Une chronique de Martin
Hé non ! Je ne compte pas commenter dès aujourd'hui le palmarès des Oscars, dévoilé cette nuit. J'ai besoin d'un peu plus de temps pour peaufiner mon analyse. Je préfère pour l'heure revenir rapidement sur une information que les plus cinéphiles d'entre vous ne devraient pas avoir manquée: la nomination de Nanni Moretti comme président du jury du prochain Festival de Cannes. Je trouve que c'est un bon choix. Je suis encore loin de connaître parfaitement la filmographie du réalisateur italien, mais ça me fait plutôt plaisir de revoir un artiste européen à la tête du prestigieux événement.
Si, comme moi, vous n'avez que de vagues connaissances du cinéma italien, vous vous direz peut-être - comme moi aussi, je l'admets - que de nombreux chemins du septième art mènent à Rome. Je crois intéressant de préciser que Nanni Moretti est le premier artiste transalpin à se voir confier la tâche de présider le jury à Cannes depuis Bernardo Bertolucci en 1990. S'il ne peut être vraiment exclu qu'il favorise un compatriote pour la Palme, je pense que tout procès d'intention serait prématuré. La simple histoire du Festival a prouvé que ses invités avaient d'autres valeurs que le chauvinisme bêta. J'ajoute que le président n'intervient pas dans la sélection officielle.
À cette période de l'année, gloser sur la manière dont Nanni Moretti va exercer ses fonctions me paraît donc aussi hasardeux que de lire l'avenir dans les entrailles d'un poulet. Ce qui est en revanche certain, c'est que le futur juré en chef est déjà venu plusieurs fois sur la Croisette. Il jouait dans Padre Pardone, la Palme de 1977. Plus tard, il y a présenté quelques-uns de ses films, dès l'édition 1978 et jusqu'à celle de... l'année dernière avec Habemus papam. Évidemment, il faut aussi parler de 2001: cette année-là, venu montrer La chambre du fils, il repartit à son tour avec la plus belle des récompenses. Pour être complet et avant bien sûr d'y revenir largement au mois de mai, je cite encore son autre trophée: le Prix de la mise en scène, en 1994, pour Journal intime. Et je n'oublie pas qu'en 1997, Nanni Moretti était membre du jury du 50ème Festival présidé par Isabelle Adjani. Ses jurés à lui ? Ils restent à désigner.
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