Cela semble incroyable: si Wikipedia dit juste, la population indienne a été multipliée par 3,3 entre 1951 et 2011. Elle a aujourd'hui dépassé l'impressionnant chiffre de 1,2 milliard d'habitants. Conséquence parmi d'autres de cet état de fait: d'innombrables travailleurs indiens se font envoyer au bureau des repas préparés... par leurs épouses. Certains préfèrent louer les services d'un traiteur voisin. Cet usage génère un ballet quotidien de livreurs. Et c'est en suivant les trajets de certains d'entre eux que The lunchbox développe son argument...
Retenu lors de la Semaine de la critique du Festival de Cannes l'année dernière, ce très beau film titillait ma fibre cinéphile pour une raison simple: je voulais voir un film indien qui ne soit pas un Bollywood. Mission accomplie ! Je suis sincèrement très content de ma décision. Exploration d'une culture bien différente de la nôtre, The lunchbox aborde des thèmes universels: le deuil, l'espoir, l'amour. Il rappelle avec beaucoup de subtilité et de douceur qu'en dépit des apparences superficielles, les êtres humains ne sont jamais très différents les uns des autres. L'idée de base est magnifique: c'est en osant tirer parti d'une erreur dans un système rodé et réputé infaillible qu'un homme et une femme nouent contact et se dévoilent alors progressivement l'un à l'autre. Un long métrage qui, à l'époque des e-mails, imagine une correspondance par gamelle... pour tout dire, ça m'a fait du bien. Quel plaisir que de goûter à du cinéma étranger dans ces conditions !
Attention: souriant et tendre, The lunchbox renferme aussi une part de noirceur. S'il paraît clair que Saajan et Ila se réconfortent réciproquement par l'envoi de leurs lettres cachées, leur échange épistolaire peine à venir à bout de la distance qui les sépare physiquement. Je vous laisse découvrir comment ils s'en affranchiront finalement (ou pas) - et vous faire du même coup votre opinion personnelle sur la morale de cette histoire. Plutôt que de dévoiler ici ce qui arrive, j'entends ici louer le joli travail des deux acteurs principaux, Irrfan Khan et Nimrat Kaur, dont j'ignorais tout jusqu'alors et dont le jeu tout en retenue m'a beaucoup plu. Sans temps mort véritable, le scénario ménage de beaux silences, où leur expressivité fait merveille. Troisième "larron", Nawazuddin Siddiqui ajoute encore à l'émotion avec un personnage exaspérant et... admirable ensuite. Cette histoire est traitée avec une finesse et une délicatesse rares.
The lunchbox
Film franco-germano-indien de Ritesh Batra (2013)
On va dire "film indien" pour simplifier, d'accord ? Même si les nations et leurs peuples sont bien différents, j'ai retrouvé ici la pudeur caractéristique d'un certain cinéma asiatique, telle que je l'ai évoquée chez le Japonais Hirokazu Kore-eda ou le Singapourien Anthony Chen par exemple. Je vous laisse explorer mon index "Cinéma du monde". L'affiche du film fait fausse route, qui parle de comédie romantique. Côté coeurs étrangers, je préfère vous réorienter vers Les acacias...
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Bien qu'assez discret, le film fait positivement parler de lui...
À voir sur deux sites: "Sur la route du cinéma" et "Le blog de Dasola".
Retenu lors de la Semaine de la critique du Festival de Cannes l'année dernière, ce très beau film titillait ma fibre cinéphile pour une raison simple: je voulais voir un film indien qui ne soit pas un Bollywood. Mission accomplie ! Je suis sincèrement très content de ma décision. Exploration d'une culture bien différente de la nôtre, The lunchbox aborde des thèmes universels: le deuil, l'espoir, l'amour. Il rappelle avec beaucoup de subtilité et de douceur qu'en dépit des apparences superficielles, les êtres humains ne sont jamais très différents les uns des autres. L'idée de base est magnifique: c'est en osant tirer parti d'une erreur dans un système rodé et réputé infaillible qu'un homme et une femme nouent contact et se dévoilent alors progressivement l'un à l'autre. Un long métrage qui, à l'époque des e-mails, imagine une correspondance par gamelle... pour tout dire, ça m'a fait du bien. Quel plaisir que de goûter à du cinéma étranger dans ces conditions !
Attention: souriant et tendre, The lunchbox renferme aussi une part de noirceur. S'il paraît clair que Saajan et Ila se réconfortent réciproquement par l'envoi de leurs lettres cachées, leur échange épistolaire peine à venir à bout de la distance qui les sépare physiquement. Je vous laisse découvrir comment ils s'en affranchiront finalement (ou pas) - et vous faire du même coup votre opinion personnelle sur la morale de cette histoire. Plutôt que de dévoiler ici ce qui arrive, j'entends ici louer le joli travail des deux acteurs principaux, Irrfan Khan et Nimrat Kaur, dont j'ignorais tout jusqu'alors et dont le jeu tout en retenue m'a beaucoup plu. Sans temps mort véritable, le scénario ménage de beaux silences, où leur expressivité fait merveille. Troisième "larron", Nawazuddin Siddiqui ajoute encore à l'émotion avec un personnage exaspérant et... admirable ensuite. Cette histoire est traitée avec une finesse et une délicatesse rares.
The lunchbox
Film franco-germano-indien de Ritesh Batra (2013)
On va dire "film indien" pour simplifier, d'accord ? Même si les nations et leurs peuples sont bien différents, j'ai retrouvé ici la pudeur caractéristique d'un certain cinéma asiatique, telle que je l'ai évoquée chez le Japonais Hirokazu Kore-eda ou le Singapourien Anthony Chen par exemple. Je vous laisse explorer mon index "Cinéma du monde". L'affiche du film fait fausse route, qui parle de comédie romantique. Côté coeurs étrangers, je préfère vous réorienter vers Les acacias...
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Bien qu'assez discret, le film fait positivement parler de lui...
À voir sur deux sites: "Sur la route du cinéma" et "Le blog de Dasola".
3 commentaires:
Une de mes belles surprises récentes au cinéma, cette "Lunchbox" aux parfums d'Inde.
Bonjour Martin, un très bon bouche à oreille mérité pour ce film. Merci pour le lien et bonne fin d'après-midi.
Belle comédie sentimentale... à contre courant.
Quel suspense : vont-ils se rencontrer ?
Et belle fin ouverte...
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