Je n'ai pas vu son dernier film, mais j'ai toujours le même respect mâtiné d'admiration pour Steven Spielberg. Mon récent petit break hivernal m'a permis d'enfin rattraper une autre de ses oeuvres mythiques: Rencontres du troisième type. Ce spectacle étonnant fêtera ses quarante ans en novembre et a gardé une belle modernité !
C'est un vrai défi que de résumer ce film ! Il nous embarque aussitôt quelque part dans l'Indiana - et ce qu'on pourrait appeler l'Amérique profonde. Plusieurs objets volants non identifiés y ont été aperçus. Partagée entre inquiétude et stupéfaction, les quelques témoins ordinaires de ces événements extraordinaires n'y comprennent rien. Dans un désert mexicain, on retrouve les avions d'une escadrille disparue de la Seconde Guerre mondiale et, en Inde, des foules immenses reproduisent ad libitum les cinq notes d'une mélodie prétendument descendue des cieux. Rencontres du troisième type conserve ceci de vraiment particulier qu'aux adeptes des scénarios linéaires, il oppose un récit éclaté, qui fait bien des tours et détours pour raconter au fond une seule et même histoire. Je ne suis pas sûr qu'un tel procédé narratif soit vraiment encore possible aujourd'hui ! Pas sûr du contraire non plus, à dire la vérité, mais bon... qu'importe.
Si le long-métrage fait encore parler de lui aujourd'hui, c'est sûrement aussi parce que Steven Spielberg a appuyé son propos sur une idée forte de son cinéma: l'existence possible d'une vie extraterrestre. C'est également, je crois, parce qu'il a mis l'imaginaire dans les mains de deux personnages tout à fait emblématiques: Roy Neary le rêveur et Claude Lacombe le scientifique. Chose intéressante: le premier veut comprendre et le second s'évader, ce qui fait que je les vois volontiers comme les deux faces d'un seul et même être. On notera qu'elles ont le visage de Richard Dreyfuss et François Truffaut, justes et touchants tous les deux, chacun dans son registre. Il est possible qu'à la "revoyure", certains d'entre vous jugent le film un peu vieilli. Rencontres du troisième type demeure toutefois un jalon important de l'histoire de la science-fiction au cinéma - et cette seule raison justifierait qu'on lui accorde un regard bienveillant. Il faut considérer par ailleurs qu'on n'y ressent aucune hostilité à l'égard de l'inconnu. C'est l'humble vision d'un trentenaire qui a conservé l'âme d'un enfant.
Rencontres du troisième type
Film américain de Steven Spielberg (1977)
Il serait facile de voir ce long-métrage comme le précurseur filmique d'E.T. l'extra-terrestre, sorti trois ans plus tard - et que j'aime davantage. Ce serait oublier un peu vite le formidable héritage laissé par cette "première" aventure. Rien que l'an passé, des blockbusters comme Midnight special et Premier contact lui doivent beaucoup. Respect pour ce cinéma américain, aussi intelligent que divertissant !
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Une explication sur mon titre...
Ces notes de musique ont une très grande importance dans le film ! J'ajoute qu'elles sont l'oeuvre de John Williams et que le second Do doit être joué une octave plus bas que le premier. Avis aux amateurs.
Deux autres façons de considérer le film...
Vous pouvez lire "L'oeil sur l'écran" ou voir les images chez Ideyvonne.
C'est un vrai défi que de résumer ce film ! Il nous embarque aussitôt quelque part dans l'Indiana - et ce qu'on pourrait appeler l'Amérique profonde. Plusieurs objets volants non identifiés y ont été aperçus. Partagée entre inquiétude et stupéfaction, les quelques témoins ordinaires de ces événements extraordinaires n'y comprennent rien. Dans un désert mexicain, on retrouve les avions d'une escadrille disparue de la Seconde Guerre mondiale et, en Inde, des foules immenses reproduisent ad libitum les cinq notes d'une mélodie prétendument descendue des cieux. Rencontres du troisième type conserve ceci de vraiment particulier qu'aux adeptes des scénarios linéaires, il oppose un récit éclaté, qui fait bien des tours et détours pour raconter au fond une seule et même histoire. Je ne suis pas sûr qu'un tel procédé narratif soit vraiment encore possible aujourd'hui ! Pas sûr du contraire non plus, à dire la vérité, mais bon... qu'importe.
Si le long-métrage fait encore parler de lui aujourd'hui, c'est sûrement aussi parce que Steven Spielberg a appuyé son propos sur une idée forte de son cinéma: l'existence possible d'une vie extraterrestre. C'est également, je crois, parce qu'il a mis l'imaginaire dans les mains de deux personnages tout à fait emblématiques: Roy Neary le rêveur et Claude Lacombe le scientifique. Chose intéressante: le premier veut comprendre et le second s'évader, ce qui fait que je les vois volontiers comme les deux faces d'un seul et même être. On notera qu'elles ont le visage de Richard Dreyfuss et François Truffaut, justes et touchants tous les deux, chacun dans son registre. Il est possible qu'à la "revoyure", certains d'entre vous jugent le film un peu vieilli. Rencontres du troisième type demeure toutefois un jalon important de l'histoire de la science-fiction au cinéma - et cette seule raison justifierait qu'on lui accorde un regard bienveillant. Il faut considérer par ailleurs qu'on n'y ressent aucune hostilité à l'égard de l'inconnu. C'est l'humble vision d'un trentenaire qui a conservé l'âme d'un enfant.
Rencontres du troisième type
Film américain de Steven Spielberg (1977)
Il serait facile de voir ce long-métrage comme le précurseur filmique d'E.T. l'extra-terrestre, sorti trois ans plus tard - et que j'aime davantage. Ce serait oublier un peu vite le formidable héritage laissé par cette "première" aventure. Rien que l'an passé, des blockbusters comme Midnight special et Premier contact lui doivent beaucoup. Respect pour ce cinéma américain, aussi intelligent que divertissant !
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Une explication sur mon titre...
Ces notes de musique ont une très grande importance dans le film ! J'ajoute qu'elles sont l'oeuvre de John Williams et que le second Do doit être joué une octave plus bas que le premier. Avis aux amateurs.
Deux autres façons de considérer le film...
Vous pouvez lire "L'oeil sur l'écran" ou voir les images chez Ideyvonne.
12 commentaires:
"Vielli" ? Meuh non, les films grands par leur mise en scène ne "vieillissent" pas ! ;) Et toujours en termes de mise en scène, Midnight Special et Premier Contact qui s'en inspirent en partie (tout en s'en démarquant car racontant une histoire différente avec une sensibilité différente) sont loin de valoir ce bon vieux Rencontres du troisième type. Tiens, encore un film que je reverrais bien.
Strum
Je le reverrai avec plaisir (comme chaque fois que je l'ai revu)...Un classique, à mes yeux. Merci d'en avoir parlé, Martin.
@Strum:
Tu as raison. "Vieilli" est un terme dont il faut que je me débarasse. L'idée, tu l'auras compris, est de souligner qu'on ne fait plus vraiment des films de SF comme ça aujourd'hui. Mais ce n'est pas plus mal, finalement, de se retourner sur ces grands classiques pionniers.
Après, si j'ai à choisir entre "Midnight special", "Premier contact" et "Rencontres du troisième type", je pense sincèrement que je prendrai... les trois !
@Laurent:
Merci à toi d'être venu lire cette chronique !
C'est un classique, en effet. Il aura sans doute marqué ceux qui l'ont découvert au cinéma.
"Roy Neary le rêveur et Claude Lacombe le scientifique. Chose intéressante: le premier veut comprendre et le second s'évader, ce qui fait que je les vois volontiers comme les deux faces d'un seul et même être"
Rien qu'en disant cela, tu mets exactement l'accent sur ce qui fait l'essence même de ce film !
Merci, Ideyvonne. Je prends cette remarque pour un compliment.
Je devine également que nous avons le même avis sur le film. De cela aussi, je me réjouis.
Ah non il ne vieillit pas. Revu encore récemment.
Premier contact m'y a fait penser.
Je suis tombée définitivement amoureuse de Richard Dreyfus c'est dire...
Pas eu DU TOUT envie de voir le BGG. La BA bien moche m'avait suffi.
Richard Dreyfuss (avec deux S) est excellent dans ce rôle.
La scène de construction de la mini-montagne au milieu du salon !
Moi, je compte voir TOUS les Spielberg. C'est mon côté "collectionneur".
Même si (euphémisme) je sais qu'ils ne me plairont pas tous avec la même intensité...
Pas revu depuis bien trop longtemps en ce qui me concerne. Cette jolie chronique m'invite à reprendre contact avec cette œuvre séminale où les extraterrestre ne sont pas qu'entités menaçant la planète (réminiscence du "jour où la Terre s'arrêta" ?).
Pour finir sur cette histoire de vieillissement des films, il faut je crois se souvenir de ceci : si il devait y avoir des vieux films, on devrait aussi dire qu'il y a des vieux livres, et alors Homère prendrait cher, pas vrai ?
Les beaux oiseaux ne mouillent pas, et les beaux films ne vieillissent pas. Rencontre Du Troisième Type s'émancipe totalement du temps pour garder toute sa force d'évocation.
@Princécranoir:
Par les temps qui courent, rappeler que le cinéma populaire a aussi inventé des personnages extra-terrestres bienveillants, ça me semble important. Et pour ceux qui préfèrent les explosions dans tous les sens, je rappelle que Spielberg sait en créer aussi.
OK aussi pour dire que mon emploi du mot "vieilli" est une facilité et que l'idée elle-même est franchement discutable. N'empêche: j'ai constaté que c'était important de reconnaître les évolutions techniques pour attirer le regard de certains non-cinéphiles vers des oeuvres un peu... anciennes, disons.
@2flics:
Personnellement, je suis d'accord avec ce que tu dis. Mais, pour en convaincre d'autres, je crois que c'est aussi important de ne pas faire de son opinion à soi une règle générale admise par tous.
Ravi cela dit de te compter au rang des amateurs de ce joli film bientôt quadragénaire !
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