Je me demande si, sans l'intervention très inspirée des producteurs de James Bond, nous aurions connu Mads Mikkelsen. La carrière internationale du comédien danois favorise sûrement sa notoriété dans d'autres pays que le sien. N'empêche: c'est autour d'un film suédo-tchéco-danois que je l'ai retrouvé l'autre jour. Je vous dirai même de ce Royal affair que je tenais à le voir... depuis longtemps.
Comme vous le savez, je suis un inconditionnel des films costumés. Sur ce point précis, rien à redire: le boulot des équipes techniques s'avère absolument fabuleux. La Copenhague reconstituée de 1760 m'en a mis plein les mirettes. Peut-être d'ailleurs que c'est trop beau ! Curieusement, c'est du côté du scénario que j'ai été moins emballé que je ne l'avais espéré. Quand le film commence, une voix off féminine introduit le flashback qui va suivre. On comprend vite qu'une femme écrit à ses enfants, dont elle est visiblement séparée de longue date. Cette femme, c'est Caroline-Mathilde de Hanovre, soeur du roi George III d'Angleterre et ancienne épouse du souverain danois, Christian VII. Le film adopte son point de vue pour raconter un peu de la vie de la cour, sous le règne du monarque scandinave. C'est d'autant plus intéressant que de nouvelles idées politiques secouent alors l'Europe toute entière: celles des Lumières, bien sûr. Royal affair se tourne alors vers celui qui va y intéresser la couronne danoise: un Allemand, Johann Friedrich Struensee, le médecin du roi.
Partant de là, j'ai l'impression (fâcheuse) que le film, aussi réussi soit-il formellement parlant, passe quelque peu à côté de son sujet. Disons qu'il nous réserve une fresque romanesque, là où il aurait pu être également une grande oeuvre politique. J'en suis bien désolé pour Mads Mikkelsen, soyez-en sûrs, mais son Struensee peine finalement à prendre une dimension autre que celle d'un homme coincé, serviteur d'un roi et amoureux de sa reine. Le long-métrage choisit de ne rien dire de ses réelles convictions: certains historiens le voient davantage comme un opportuniste que comme un homme acquis à la cause de la liberté, mais Royal affair préfère ne pas parler de cette possible ambiguïté. C'est dommage aussi pour Christian VII. Assez brillamment campé par Mikkel Boe Folsgaard, le souverain passe avant tout pour un fou, pleutre et cocu, lui qui avait lancé quelques réformes libérales, sans attendre que son peuple soit passé par la case Révolution. Je suis donc passé, moi, à côté du film. N'exagérons rien: il est vrai aussi qu'il reste un très beau spectacle.
Royal affair
Film danois (etc...) de Nikolaj Arcel (2012)
Je l'ai écrit et j'insiste: même s'il m'a un peu déçu, ce long-métrage demeure une oeuvre d'une saisissante beauté. J'ai loupé la version originale et je le déplore: la langue aurait favorisé mon immersion. Pour d'autres films consacrés à cette époque, je vous laisse découvrir des approches très variées, autour de Marie-Antoinette, Lady Oscar ou Les adieux à la reine. Barry Lyndon est certes un cran au-dessus.
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Vous retrouverez le film du jour sur d'autres blogs...
- "Chez Sentinelle",
- "Le blog de Dasola",
- "Les chroniques de Mel",
- "Sur la route du cinéma".
Comme vous le savez, je suis un inconditionnel des films costumés. Sur ce point précis, rien à redire: le boulot des équipes techniques s'avère absolument fabuleux. La Copenhague reconstituée de 1760 m'en a mis plein les mirettes. Peut-être d'ailleurs que c'est trop beau ! Curieusement, c'est du côté du scénario que j'ai été moins emballé que je ne l'avais espéré. Quand le film commence, une voix off féminine introduit le flashback qui va suivre. On comprend vite qu'une femme écrit à ses enfants, dont elle est visiblement séparée de longue date. Cette femme, c'est Caroline-Mathilde de Hanovre, soeur du roi George III d'Angleterre et ancienne épouse du souverain danois, Christian VII. Le film adopte son point de vue pour raconter un peu de la vie de la cour, sous le règne du monarque scandinave. C'est d'autant plus intéressant que de nouvelles idées politiques secouent alors l'Europe toute entière: celles des Lumières, bien sûr. Royal affair se tourne alors vers celui qui va y intéresser la couronne danoise: un Allemand, Johann Friedrich Struensee, le médecin du roi.
Partant de là, j'ai l'impression (fâcheuse) que le film, aussi réussi soit-il formellement parlant, passe quelque peu à côté de son sujet. Disons qu'il nous réserve une fresque romanesque, là où il aurait pu être également une grande oeuvre politique. J'en suis bien désolé pour Mads Mikkelsen, soyez-en sûrs, mais son Struensee peine finalement à prendre une dimension autre que celle d'un homme coincé, serviteur d'un roi et amoureux de sa reine. Le long-métrage choisit de ne rien dire de ses réelles convictions: certains historiens le voient davantage comme un opportuniste que comme un homme acquis à la cause de la liberté, mais Royal affair préfère ne pas parler de cette possible ambiguïté. C'est dommage aussi pour Christian VII. Assez brillamment campé par Mikkel Boe Folsgaard, le souverain passe avant tout pour un fou, pleutre et cocu, lui qui avait lancé quelques réformes libérales, sans attendre que son peuple soit passé par la case Révolution. Je suis donc passé, moi, à côté du film. N'exagérons rien: il est vrai aussi qu'il reste un très beau spectacle.
Film danois (etc...) de Nikolaj Arcel (2012)
Je l'ai écrit et j'insiste: même s'il m'a un peu déçu, ce long-métrage demeure une oeuvre d'une saisissante beauté. J'ai loupé la version originale et je le déplore: la langue aurait favorisé mon immersion. Pour d'autres films consacrés à cette époque, je vous laisse découvrir des approches très variées, autour de Marie-Antoinette, Lady Oscar ou Les adieux à la reine. Barry Lyndon est certes un cran au-dessus.
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Vous retrouverez le film du jour sur d'autres blogs...
- "Chez Sentinelle",
- "Le blog de Dasola",
- "Les chroniques de Mel",
- "Sur la route du cinéma".
4 commentaires:
J'ai bien aimé ce film, mais j'aurais préféré, comme toi, avoir plus de corps niveau Histoire. D'ailleurs le lendemain je me suis ruée sur Wiki !
J'avais beaucoup aimé le film, vu au cinéma et en VO. Il faut dire que j'avais lu auparavant le livre dont le film est librement adapté, et j'ai finalement bien apprécié les deux, qui se complètent bien.
@Chonchon:
Moi, je n'ai même pas attendu le lendemain ! Bon, ça reste un film très décent, hein ? Je crois en fait qu'on est du genre exigeant, toi et moi...
@Sentinelle:
La VO m'a manqué, ça, c'est sûr ! Je me souviens d'avoir lu une chronique sur le bouquin "chez toi". Peut-être qu'il faudrait que je l'achète pour me replonger dans cette histoire, qui est belle, intéressante et tragique à la fois.
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