jeudi 12 décembre 2013

Sur la touche

Je l'ai déjà dit, non ? Il y a certaines bandes annonces qui me font fermer les yeux. Non pas que le spectacle me soit désagréable: il est cependant des films que j'aime découvrir sans autre information préalable que ce que je peux avoir lu dans les journaux. J'ai gardé mes yeux ouverts devant la bande-annonce d'Inside Llewyn Davis. Incroyable mais vrai: je me suis surpris... à frissonner ! Il me semble me souvenir que c'est la musique qui m'a fait réagir ainsi. L'excitation de voir arriver un nouveau film des frères Coen a titillé ma patience !

Je suis finalement retourné au cinéma quinze jours après sa sortie. L'impression favorable venue des premières images s'est confirmée. Je l'exprime donc: Inside Llewyn Davis est l'un des plus beaux films que j'ai vus cette année. Son personnage principal est un guitariste de la scène folk américaine, à l'aube des années 60. Souvent fauché comme les blés, il a jadis enregistré un 33 tours qui n'a guère marché et gagne quelques pauvres dollars en jouant dans un club. Il attend d'illusoires jours meilleurs en dormant nuit après nuit sur le canapé d'un couple de pseudo-amis. Il semblerait que même la chance s'écarte de lui pour offrir ses services à d'autres, sans aucun souci d'équité. Bref, Llewyn bouge souvent, mais n'avance jamais. Il reste inexorablement sur la touche. Les Coen ont l'habitude de ces paumés d'entre les paumés, mais ici, ils dévient un peu de leur démarche habituelle: leur héros n'est pas crétin. Il a juste du mal à s'en sortir.

C'est notamment en cela que, malgré ses gros défauts, il m'a paru touchant. Voir ce jeune mec s'accrocher vaille que vaille à son rêve musical et faire des kilomètres pour rencontrer l'impresario vedette supposé faire décoller sa carrière, ça m'a ému, oui. Il paraît si vrai ! Et si moderne, aussi ! Combien d'adultes et adolescents tardifs ont-ils comme lui poursuivi un idéal sans se ranger à ce qui est prétendument plus sage ? On a tous en nous quelque chose de Llewyn. C'est en tout cas porté par ce sentiment que j'ai apprécié le film. Inside Llewyn Davis m'a aussi semblé techniquement irréprochable. La musique compte bien sûr beaucoup dans cette impression: il faut saluer le choix des Coen de filmer les morceaux en entier. Les acteurs chantent eux-mêmes et c'est vibrant ! Les frangins et leurs équipes ont également un superbe boulot de reconstitution et réuni un casting de rêve. Bref, je dis qu'ils ont bien mérité leur Grand Prix cannois !

Inside Llewyn Davis
Film américain d'Ethan et Joel Coen (2013)

J'ai le sentiment d'oublier quelque chose d'important, mais tant pis ! Vous découvrirez le reste par vous-mêmes: ce n'est pas plus mal ainsi. Pendant la projection, je pensais à classer les films des frères Coen selon leur qualité - celui d'aujourd'hui serait alors placé haut dans mon panthéon personnel... et provisoire. Je me souviens également de deux grands films musicaux vus cette année, aux styles et enjeux tout à fait différents: Sugar Man et Alabama Monroe.

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Vous connaissez la chanson ?
Vous savez donc pouvoir trouver d'autres avis sur le film sur les blogs ciné. J'en ai lu, moi, sur "Le blog de Dasola", "Liv/raison de films", "Sur la route du cinéma" et "La cinémathèque de Phil Siné". À vous !

1 commentaire:

dasola a dit…

Bonsoir Martin, merci encore pour lien sur un film qui vaut la peine pour l'ambiance et surtout la Bande-originale. Sinon, j'ai découvert un très bon acteur Oscar Isaac que je ne connaissais pas. Bonne soirée.