J'ai habité Rouen quelques années. Peu curieux, jamais je ne me suis intéressé au Festival du cinéma nordique qui y était organisé alors. J'ignore à quel point le septième art est développé sur ces terres. Côté finlandais, je connais juste le nom d'Aki Kaurismäki, depuis peu, c'est vrai, mais assez pour avoir de lui une image favorable. Poussé par cet a priori encourageant, je suis allé voir dans une petite salle d'art et d'essai l'un de ses films: Leningrad Cowboys go America. J'affirme donc sans hésiter que ça valait le coup - et mes cinq euros !
Leningrad Cowboys go America: le titre annonce déjà la couleur fantaisiste de cette improbable pochade musicale. Santiags taille XXL et coiffes démesurées, les Leningrad Cowboys sont un groupe de rock finlandais absolument improbable, talent incertain et dégaine impayable. Ils sont tellement mauvais qu'ils répètent dans la toundra, loin de tout lieu d'habitation un peu civilisé. L'un des leurs est mort guitare en mains, de froid, après avoir répété toute la nuit. Je sais que ça a l'air bizarre dit ainsi, mais le groupe existe pour de bon ! Encore récemment, il a rassemblé plusieurs dizaines de milliers d'admirateurs lors d'un concert avec les choeurs de l'Armée rouge ! Honnêtement, dans le film, il a moins de succès: un dignitaire d'apparence soviétique venu l'auditionner déclare au manager qu'il n'a aucun potentiel commercial. Seule possibilité: s'exiler aux États-Unis où, c'est bien connu, les gens écoutent franchement n'importe quoi.
Il faut sans doute être gentiment frappé pour inventer une histoire pareille. Le fait est pourtant qu'en bons losers, les Leningrad Cowboys s'avèrent plutôt sympathiques. Comme beaucoup d'autres émigrants avant et après eux, ils s'attachent mordicus à leur rêve d'Eldorado pour poursuivre leur chemin, encore et toujours. Cette route américaine les conduira jusqu'au Mexique et je vous laisse découvrir les péripéties qu'ils devront traverser - et également ce qui arrivera une fois qu'ils seront rendus. Mine de rien, leur périple permet au film de dire quelque chose de l'Amérique elle-même, dans une facette méconnue, sans doute la moins reluisante. Aki Kaurismäki évite intelligemment le piège du cynisme ou de la dénonciation. Il semble avoir pris le parti d'en rire, mais ce n'est jamais vraiment aux dépens de ses personnages. Leningrad Cowboys go America prête à sourire plutôt qu'à se moquer. Oui, cette odyssée musicale met... la banane.
Leningrad Cowboys go America
Film finlandais d'Aki Kaurismäki (1989)
J'ai vu le film en repensant à The Blues brothers: la comparaison n'est pas parfaite, mais il y a tout de même plusieurs points communs entre les deux longs-métrages, l'importance de la bande originale étant bien sûr le premier. Il y a peu d'oeuvres qui me viennent aujourd'hui à l'esprit pour vous proposer un contrepoint. Je suis donc à l'écoute de vos suggestions. J'espère désormais pouvoir voir un jour la suite de ce "machin": Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse !
Leningrad Cowboys go America: le titre annonce déjà la couleur fantaisiste de cette improbable pochade musicale. Santiags taille XXL et coiffes démesurées, les Leningrad Cowboys sont un groupe de rock finlandais absolument improbable, talent incertain et dégaine impayable. Ils sont tellement mauvais qu'ils répètent dans la toundra, loin de tout lieu d'habitation un peu civilisé. L'un des leurs est mort guitare en mains, de froid, après avoir répété toute la nuit. Je sais que ça a l'air bizarre dit ainsi, mais le groupe existe pour de bon ! Encore récemment, il a rassemblé plusieurs dizaines de milliers d'admirateurs lors d'un concert avec les choeurs de l'Armée rouge ! Honnêtement, dans le film, il a moins de succès: un dignitaire d'apparence soviétique venu l'auditionner déclare au manager qu'il n'a aucun potentiel commercial. Seule possibilité: s'exiler aux États-Unis où, c'est bien connu, les gens écoutent franchement n'importe quoi.
Il faut sans doute être gentiment frappé pour inventer une histoire pareille. Le fait est pourtant qu'en bons losers, les Leningrad Cowboys s'avèrent plutôt sympathiques. Comme beaucoup d'autres émigrants avant et après eux, ils s'attachent mordicus à leur rêve d'Eldorado pour poursuivre leur chemin, encore et toujours. Cette route américaine les conduira jusqu'au Mexique et je vous laisse découvrir les péripéties qu'ils devront traverser - et également ce qui arrivera une fois qu'ils seront rendus. Mine de rien, leur périple permet au film de dire quelque chose de l'Amérique elle-même, dans une facette méconnue, sans doute la moins reluisante. Aki Kaurismäki évite intelligemment le piège du cynisme ou de la dénonciation. Il semble avoir pris le parti d'en rire, mais ce n'est jamais vraiment aux dépens de ses personnages. Leningrad Cowboys go America prête à sourire plutôt qu'à se moquer. Oui, cette odyssée musicale met... la banane.
Leningrad Cowboys go America
Film finlandais d'Aki Kaurismäki (1989)
J'ai vu le film en repensant à The Blues brothers: la comparaison n'est pas parfaite, mais il y a tout de même plusieurs points communs entre les deux longs-métrages, l'importance de la bande originale étant bien sûr le premier. Il y a peu d'oeuvres qui me viennent aujourd'hui à l'esprit pour vous proposer un contrepoint. Je suis donc à l'écoute de vos suggestions. J'espère désormais pouvoir voir un jour la suite de ce "machin": Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse !
1 commentaire:
Bon à savoir. Merci !
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