Une chronique de Martin
Et un qui font 150 ! L'homme au pistolet d'or est le dernier des films que j'ai vus en 2011. Neuvième des aventures de James Bond, il met aux prises Roger Moore et Christopher Lee. Si le duel des mythes semble devoir tourner en faveur du second, c'est bien sûr le premier qui s'en tire le mieux au générique final. Point un peu plus étonnant dans l'histoire de la franchise: entre deux jolies filles, 007 n'a pas ici pour mission de sauver le monde, la menace pesant sur sa peau avant même d'inquiéter la couronne britannique. Un tueur à gages mégalomane le convie à une rencontre-duel sous le soleil de la Chine.
Les commandes du film, elles, sont confiées à un habitué, qui signe sa quatrième et derrière mise en scène du plus célèbre des espions anglais. Le résultat sent quelque peu la naphtaline. James Bond conserve son flegme et se sort toujours des situations fort délicates. Dans cette histoire, son charme se teinte d'une coloration particulière, puisque le ton général des dialogues contient même quelques allusions... racistes et misogynes ! L'homme au pistolet d'or manque d'équilibre, certaines scènes semblant durer des heures quand d'autres sont expédiées en deux coups de revolver. J'ai tenu jusqu'au bout, mais ça n'a pas toujours été des plus évidents...
Le personnage le plus loufoque dans tout ça reste sans aucun doute l'associé du méchant, joué par le Français Hervé Villechaize. Comédien de très petite taille, l'intéressé est ici affublé d'une tare supplémentaire: la VF lui a collé la voix habituelle de Bugs Bunny ! Difficile dans ces conditions de prendre au sérieux une production dont les quelques scènes de cascade sont tout aussi rocambolesques que celles d'une quelconque série Z télévisée. L'homme au pistolet d'or conserve toutefois quelques qualités et notamment celle consistant à reprendre à son compte les standards des films d'action de l'époque, à l'image d'une truculente scène de kung-fu. Sorti l'année de ma naissance, le film m'a bien plu pour cet aspect-là. Il est clair cela dit que j'ai déjà vu beaucoup mieux dans le même registre.
L'homme au pistolet d'or
Film britannique de Guy Hamilton (1974)
S'il survit jusqu'en septembre, le réalisateur devrait pouvoir célébrer ses 90 ans cette année. Les connaisseurs noteront qu'il a donc tourné trois autres James Bond: Goldfinger en 1964, puis Les diamants sont éternels en 1971 et Vivre et laisser mourir en 1973. Désolé pour les inconditionnels: aucun de ces épisodes ne fait encore l'objet d'une chronique ici. Je vous laisse vous rabattre sur les opus récents que j'ai déjà eu à présenter: Le monde ne suffit pas tout d'abord, avant Casino Royale et Quantum of solace. En attendant la suite ?
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