Malgré la nécessité d'aller bosser et une réunion de mon association hier soir, j'ai voulu tenir mon pari de vous dire un mot des Oscars aujourd'hui. La (87ème) célébration annuelle du cinéma américain s'est tenue au Dolby Theater de Los Angeles et, pour la première fois, a été présentée par Neil Patrick Harris, que vous connaissez peut-être pour son rôle de Barney dans une série culte: How I met your mother.
Mon titre se veut déjà très explicite: le grand gagnant de cette soirée des Oscars 2015 est mexicain et s'appelle Alejandro Gonzalez Iñarritu. Réputé pour ses films choraux complexes, le réalisateur de Birdman impose ce nouveau long-métrage comme meilleur film de l'année écoulée. Il est aussi récompensé comme cinéaste et pour le scénario original. Enfin, et c'est bien aussi, il permet à Emmanuel Lubezki d'obtenir un second Oscar de la photographie consécutif ! Le film débarque dans les salles françaises demain - un timing parfait. Programmé en ouverture de la dernière Mostra de Venise, il évoque en un seul et même long plan-séquence la destinée d'un acteur déchu. Nombreux sont ceux qui pensaient que Michael Keaton allait obtenir l'Oscar du meilleur acteur, mais finalement non... je vais en reparler.
Les dames d'abord ! L'Oscar de la meilleure actrice dans un rôle principal a été décerné à Julianne Moore, pour Still Alice, qui sort chez nous, en France, le 18 mars prochain. La comédienne interprète une linguiste soudain frappée par la maladie d'Alzheimer, aux côtés notamment de Kristen Stewart et Alec Baldwin. Je demeure curieux d'apprécier le résultat, notant au passage que l'Académie n'a pas salué l'incroyable performance réalisée par Rosamund Pike dans Gone girl. Ses retrouvailles avec Neil Patrick Harris auraient pu être drôles...
Un résultat qui me réjouit, maintenant: l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle attribué à Patricia Arquette, pour Boyhood. L'avenir dira si le film de Richard Linklater est réhabilité ou non. Aujourd'hui, je constate que cette fresque sur douze ans se fait discrète à l'heure de l'énoncé des meilleurs films de 2014 - et ici aussi, d'ailleurs. Que l'on récompense aujourd'hui la totale implication de Patricia Arquette me paraît à tout le moins légitime. Meryl Streep pouvait bien attendre un peu sa quatrième statuette, il me semble...
En termes de précocité, Eddie Redmayne, 33 ans, est plutôt bon. Chose qui étonnera peut-être ceux d'entre vous qui me fréquentent dans la vraie vie: j'ai connu le Britannique, Oscar du meilleur acteur, dans une (mini-)série, Les piliers de la terre. Je ne suis pas allé voir Une merveilleuse histoire du temps, l'adaptation de la biographie éponyme du physicien Stephen Hawking - sans y renoncer toutefois. Sachant que le protagoniste évolue en fauteuil roulant, j'imagine déjà le résultat. Tant pis pour Steve Carrel, épatant dans Foxcatcher...
Les favoris gagnent aussi, parfois: c'est le cas de J. K. Simmons, prof de batterie tyrannique dans Whiplash - encore un film à rattraper ! J'aime bien l'acteur, en fait, vu également dans une série (The closer) et redécouvert chez les Coen, notamment. Simmons fête ses 60 ans depuis quelques semaines et tourne depuis plus de deux décennies. Le film qui lui vaut aujourd'hui sa plus grande reconnaissance obtient deux autres statuettes dorées: celles du montage et du mixage son. Pas de commentaire particulier à faire sur ces aspects techniques.
J'ai sans doute plus de choses à dire sur The Grand Budapest Hotel. Un aveu, d'abord: lui aussi a failli être l'un des dix de mon top 2014. Je dois admettre qu'à la sortie de la salle, j'étais un poil déçu. Désormais, il vieillit vraiment bien dans ma tête et j'ai donc... envie de le revoir. Pas question toutefois d'attendre pour vous présenter l'artiste retenu pour ma photo: c'est Alexandre Desplat, compositeur français, auteur de la bande originale et, vous l'aurez compris, lauréat de l'Oscar de la meilleure musique - à sa huitième nomination ! L'histoire ne dit pas si ça console Wes Anderson d'avoir fait chou blanc comme réalisateur, au scénario ou pour son film lui-même. Restent trois raisons d'être heureux et autant d'Oscars techniques décernés au long-métrage pour ses maquillages, costumes et décors.
Un autre film qui sort du lot, c'est Ida, un long-métrage polonais réalisé par Pawel Pawlikowski. Ce cinéaste expérimenté - il tourne depuis 1990 - nous raconte l'expérience d'une novice, que sa mère supérieure incite à sortir du couvent avant de prononcer des voeux définitifs. J'ai laissé passer cette histoire (deux fois !) et le regrette quelque peu aujourd'hui, d'autant que l'Académie lui a décerné l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Pour l'anecdote, je voulais souligner qu'il n'y avait aucun film français et/ou francophone en lice cette année. Je ne suis pas sûr de le déplorer, surtout si ça apporte un peu de lumière à un pays que je connais très mal, en règle générale et pour son cinéma en particulier. Je ne vais pas reprocher aux Américains de Hollywood de s'ouvrir au monde, tout de même...
Pour presque conclure, je dois ajouter qu'Interstellar décroche l'Oscar des meilleurs effets visuels et Selma, biopic de Martin Luther King, celui de... la meilleure chanson originale. Imitation Game, qui parle du savant qui a su décrypter les codes nazis, est le meilleur scénario adapté. J'évoquerai d'ici une vingtaine de jours le succès polémique du American sniper de Clint Eastwood, salué pour son montage son.
C'est Citizenfour, un film sur Edward Snowden et l'espionnage américain, qui a eu l'Oscar du meilleur long-métrage documentaire. Du côté de l'animation, l'Académie a récompensé Les nouveaux héros au format long: il s'agit du 54ème classique animé du studio Disney. Festin, le lauréat du format court, vient lui aussi de chez Mickey. Désolé: je n'ai pas vraiment eu le temps de trouver des infos précises sur The phone call, l'Oscar du meilleur court-métrage de fiction. Rien non plus sur Crisis hotline: veterans press 1 (court documentaire)...
Vous retiendrez enfin que, dès le 8 novembre dernier, des Oscars d'honneur avaient honoré l'actrice américaine Maureen O'Hara, l'acteur et scénariste français Jean-Claude Carrière et le vieux maître de l'animation japonaise, Hayao Miyazaki. Ce même jour, l'Académie avait récompensé l'acteur et chanteur new-yorkais Harry Belafonte d'un prix humanitaire. Et voilà: je crois désormais que j'ai TOUT dit.
Mon titre se veut déjà très explicite: le grand gagnant de cette soirée des Oscars 2015 est mexicain et s'appelle Alejandro Gonzalez Iñarritu. Réputé pour ses films choraux complexes, le réalisateur de Birdman impose ce nouveau long-métrage comme meilleur film de l'année écoulée. Il est aussi récompensé comme cinéaste et pour le scénario original. Enfin, et c'est bien aussi, il permet à Emmanuel Lubezki d'obtenir un second Oscar de la photographie consécutif ! Le film débarque dans les salles françaises demain - un timing parfait. Programmé en ouverture de la dernière Mostra de Venise, il évoque en un seul et même long plan-séquence la destinée d'un acteur déchu. Nombreux sont ceux qui pensaient que Michael Keaton allait obtenir l'Oscar du meilleur acteur, mais finalement non... je vais en reparler.
Les dames d'abord ! L'Oscar de la meilleure actrice dans un rôle principal a été décerné à Julianne Moore, pour Still Alice, qui sort chez nous, en France, le 18 mars prochain. La comédienne interprète une linguiste soudain frappée par la maladie d'Alzheimer, aux côtés notamment de Kristen Stewart et Alec Baldwin. Je demeure curieux d'apprécier le résultat, notant au passage que l'Académie n'a pas salué l'incroyable performance réalisée par Rosamund Pike dans Gone girl. Ses retrouvailles avec Neil Patrick Harris auraient pu être drôles...
En termes de précocité, Eddie Redmayne, 33 ans, est plutôt bon. Chose qui étonnera peut-être ceux d'entre vous qui me fréquentent dans la vraie vie: j'ai connu le Britannique, Oscar du meilleur acteur, dans une (mini-)série, Les piliers de la terre. Je ne suis pas allé voir Une merveilleuse histoire du temps, l'adaptation de la biographie éponyme du physicien Stephen Hawking - sans y renoncer toutefois. Sachant que le protagoniste évolue en fauteuil roulant, j'imagine déjà le résultat. Tant pis pour Steve Carrel, épatant dans Foxcatcher...
Les favoris gagnent aussi, parfois: c'est le cas de J. K. Simmons, prof de batterie tyrannique dans Whiplash - encore un film à rattraper ! J'aime bien l'acteur, en fait, vu également dans une série (The closer) et redécouvert chez les Coen, notamment. Simmons fête ses 60 ans depuis quelques semaines et tourne depuis plus de deux décennies. Le film qui lui vaut aujourd'hui sa plus grande reconnaissance obtient deux autres statuettes dorées: celles du montage et du mixage son. Pas de commentaire particulier à faire sur ces aspects techniques.
J'ai sans doute plus de choses à dire sur The Grand Budapest Hotel. Un aveu, d'abord: lui aussi a failli être l'un des dix de mon top 2014. Je dois admettre qu'à la sortie de la salle, j'étais un poil déçu. Désormais, il vieillit vraiment bien dans ma tête et j'ai donc... envie de le revoir. Pas question toutefois d'attendre pour vous présenter l'artiste retenu pour ma photo: c'est Alexandre Desplat, compositeur français, auteur de la bande originale et, vous l'aurez compris, lauréat de l'Oscar de la meilleure musique - à sa huitième nomination ! L'histoire ne dit pas si ça console Wes Anderson d'avoir fait chou blanc comme réalisateur, au scénario ou pour son film lui-même. Restent trois raisons d'être heureux et autant d'Oscars techniques décernés au long-métrage pour ses maquillages, costumes et décors.
Un autre film qui sort du lot, c'est Ida, un long-métrage polonais réalisé par Pawel Pawlikowski. Ce cinéaste expérimenté - il tourne depuis 1990 - nous raconte l'expérience d'une novice, que sa mère supérieure incite à sortir du couvent avant de prononcer des voeux définitifs. J'ai laissé passer cette histoire (deux fois !) et le regrette quelque peu aujourd'hui, d'autant que l'Académie lui a décerné l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Pour l'anecdote, je voulais souligner qu'il n'y avait aucun film français et/ou francophone en lice cette année. Je ne suis pas sûr de le déplorer, surtout si ça apporte un peu de lumière à un pays que je connais très mal, en règle générale et pour son cinéma en particulier. Je ne vais pas reprocher aux Américains de Hollywood de s'ouvrir au monde, tout de même...
Pour presque conclure, je dois ajouter qu'Interstellar décroche l'Oscar des meilleurs effets visuels et Selma, biopic de Martin Luther King, celui de... la meilleure chanson originale. Imitation Game, qui parle du savant qui a su décrypter les codes nazis, est le meilleur scénario adapté. J'évoquerai d'ici une vingtaine de jours le succès polémique du American sniper de Clint Eastwood, salué pour son montage son.
C'est Citizenfour, un film sur Edward Snowden et l'espionnage américain, qui a eu l'Oscar du meilleur long-métrage documentaire. Du côté de l'animation, l'Académie a récompensé Les nouveaux héros au format long: il s'agit du 54ème classique animé du studio Disney. Festin, le lauréat du format court, vient lui aussi de chez Mickey. Désolé: je n'ai pas vraiment eu le temps de trouver des infos précises sur The phone call, l'Oscar du meilleur court-métrage de fiction. Rien non plus sur Crisis hotline: veterans press 1 (court documentaire)...
Vous retiendrez enfin que, dès le 8 novembre dernier, des Oscars d'honneur avaient honoré l'actrice américaine Maureen O'Hara, l'acteur et scénariste français Jean-Claude Carrière et le vieux maître de l'animation japonaise, Hayao Miyazaki. Ce même jour, l'Académie avait récompensé l'acteur et chanteur new-yorkais Harry Belafonte d'un prix humanitaire. Et voilà: je crois désormais que j'ai TOUT dit.
6 commentaires:
Difficile encore de juger ce palmarès car je n'ai pas vu tous les films (du genre Birdman, The Theory of Everything, The Imitation Game, Still Alice, Ida). Boyhood en meilleur film ne m'aurait pas dérangée mais je suis quelque part soulagée qu'il ne l'ait pas eu, je ne pense pas que cela aurait été mérité. Je suis également contente de voir Arquette et Simmons récompensés et de voir généralement les prix distribués à Whiplash et The Grand Budapest Hotel.
J'ai précisément le même "problème". Je dois dire d'ailleurs que tout ne me fait pas envie. Bon, à suivre, on va dire...
Je suis contente pour le petit Eddie. Moi aussi je le suis depuis un moment car je l'ai tout de suite trouvé talentueux et plein de charisme.
Au cinéma, je croyais n'avoir vu qu'un seul film d'Eddie Redmayne, à savoir "My week with Marilyn". J'avais oublié qu'il avait un petit rôle dans le second volet de "Elizabeth", avec notre amie Cate Blanchett dans le rôle-titre.
Ce garçon a pourtant une tête qu'on n'oublie pas !
En bon béophile, je suis très heureux de voir Alexandre Desplat récompensé pour son travail sur The Grand Budapest Hotel, quand bien même la lumineuse partition de Johan Johansson pour The Theory Of Everything méritait également les honneurs de l'académie.
Et en effet, il est dommage que la performance de Rosamund Pike dans Gone Girl ne se soit pas vu couronné d'un prix.
Il semble que la qualité de la BO de "The Grand Budapest Hotel" fasse l'unanimité. J'avais encore plus aimé celle de "Moonrise Kindgom", de mémoire, mais c'est de fait un travail brillant.
Et quelle carrière que celle d'Alexandre Desplat !
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