Une chronique de Martin
Retour à Cold Mountain est-il destiné à la gente féminine ? Sincèrement, je n'ai pas de réponse tranchée à apporter. L'affirmer sans nuances serait, je crois, un peu péremptoire. Preuve en est d'ailleurs que le film m'a plu, même s'il n'est pas sans défaut. L'histoire en un mot est celle d'une jeune femme, Ada, qui débarque à la campagne dans les valises de son vieux pasteur de père. Réservée d'abord, elle y rencontre un dénommé Inman et en tombe presque immédiatement amoureuse. Passion très courte, l'Amérique entrant alors dans les heures troubles de la guerre de sécession.
L'écran se teinte de boue et de sang pour une rude scène de bataille. Le camp d'Inman est celui des perdants, celui des Sudistes, donc. Dégoûté par la violence, blessé et impatient de retrouver la femme qu'il aime, lui aussi, le jeune homme déserte et reprend sa marche vers son pays. Retour à Cold Mountain: le titre est assez explicite. Pour évoquer ce qui m'a gêné pour entrer dans tout ça, je veux dire un mot des deux acteurs principaux, Jude Law et Nicole Kidman. Rassurez-vous: leur talent n'est pas remis en cause. J'ai juste eu quelque difficulté à croire à leur passion en ses premières heures. Vérification faite, la belle Australienne est en fait un peu plus âgée que son partenaire anglais, ce qui affecte légèrement sa crédibilité dans ce rôle. Bien que joliment illustrées, j'ai trouvé les situations initiales un peu fausses. Jouées avec un peu trop de démonstration.
Cette désagréable sensation de départ a heureusement fait long feu. En route pour deux heures et demi de cinéma, j'ai su apprécier Retour à Cold Mountain petit à petit. Toujours féru de fresques costumées, j'ai pris plaisir à contempler l'impeccable reconstitution d'époque. J'ai aussi aimé que le réalisateur choisisse de démultiplier les points de vue, ses héros n'étant finalement que deux membres parmi d'autres d'une distribution de grande classe. J'y ai retrouvé avec plaisir des comédiens comme Donald Sutherland, Cillian Murphy, Natalie Portman ou encore, à l'image ci-dessus, Renée Zellweger, parfaite dans un contre-emploi qui lui a valu l'Oscar du second rôle. Par son ampleur, le film s'élève au-delà de son thème romantique principal et parle aussi de l'absurdité de la guerre. L'intelligence aura été d'alterner (un peu trop ?) les scènes d'Ada avec celles d'Inman. Semé d'embûches, le chemin du soldat est aussi celui de sa destinée. Pas de honte à avoir à faire route avec lui jusqu'au bout du parcours.
Retour à Cold Mountain
Film américain d'Anthony Minghella (2003)
Davantage récompensée encore que celle-là, l'oeuvre la plus connue du cinéaste britannique reste Le patient anglais, qu'il me faudra bien vous présenter un jour. En attendant, je vous conseille d'aller faire un petit tour du côté de Blackthorn, autre western nostalgique découvert cette année. Beaucoup plus noir, il s'avère plus puissant. Pas question toutefois de bouder le spectacle du jour, divertissement très honorable porté par d'excellents acteurs. Je citerai volontiers une autre possible comparaison, mais je n'en trouve pas vraiment. Un film comme Danse avec les loups fait appel à des ressorts dramatiques similaires, mais avec nettement plus d'ampleur. Il faut aussi parfois savoir se contenter de projets de portée plus modeste.
L'écran se teinte de boue et de sang pour une rude scène de bataille. Le camp d'Inman est celui des perdants, celui des Sudistes, donc. Dégoûté par la violence, blessé et impatient de retrouver la femme qu'il aime, lui aussi, le jeune homme déserte et reprend sa marche vers son pays. Retour à Cold Mountain: le titre est assez explicite. Pour évoquer ce qui m'a gêné pour entrer dans tout ça, je veux dire un mot des deux acteurs principaux, Jude Law et Nicole Kidman. Rassurez-vous: leur talent n'est pas remis en cause. J'ai juste eu quelque difficulté à croire à leur passion en ses premières heures. Vérification faite, la belle Australienne est en fait un peu plus âgée que son partenaire anglais, ce qui affecte légèrement sa crédibilité dans ce rôle. Bien que joliment illustrées, j'ai trouvé les situations initiales un peu fausses. Jouées avec un peu trop de démonstration.
Cette désagréable sensation de départ a heureusement fait long feu. En route pour deux heures et demi de cinéma, j'ai su apprécier Retour à Cold Mountain petit à petit. Toujours féru de fresques costumées, j'ai pris plaisir à contempler l'impeccable reconstitution d'époque. J'ai aussi aimé que le réalisateur choisisse de démultiplier les points de vue, ses héros n'étant finalement que deux membres parmi d'autres d'une distribution de grande classe. J'y ai retrouvé avec plaisir des comédiens comme Donald Sutherland, Cillian Murphy, Natalie Portman ou encore, à l'image ci-dessus, Renée Zellweger, parfaite dans un contre-emploi qui lui a valu l'Oscar du second rôle. Par son ampleur, le film s'élève au-delà de son thème romantique principal et parle aussi de l'absurdité de la guerre. L'intelligence aura été d'alterner (un peu trop ?) les scènes d'Ada avec celles d'Inman. Semé d'embûches, le chemin du soldat est aussi celui de sa destinée. Pas de honte à avoir à faire route avec lui jusqu'au bout du parcours.
Retour à Cold Mountain
Film américain d'Anthony Minghella (2003)
Davantage récompensée encore que celle-là, l'oeuvre la plus connue du cinéaste britannique reste Le patient anglais, qu'il me faudra bien vous présenter un jour. En attendant, je vous conseille d'aller faire un petit tour du côté de Blackthorn, autre western nostalgique découvert cette année. Beaucoup plus noir, il s'avère plus puissant. Pas question toutefois de bouder le spectacle du jour, divertissement très honorable porté par d'excellents acteurs. Je citerai volontiers une autre possible comparaison, mais je n'en trouve pas vraiment. Un film comme Danse avec les loups fait appel à des ressorts dramatiques similaires, mais avec nettement plus d'ampleur. Il faut aussi parfois savoir se contenter de projets de portée plus modeste.
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