Une chronique de Martin
Ce n'est pas si facile d'écrire sur tous ces films, vous savez. J'essaye de rédiger mes chroniques rapidement après le visionnage, même si en léger décalage par rapport à la parution. Quand j'en ai terminé avec un premier jet, je me relis, corrige quelques fautes, revois souvent une tournure de phrase ou deux et prévois la mise en ligne pour une date donnée. Rien de compliqué là-dedans. Le fait est pourtant que, parfois, mon jugement sur un film évolue rapidement. Et c'est le cas par exemple pour Les neiges du Kilimandjaro.
Effectivement, j'en suis sorti très content et, depuis, je relativise. Allez, n'exagérons pas dans l'autre sens: c'était bien quand même. Quant au titre de ma chronique, il n'est pas très bon. Une boutade. J'adresse un clin d'oeil un peu piteux à la série qui squatte nos écrans télé depuis... je ne sais pas dire, belle lurette en tout cas. Le point commun avec le film, c'est que ça se passe à Marseille aussi. Ensuite, plus grand-chose à voir, même si ma question reste pertinente. Plus belle la vie de Marie-Claude et Michel ? Pas sûr. Simplement un peu meilleure vu que, pour leur 30ème anniversaire de mariage, ces deux-là ont reçu un cadeau de leurs amis, un voyage organisé en Afrique pour aller admirer... Les neiges du Kilimandjaro et ne plus seulement en rêver en écoutant la chanson éponyme. Bonheur qui tombe bien, puisque Michel vient de perdre son emploi. Bonheur de courte durée, malheureusement, puisqu'un soir, le couple est victime d'une attaque à main armée et très sauvagement délesté de son billet d'avion. Ce sont les conséquences sociales et humaines de ce délit crapuleux qui vont désormais nourrir le scénario du film.
Je préfère me taire sur la suite. Je suppose que certains n'iront pas voir plus loin et je peux le comprendre: c'est vrai, le thème du film est bien évidemment très orienté. Robert Guédiguian a l'honnêteté intellectuelle de ne prendre personne en traître: homme à la gauche de la gauche il est, homme à la gauche de la gauche il reste. J'admets volontiers pour ma part que c'est aussi ce qui peut m'attirer vers son cinéma. Or, ce qui s'avère pour moi un argument positif pour la défense du film peut, inévitablement, s'avérer pour d'autres son plus gros défaut. Cela dit, je ne crois pas pertinent de réduire Les neiges du Kilimandjaro à sa seule dimension de manifeste politique. J'ai moi-même constaté des outrances dont le réalisateur aurait peut-être pu faire l'économie. Reste que j'ai ressenti beaucoup de sincérité dans le propos général et que, franchement, ça m'a fait du bien ! Le réalisme des situations est parfois discutable, oui. Maintenant, si on prend ça comme une fable, l'invraisemblable devient possible et l'utopie réalisable. C'est du cinéma, non ? J'adresse donc un bravo à celles et ceux qui ont donné de leur temps et de leur talent pour nous amener dans cette dimension parallèle. Derrière le cinéaste, les citer tous est difficile, mais les comédiens principaux m'ont vraiment paru excellents. Il y a là la petite troupe d'habitués: Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin et, coup de coeur personnel, une superbe Ariane Ascaride. J'ai aussi envie de nommer quelques-uns des derniers arrivés et par exemple Marilyne Canto, Anaïs Demoustier, Adrien Jolivet ou Grégoire Leprince-Ringuet. Réflexion faite, je pense que je pourrais revoir le film avec plaisir d'ici quelques années, au moins pour cette jolie collection d'acteurs !
Les neiges du Kilimandjaro
Film français de Robert Guédiguian (2011)
Le nom du réalisateur vous dit quelque chose ? Je vous rappelle alors qu'il est également l'auteur de Marius et Jeannette, sorti il y a presque 15 ans avec les mêmes comédiens. Mon avis ? J'en ai gardé un bon souvenir, mais il faudrait que je le revoie pour mesurer l'évolution d'un style et en reparler un peu plus sciemment. J'ai aussi beaucoup d'autres films du même auteur à découvrir. Si c'est également votre cas, et si vous voulez un conseil, je vous oriente volontiers vers celui d'il y a deux ans, L'armée du crime. L'histoire de quelques-uns de ces gens qui se sont battus et ont perdu la vie pour une certaine idée de la France, sans pourtant toujours en avoir la nationalité. Pas moralisateur, je vous assure, mais marquant.
Effectivement, j'en suis sorti très content et, depuis, je relativise. Allez, n'exagérons pas dans l'autre sens: c'était bien quand même. Quant au titre de ma chronique, il n'est pas très bon. Une boutade. J'adresse un clin d'oeil un peu piteux à la série qui squatte nos écrans télé depuis... je ne sais pas dire, belle lurette en tout cas. Le point commun avec le film, c'est que ça se passe à Marseille aussi. Ensuite, plus grand-chose à voir, même si ma question reste pertinente. Plus belle la vie de Marie-Claude et Michel ? Pas sûr. Simplement un peu meilleure vu que, pour leur 30ème anniversaire de mariage, ces deux-là ont reçu un cadeau de leurs amis, un voyage organisé en Afrique pour aller admirer... Les neiges du Kilimandjaro et ne plus seulement en rêver en écoutant la chanson éponyme. Bonheur qui tombe bien, puisque Michel vient de perdre son emploi. Bonheur de courte durée, malheureusement, puisqu'un soir, le couple est victime d'une attaque à main armée et très sauvagement délesté de son billet d'avion. Ce sont les conséquences sociales et humaines de ce délit crapuleux qui vont désormais nourrir le scénario du film.
Je préfère me taire sur la suite. Je suppose que certains n'iront pas voir plus loin et je peux le comprendre: c'est vrai, le thème du film est bien évidemment très orienté. Robert Guédiguian a l'honnêteté intellectuelle de ne prendre personne en traître: homme à la gauche de la gauche il est, homme à la gauche de la gauche il reste. J'admets volontiers pour ma part que c'est aussi ce qui peut m'attirer vers son cinéma. Or, ce qui s'avère pour moi un argument positif pour la défense du film peut, inévitablement, s'avérer pour d'autres son plus gros défaut. Cela dit, je ne crois pas pertinent de réduire Les neiges du Kilimandjaro à sa seule dimension de manifeste politique. J'ai moi-même constaté des outrances dont le réalisateur aurait peut-être pu faire l'économie. Reste que j'ai ressenti beaucoup de sincérité dans le propos général et que, franchement, ça m'a fait du bien ! Le réalisme des situations est parfois discutable, oui. Maintenant, si on prend ça comme une fable, l'invraisemblable devient possible et l'utopie réalisable. C'est du cinéma, non ? J'adresse donc un bravo à celles et ceux qui ont donné de leur temps et de leur talent pour nous amener dans cette dimension parallèle. Derrière le cinéaste, les citer tous est difficile, mais les comédiens principaux m'ont vraiment paru excellents. Il y a là la petite troupe d'habitués: Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin et, coup de coeur personnel, une superbe Ariane Ascaride. J'ai aussi envie de nommer quelques-uns des derniers arrivés et par exemple Marilyne Canto, Anaïs Demoustier, Adrien Jolivet ou Grégoire Leprince-Ringuet. Réflexion faite, je pense que je pourrais revoir le film avec plaisir d'ici quelques années, au moins pour cette jolie collection d'acteurs !
Les neiges du Kilimandjaro
Film français de Robert Guédiguian (2011)
Le nom du réalisateur vous dit quelque chose ? Je vous rappelle alors qu'il est également l'auteur de Marius et Jeannette, sorti il y a presque 15 ans avec les mêmes comédiens. Mon avis ? J'en ai gardé un bon souvenir, mais il faudrait que je le revoie pour mesurer l'évolution d'un style et en reparler un peu plus sciemment. J'ai aussi beaucoup d'autres films du même auteur à découvrir. Si c'est également votre cas, et si vous voulez un conseil, je vous oriente volontiers vers celui d'il y a deux ans, L'armée du crime. L'histoire de quelques-uns de ces gens qui se sont battus et ont perdu la vie pour une certaine idée de la France, sans pourtant toujours en avoir la nationalité. Pas moralisateur, je vous assure, mais marquant.
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