vendredi 22 juillet 2016

Devenir grand

L'adolescence est souvent un passage difficile et le cinéma le montre parfois. Dans Le monde de Charlie, un garçon prénommé... Charlie entre au lycée et a quelques difficultés à se faire de nouveaux amis. Les choses changent un peu quand il rencontre un élève plus âgé, Patrick, et sa demi-soeur Sam: il intègre dès lors leur petite bande...

Au cinéma comme à la télé, la figure de l'ado américain qui se juge coincé dans une peau trop grande pour lui n'est certes pas nouvelle. Celle d'aujourd'hui nous vient de la littérature: Le monde de Charlie était d'abord un roman, que son auteur a lui-même porté à l'écran. J'aime le titre original: The perks of being a wallflower, qu'on peut traduire par Des avantages d'être laissé à l'écart. Ah ? Vraiment ? Objectivement, le jeune héros est trop vite intégré pour qu'on ait l'envie, l'idée ou même le temps de s'apitoyer sur son sort. J'oserais même dire que ce qui lui arrive est assez enviable ! Sa timidité naturelle le rapproche d'autres jeunes et il n'y a plus qu'à en profiter...

Pour donner de la chair à cette histoire, il fallait de bons acteurs. Bingo ! Logan Lerman alias Charlie est très juste, avec son regard embué et son attitude encore un peu "bancale" - même à 20 / 21 ans au moment de la sortie du film. Au casting, deux choix quasi-parfaits ont été faits pour l'accompagner: Emma Watson et Ezra Miller. Également plus âgés que leurs personnages, ils bouffent la pellicule chacun à leur manière, mais avec une complémentarité évidente. L'unique fausse note note du film, d'après moi, c'est d'appuyer fort quand il s'agit de révéler l'origine du véritable traumatisme existentiel dont son jeune héros est affligé. C'est en fait d'autant plus dommage que Le monde de Charlie (dé)montre que tous ses personnages doivent endurer leurs propres démons, tout en s'appuyant également sur de belles solidarités. Un peu plus mesuré, le film eut été meilleur.

Le monde de Charlie
Film américain de Stephen Chbosky (2012)

Un mot pour les amateurs de bandes originales: celle du film est top et comprend des morceaux signés New Order, Sonic Youth ou Bowie. Sur le scénario, je crois avoir tout dit, à ceci près que l'histoire semble se dérouler dans les années 90 (pas aujourd'hui, en tout cas). En autres films d'ados US, je conseillerais volontiers La folle journée de Ferris Bueller ou BoyhoodAmerican graffiti, tant que j'y suis !

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Une relative surprise sur la toile...
Je n'ai trouvé que peu d'autres chroniques sur mes blogs-références. Pascale reste positive, tandis que David, lui, est tout sauf convaincu.

8 commentaires:

Pascale a dit…

Je suis toujours épatée et flattée que tu lises tout mon blog, alors que parfois des envies de fermer la porte me taraudent devant le peu de commentaires. Merci.

Ezra Miller...

Martin a dit…

C'est touchant, ce que tu écris là ! Je ne peux que t'encourager à poursuivre, pour Ezra et les autres.

Pascale a dit…

C'est moi qui suis touchée :-)

Martin a dit…

Nous le sommes de concert ! The show must go on !

ChonchonAelezig a dit…

Waouh... c'est un film que j'hésitais à voir ! Je suis convaincue et je note !

tinalakiller a dit…

Je ne suis pas une grosse fan de ce film, même s'il est pas mal (et qu'il a le mérite d'être plus "fin" que les autres teen movies), parfois touchant et bien interprété (pourtant j'aime pas Lerman d'habitude, il a le don de m'irriter). En fait, j'ai l'impression d'avoir vu ce genre de films dix mille fois (avec l'amie fille et l'homosexuel, la musique, les questionnements etc...).

Martin a dit…

@Chonchon:

Je ne sais pas si c'est vraiment ton genre de films, mais il y a assez de bonnes choses pour passer un agréable moment.

Martin a dit…

@Tina:

Nous sommes au moins d'accord pour dire que le film sait être touchant et que les acteurs sont bons. Je te concède que le film n'est pas tout à fait exempt de clichés, mais ça ne m'a pas trop dérangé. S'agissant d'un film américain, c'était assez prévisible. Pour ce qui est de la musique, ça ne me gêne pas, puisque, même si on a certes déjà entendu ces morceaux, ce ne sont pas les plus mauvais qui ont été choisis.