mardi 5 août 2014

Perversité...

Patricia Highsmith, me revoilà ! Sa récente programmation à la télé m'a permis de voir Le talentueux Mr. Ripley, l'adaptation cinéma d'un autre de ses romans. Je m'en suis délecté. Un thriller intéressant doit pour moi contenir une dose de perversité. C'est bien le cas ici. D'après moi, le mérite en revient aussi à Matt Damon: le physique d'ange blond du pas-encore-trentenaire renforce la grande ambiguïté que lui confère déjà le scénario. Je n'en dirais pas plus aujourd'hui...

Si ! Qui est Tom Ripley ? Un jeune Américain sans un sou vaillant. Pourquoi est-il en Italie ? Parce qu'aux yeux d'un grand capitaine d'industrie, il passe pour un ancien de Princeton et l'ami de son fils. Sa mission transalpine: ramener l'héritier à ce que Papa Fourmi appelle la raison et le faire rentrer illico aux States pour tra-vai-ller ! Oui... mais Dickie Cigale voit les choses d'un autre oeil et préfère prolonger son séjour aux frais du paternel, ce sur quoi il s'entend finalement bien avec son chien de garde. J'espère que vous avez suivi parce qu'ensuite, les choses se compliquent drôlement. Ou salement. Simple question de point de vue, en fait. Et pour esquiver tout risque d'aller dévoiler d'autres éléments importants, je salue désormais l'ensemble du casting: Matt Damon, donc, mais aussi Jude Law, Gwyneth Paltrow, Cate Blanchett et feu Philip Seymour Hoffman. Casting en or: Le talentueux Mr. Ripley n'est pas seul, voyez-vous...

Bon. Tout ça vient encore confirmer que je suis décidément amateur de films en costumes. Le bouquin originel est sorti en 1955. L'histoire se passe aussi dans ces années-là et je n'ai pas relevé d'anachronisme flagrant à l'image: un bon point. Ceux qui aiment l'expérimentation pourront certes reprocher au long-métrage un certain académisme. Personnellement, ça ne m'a pas dérangé. Le talentueux Mr. Ripley m'apparaît davantage comme un film de scénario qu'autre chose. Disons que sa sobriété laisse toute sa place au récit: bon point encore. Là-dessus, j'ai vraiment apprécié le premier crescendo d'angoisse, la rupture au milieu du métrage et la seconde ascension dramatique. Bravo aussi au réalisateur, qui a eu l'audace d'inventer un personnage (féminin) absent du livre. J'ai parlé de perversité, là ?

Le talentueux Mr. Ripley
Film américain d'Anthony Minghella (1999)

S'il existe de meilleurs thrillers ? Bien sûr ! Je n'ai nullement l'intention de prétendre que Minghella vaut Hitchcock. Je veux juste insister pour dire que je me suis bien amusé, voilà. C'est bon à prendre. Maintenant, vous savez quoi ? Il faut vraiment que je regarde L'ami américain, de Wim Wenders. Tom Ripley y est aussi ! Il semblerait que ça soit dans un tout autre cadre, cela dit. Je vous dirai tout ça...

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Un petit tour chez les copains, pour patienter ?
C'est l'occasion de constater que Ripley plaît à "L'oeil sur l'écran". Aelezig est moins convaincue: cf. "Mon cinéma, jour après jour".      

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