mardi 24 février 2009

Des Oscars à la pelle

Danny, avec deux N. Ce n'est pas un scoop pour les cinéphiles passant ici deux jours plus tard: le grand vainqueur des Oscars, c'est lui, Danny Boyle, le réalisateur britannique de Slumdog Millionaire. C'est en rédigeant ma chronique précédente, cherchant alors confirmation que Tommy Lee Jones avait obtenu une statuette dorée l'année dernière, que j'ai réalisé que la cérémonie avait lieu... le jour même. Et comme j'avais l'intention de vous parler des Césars en fin de semaine, je commence aujourd'hui en évoquant le palmarès complet de leurs équivalents américains, avec en sus quelques mots de commentaires personnels. Au passage, vous pourrez déjà noter qu'outre-Atlantique, l'Académie ne couronne pas que des films nationaux, mais peut décerner des récompenses aux productions anglophones dans leur ensemble. C'est ce qui s'est passé cette fois. Et voilà que je me souviens du temps où je commençais à découvrir le cinéma, et par exemple le premier film de Boyle, Petits meurtres entre amis. C'était mes dernières années au lycée ou les premières en fac. Que de chemin parcouru et de films vus, depuis !

Revenons à Slumdog Millionaire. Favori de la compétition, le film était "nominé" pour neuf Oscars: il en a glané huit, ce qui n'est pas un record, mais reste une performance de tout premier choix. L'heureux Danny Boyle pourra désormais décorer sa cheminée avec deux des plus prestigieux trophées: celui du meilleur réalisateur, donc, et celui du meilleur film. De quoi faire une chouette collection avec ceux de ses petits camarades. Anthony Dod Mantle s'adjuge l'Oscar de la meilleure photo, Simon Beaufoy celui du scénario adapté et Chris Dickens celui du meilleur montage. Un bien beau trio, non ? Récompenses enfin pour l'équipe qui a bossé sur le son, ainsi que pour le compositeur de la bande originale et des chansons, qui s'offre même deux Oscars ! Le carton (presque) plein, en somme !

Les acteurs, maintenant. Honneur aux dames, d'accord ? "Nominée" pour la sixième fois, Kate Winslet décroche cette année l'Oscar tant convoité de meilleure actrice. Le film qui lui vaut cette distinction s'appelle Le liseur et il n'est pas encore sorti en France. Il raconte l'histoire d'une femme amoureuse d'un homme plus jeune, sur fond de Seconde guerre mondiale. En gros, hein ? Il est possible que j'aille le voir pour avoir plus de certitudes et vous donner plus d'explications. Patience, patience, donc... la chronique suivra.

Côté "second rôle féminin", je peux déjà parler de Penelope Cruz dans Vicky Cristina Barcelona. Je l'ai fait dans une chronique publiée ici même le 25 novembre. La première réflexion qui me soit venue, c'est: "Rebecca Hall et Scarlett Johansson sont bien meilleures !". C'est idiot: elles, elles jouent le premier rôle ! Impossible pour elles de devancer la miss Cruz pour l'Oscar dont il est ici question. Le choix de l'Académie m'a alors paru acceptable.

Les garçons. Là, une demi-surprise, avec la décision d'attribuer l'Oscar du meilleur acteur à Sean Penn pour Harvey Milk, autre film non encore sorti en France, biopic d'un célèbre militant de la cause homosexuelle (également lauréat de l'Oscar du meilleur scénario !). Beaucoup pensaient en fait que l'Académie récompenserait le retour de Mickey Rourke... j'y reviendrai sûrement. Constatons également que Penn en est déjà à sa deuxième statuette, après celle obtenue pour Mystic River il y a cinq ans. Rendez-vous en 2014 ?

Heath Ledger, le lauréat - très attendu - du Prix du meilleur acteur dans un second rôle, ne pourra pas "bisser". Mort l'année dernière, l'acteur reçoit une récompense posthume, la deuxième à être décernée depuis la création des Oscars en 1928. Mon avis ? Finalement, je pourrais passer mon tour, car je n'ai pas encore vu The dark knight, le nouveau Batman en question. Bon, je vais essayer de rattraper le coup, étant entendu que le film a aussi décroché un trophée pour son mixage sonore, à mon sens faiblesse importante du précédent volet de la série (Batman begins). Tiens, ça, c'est aussi, et malgré une nomination, la seule des récompenses qui échappe à Slumdog Millionaire...

Je parlais plus haut du film de Danny Boyle comme du grand gagnant de cette 81ème cérémonie des Oscars. S'il faut désigner un perdant, à mon corps défendant, je rejoins l'analyse générale qui pointe L'étrange histoire de Benjamin Button, candidat à 13 récompenses et finalement couronné de trois Prix techniques: direction artistique, maquillage et effets visuels. Je peux imaginer que bien des cinéastes s'en contenteraient et que c'est aussi déjà une joie pour les équipes concernées. Reste que, dans la grande légende d'Hollywood, le film restera un ton en-dessous d'autres oeuvres peut-être un peu moins classiques. Mon espoir, désormais, c'est de le voir bientôt pour enfin me faire une idée. Vendredi, peut-être.

La dernière récompense technique consacre The Duchess, film signé Saul Dibb, avec Keira Knightley, mis en avant pour ses costumes. Il a fallu que je regarde Allociné pour me souvenir que cette oeuvre évoque le destin de Georgiana Spencer, une ancêtre de la princesse Diana. J'ai zappé, sur le coup, faute d'être intéressé par ce scénario. Retenons juste que le travail mené a été salué par les professionnels de la profession, et passons à autre chose...

Quand j'ai souligné plus haut que l'Académie célèbre des films anglophones, vous aurez peut-être compris qu'il n'existe pas d'Oscar du meilleur film étranger. La dénomination exacte parle en fait de "meilleur film en langue étrangère", ce qui n'est évidemment pas tout à fait la même chose - la preuve cette année. Le lauréat 2009 vient du Japon: Okuribito - traduit Departures en anglais - permet aux curieux de découvrir les rites funéraires nippons par l'entremise d'un ancien violoncelliste devenu croque-mort malgré lui. Anecdote: les chauvins retiendront que le film français Entre les murs était également en lice dans cette catégorie. Mais difficile d'oublier alors qu'en guise de belle récompense, il avait déjà pu obtenir la Palme d'or du dernier Festival de Cannes.

Une nouvelle photo de Wall-E sur ce blog, mes amis ! Le dessin animé made in Pixar décroche la timbale du meilleur film d'animation. Il ne l'a pas volé ! Fouillez dans les archives de l'été dernier: j'ai également déjà chroniqué ce petit bijou de poésie. Découverte du palmarès, je n'ai en revanche pas eu l'occasion d'apprécier La maison en petits cubes, du Japonais Kunio Katô, qui a obtenu l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation.

Côté court-métrage, l'Académie récompense également la fiction et a choisi cette année de féliciter un réalisateur allemand dénommé Jochen Alexander Freydank, dès sa première nomination. Je ne sais pas grand-chose de son oeuvre, Spielzeugland, si ce n'est juste qu'elle évoque l'holocauste au travers des yeux d'un enfant, persuadé que ses voisins juifs sont partis au pays des jouets...

Enfin, les dernières récompenses consacrent des documentaires. Catégorie long métrage, le lauréat est Man on wire, qui suit les pas du... Français Philippe Petit, funambule entre les ex-tours jumelles du World Trade Center. J'ai choisi d'illustrer ce dernier paragraphe par une image issue du vainqueur de l'Oscar du court-métrage documentaire, Smile Pinki de Megan Mylan. Cette fois, le spectateur s'intéresse à une petite Indienne de la campagne. Voilà... j'y vois aussi une jolie façon de clore un palmarès en bouclant la boucle.

Aucun commentaire: