Une chronique de Martin
On efface tout et on recommence. Telle parait avoir été la démarche des producteurs de James Bond, le duo américain Michael G. Wilson et Barbara Broccoli, en confiant le 21ème opus de la franchise, Casino Royale, à Martin Campbell. Car, même s'il avait déjà réalisé l'épisode 17, le Néo-Zélandais a copieusement redistribué les cartes pour cette nouvelle mouture. Le paradoxe veut qu'il ait pour ça réutilisé un titre déjà choisi deux fois dans l'histoire des aventures cinématographiques du célèbre espion. Pour le reste, il a convaincu un nouvel acteur - Daniel Craig - et opté pour un traitement différent.
C'est en grande partie réussi, il faut bien l'admettre. James Bond comme on ne l'avait jamais vu jusqu'alors, un peu plus jeune, aussi. Quand l'histoire démarre, il vient juste d'obtenir son permis de tuer. Ce fameux double zéro, je vous l'indique, il va vite s'en servir. L'intérêt possible vient aussi du fait que le scénario le rend franchement plus violent, tourné à 99% vers l'action. Plus vulnérable aussi, risquant sa peau comme le font sans doute les vrais espions. Reste une incroyable capacité à truquer les bad boys - ici le banquier de grands terroristes internationaux, lors d'un tournoi de poker mémorable - et à séduire les jolies femmes. Les puristes tiqueront sans doute quand ils découvriront que, dans Casino Royale, 007 roule dans une Aston Martin gagnée au jeu et n'a que faire de la manière dont on prépare son Martini dry. C'est que la fin justifie les moyens...
En toute sincérité, je ne vois pas de quoi tomber à la renverse. L'audace qui consistait à s'affranchir des codes "bondiens" fonctionne, mais ne fait pas de Casino Royale un nouveau chef d'oeuvre du cinéma mondial. C'est simplement un divertissement honorable, calibré pour une soirée plateau-télé du dimanche soir. J'inscris mon nom dans la liste des défenseurs de Daniel Craig. Raillé pour ses cheveux blonds, le Britannique s'en sort très bien, mieux sans doute que ses deux prédécesseurs immédiats, Timothy Dalton et Pierce Brosnan. Autre bon personnage: la superbe Eva Green interprète une James Bond girl intéressante, alliée ambiguë et futée. Dans la peau du méchant, Mads Mikkelsen convainc, lui aussi. Déception en revanche pour le peu de place laissée à d'autres acteurs que j'apprécie, Simon Abkarian ou Isaac de Bankolé. S'ils semblent d'abord pouvoir contribuer à une intrigue complexe, ils sont ensuite vite renvoyés vers le décor et l'oubli. Au final reste l'impression frustrante d'assez bonnes intentions imparfaitement exploitées...
Casino Royale
Film anglo-américain de Martin Campbell (2006)
Je les ai de fait vus à l'envers, mais je crois qu'il me faut signaler que cet épisode est le premier volet d'une série de deux s'achevant avec Quantum of solace. C'est aussi pour ça que je l'ai regardé. Maintenant, revoir la suite ? Bof, je n'en ai pas très envie. Je dois donc confirmer ce que je vous disais l'autre jour dans ma chronique sur Le monde ne suffit pas: James Bond m'emballe moins qu'il y a une quinzaine d'années. Et pourquoi ça ? Ce n'est pas de sa faute. C'est moi qui ai désormais d'autres attentes en termes de cinéma d'action. Pas question pour autant de renier mes goûts passés...
C'est en grande partie réussi, il faut bien l'admettre. James Bond comme on ne l'avait jamais vu jusqu'alors, un peu plus jeune, aussi. Quand l'histoire démarre, il vient juste d'obtenir son permis de tuer. Ce fameux double zéro, je vous l'indique, il va vite s'en servir. L'intérêt possible vient aussi du fait que le scénario le rend franchement plus violent, tourné à 99% vers l'action. Plus vulnérable aussi, risquant sa peau comme le font sans doute les vrais espions. Reste une incroyable capacité à truquer les bad boys - ici le banquier de grands terroristes internationaux, lors d'un tournoi de poker mémorable - et à séduire les jolies femmes. Les puristes tiqueront sans doute quand ils découvriront que, dans Casino Royale, 007 roule dans une Aston Martin gagnée au jeu et n'a que faire de la manière dont on prépare son Martini dry. C'est que la fin justifie les moyens...
En toute sincérité, je ne vois pas de quoi tomber à la renverse. L'audace qui consistait à s'affranchir des codes "bondiens" fonctionne, mais ne fait pas de Casino Royale un nouveau chef d'oeuvre du cinéma mondial. C'est simplement un divertissement honorable, calibré pour une soirée plateau-télé du dimanche soir. J'inscris mon nom dans la liste des défenseurs de Daniel Craig. Raillé pour ses cheveux blonds, le Britannique s'en sort très bien, mieux sans doute que ses deux prédécesseurs immédiats, Timothy Dalton et Pierce Brosnan. Autre bon personnage: la superbe Eva Green interprète une James Bond girl intéressante, alliée ambiguë et futée. Dans la peau du méchant, Mads Mikkelsen convainc, lui aussi. Déception en revanche pour le peu de place laissée à d'autres acteurs que j'apprécie, Simon Abkarian ou Isaac de Bankolé. S'ils semblent d'abord pouvoir contribuer à une intrigue complexe, ils sont ensuite vite renvoyés vers le décor et l'oubli. Au final reste l'impression frustrante d'assez bonnes intentions imparfaitement exploitées...
Casino Royale
Film anglo-américain de Martin Campbell (2006)
Je les ai de fait vus à l'envers, mais je crois qu'il me faut signaler que cet épisode est le premier volet d'une série de deux s'achevant avec Quantum of solace. C'est aussi pour ça que je l'ai regardé. Maintenant, revoir la suite ? Bof, je n'en ai pas très envie. Je dois donc confirmer ce que je vous disais l'autre jour dans ma chronique sur Le monde ne suffit pas: James Bond m'emballe moins qu'il y a une quinzaine d'années. Et pourquoi ça ? Ce n'est pas de sa faute. C'est moi qui ai désormais d'autres attentes en termes de cinéma d'action. Pas question pour autant de renier mes goûts passés...
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