J'évoquais un monstre sacré dans le message précédent. Transition facile, parlons d'un autre à présent, lui aussi décédé récemment, et que j'aimais encore davantage: Michel Serrault. Le destin nous fait d'ailleurs un petit clin d'oeil au passage, puisque le personnage principal du dernier film que j'ai vu est également un... sacré monstre. Il s'est en effet spécialisé dans le meurtre par strangulation des amies de son épouse. L'épouse en question ayant du reste ouvert le bal, ce que l'on découvre finalement assez vite dans ce vieux film de Claude Chabrol joliment intitulé Les fantômes du chapelier.
Une mise au point, d'abord: je n'ai vu que quelques Chabrol. J'admets de mémoire que je n'avais pas été spécialement enthousiasmé. Pardon par avance, donc, si je parais sévère aux fans du réalisateur qui passeraient par là. Je dois dire qu'une fois de plus, j'ai été quelque peu dérouté - disons même dépité - par une certaine lenteur dans le rythme du long métrage. Je nuancerai en indiquant toutefois que c'est un peu moins choquant pour une oeuvre datée de 1982. Et ce d'autant qu'un rythme soutenu n'est sûrement pas l'atout premier du livre de Georges Simenon dont est le film est une adaptation. Cela étant dit, Les fantômes du chapelier vaut tout de même qu'on s'y intéresse de plus près. La raison est toute simple et je l'ai annoncée d'emblée: on a droit à un très grand numéro de Michel Serrault.
J'insiste: le clown le plus triste du cinéma français occulterait presque le personnage de Charles Aznavour ! La performance doit beaucoup à la manière particulièrement convaincante avec laquelle l'acteur se glisse dans la peau du psychopathe. Mon sentiment est dans le fond que Les fantômes du chapelier n'est pas un polar. J'imaginais le contraire le jour où j'ai acheté le DVD ! Non, ce serait plutôt une représentation de la folie, censé faire réfléchir non pas sur les mobiles du criminel, mais bien sur son comportement. Autant vous le dire: c'est cynique, torturé et assez glaçant. On s'identifierait presque, par moments ! D'un certain point de vue, c'est donc également saisissant de réalisme. Bref, je le répète: voilà bien encore l'un des grands, des très grands rôles de Monsieur Serrault !
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