurait probablement pas changé grand-chose...

Tombe les filles et tais-toi
Film américain de Herbert Ross (1972)

Pour situer, le réalisateur sera, douze ans plus tard, celui du film musical Footloose. Après, si ça ne vous dit rien, laissez tomber ! J'aime autant inscrire le film dans la carrière de Woody Allen: il arrive aussitôt après son troisième long-métrage et donc très tôt, de fait. Rien à redire: cet opus "bis" me paraît franchement recommandable. Même si je préfère sincèrement Manhattan ou Stardust memories...

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Et qu'en dit-on ailleurs ?
"L'oeil sur l'écran" a écrit sur le film un texte détaillé et très élogieux.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Ah oui c'est fou que Charlie Chaplin n'ait tourné qu'un film qu'il n'a pas réalisé ! Quel est il ? Je ne m'étais jamais posé la question.

Quant à woody, oui c'est un excellent acteur. C'est souvent oublié d'ailleurs. Au début j'avais d'ailleurs du mal avec les films dans lesquels il n'apparaissait pas. Jusqu'à la merveille : purple rose of Cairo. Oui j'aime le titre anglais.

Les apparitions de Bogaert dans ce film sont savoureuses. Et cruellement, plus Woody va mal plus on est heureux.

eeguab a dit…

Sympa comme tout cette variation autour du mythe de mon patron Bogart. Malgré le titre français ridicule. Play it again, Martin.

Martin a dit…

@Pascale:

Le Chaplin réalisé par un autre ? "Le roman comique de Charlot et Lolotte". Je l'ai chroniqué !
D'accord avec toi sur le talent d'acteur de l'ami Woody. Même si je préfère sa facette réalisateur.
Et d'accord aussi avec les apparitions de Bogart ! Merci d'ailleurs de ne pas avoir spoilé.

Martin a dit…

@Eeguab:

As time goes by... non, vraiment, je ne crois pas que tu souhaites m'entendre chanter.
Ravi en revanche de voir que nous sommes à l'unisson quant à la sympathie qu'inspire le film.