Une chronique de Martin
Sacré Billy Wilder ! Pour introduire Sept ans de réflexion, le cinéaste américain nous ramène aux origines et ressuscite les tribus indiennes qui, jadis, peuplaient les États-Unis. Tout ça pour indiquer que rien n'a changé et que le comportement des mâles des années 50 reste le même quand, Madame partie en vacances, une demoiselle inconnue et sexy apparaît dans le paysage. Comment draguer efficacement sa voisine de pallier ? C'est le cours que le film compte donner à tous les Don Juan du dimanche. Efficacité discutable...
Sept ans de réflexion, c'est avant tout le film d'un duo. J'y ai découvert Tom Ewell, un comédien dont j'ignorais tout et qui s'avère impeccable dans le rôle du mari volage prêt à sauter sur une occasion d'adultère - et s'en inventant d'autres au cours d'une scène de rêverie assez jubilatoire. En face, celle qui jouait le mieux la douce oie blanche à cette époque bénie d'Hollywood: miss Marilyn Monroe herself. C'est elle, je crois, qui m'a le plus ébloui ici. Je m'attendais vraiment à une autre prestation, dans le registre de la caricature. Finalement, la blonde fait autre chose et compose un personnage sincère et sympathique dans sa naïveté. Face à la concupiscence manifeste de Richard, The Girl - son prénom n'est jamais cité - n'est qu'une brave femme prête à partager ses chips... et son champagne.
Pour emballer le tout, le scénario apporte évidemment une dose d'imprévu. L'excitation de l'homme est tout à fait contre-productive. Le génie de Billy Wilder tient justement à ce qu'il défie la censure avec une histoire olé-olé, mais qui reste au stade de la suggestion. Son "héros" n'est d'ailleurs pas bien courageux: la moindre difficulté rend finalement sa compagne légitime plus attrayante que la femme fatale du voisinage. Si Sept ans de réflexion me paraît moderne, c'est parce que le sexe faible ne l'est probablement pas tant que ça. Les mecs en prennent pour leur grade et l'acteur qui les synthétise semble lui-même s'amuser beaucoup à les tourner ainsi en dérision. Bref, un film-culte à voir et revoir, et notamment pour la petite jupe de Marilyn emportée par le souffle de la bouche d'aération du métro...
Sept ans de réflexion
Film américain de Billy Wilder (1955)
Et un qui font six ! Avant cette chronique, j'avais déjà pu présenter cinq oeuvres du même cinéaste sur ce blog. Il fait réellement partie de mes préférés parmi les grands anciens. Le film évoqué aujourd'hui n'est toutefois pas celui que j'aime le plus. Aux côtés du classique d'entre les classiques, Certains l'aiment chaud, je vous conseille plutôt Embrasse-moi, idiot ou, pour retrouver les couleurs, Avanti !
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