Elle vit avec un homme plus vieux qu'elle et ne partage guère avec lui que le petit déjeuner. Il roule dans une voiture avec chauffeur, loup solitaire, et passe ses soirées sur son canapé, devant les chaînes d'information financière. Elle s'invente un nom qu'il ne lui donne jamais. Anonymes, elle est la jeune femme et il est le banquier. Lætitia Casta et Benoît Poelvoorde expliquent à eux seuls que je sois allé voir Une histoire d'amour, le premier film dont ils ont partagé l'affiche en ce début d'année. Je ne le regrette pas: ce récit de sexe et de sang méritait, je crois, qu'on s'y intéresse au moins un instant.
Je le savais en entrant dans la salle, mais le long-métrage le précise seulement lors du générique final: il s'inspire d'un fait réel, à chercher dans l'actualité judiciaire de l'année 2009. Pas envie d'en dire plus. J'imagine que ce n'est pas nécessaire. Une histoire d'amour porte parfaitement son titre, car, dans la fiction au moins, il est assurément question de ce sentiment exaltant après lequel courent les personnages. Comme dans la réalité, il s'agit d'une passion violente, la jeune femme et le banquier entretenant des rapports sado-masochistes, lui se présentant d'abord comme le dominé, elle supposée être la dominante. Leur évolution rend les choses franchement intéressantes, là où ce pas de deux aurait pu s'avérer racoleur en d'autres mains. En un mot, il n'est pas question de cul ici !
Comme dans chacun de ses rôles les plus sombres, Benoît Poelvoorde est épatant, à nu même quand il est habillé. Moins engagée physiquement, ce qui est d'ailleurs un très bon choix, Lætitia Casta n'en dégage pas moins beaucoup de choses, passant avec aisance d'une certaine impression de supériorité à un complet désarroi. Beaucoup de questions demeurent à la fin du film, et notamment celle des motivations de cette pathétique relation. Il est temps désormais que je dise que le long-métrage adapte un roman de Régis Jauffret intitulé Sévère. Le titre de cinéma apporte certes des réponses possibles, mais Une histoire d'amour me semble aller plus loin. Mention spéciale pour les personnages secondaires, autres figures masculines que jouent élégamment Richard Bohringer et Reda Kateb.
Une histoire d'amour
Film franco-belge et luxembourgeois d'Hélène Fillières (2013)
Le fait divers sordide qui a donné corps au livre et au long-métrage s'oublie presque derrière une photographie tout à fait glaciale. L'atout numéro 1 du film, c'est bien ces images ternes montées au cordeau. Personnellement, je n'ai pas vu de plan inutile. La noirceur d'ensemble est encore sublimée par la pesanteur des silences, que vient rompre parfois une mélodie incertaine. Un premier film prometteur, sombre comme À perdre la raison et, j'insiste sur ce point, très bien filmé.
Je le savais en entrant dans la salle, mais le long-métrage le précise seulement lors du générique final: il s'inspire d'un fait réel, à chercher dans l'actualité judiciaire de l'année 2009. Pas envie d'en dire plus. J'imagine que ce n'est pas nécessaire. Une histoire d'amour porte parfaitement son titre, car, dans la fiction au moins, il est assurément question de ce sentiment exaltant après lequel courent les personnages. Comme dans la réalité, il s'agit d'une passion violente, la jeune femme et le banquier entretenant des rapports sado-masochistes, lui se présentant d'abord comme le dominé, elle supposée être la dominante. Leur évolution rend les choses franchement intéressantes, là où ce pas de deux aurait pu s'avérer racoleur en d'autres mains. En un mot, il n'est pas question de cul ici !
Comme dans chacun de ses rôles les plus sombres, Benoît Poelvoorde est épatant, à nu même quand il est habillé. Moins engagée physiquement, ce qui est d'ailleurs un très bon choix, Lætitia Casta n'en dégage pas moins beaucoup de choses, passant avec aisance d'une certaine impression de supériorité à un complet désarroi. Beaucoup de questions demeurent à la fin du film, et notamment celle des motivations de cette pathétique relation. Il est temps désormais que je dise que le long-métrage adapte un roman de Régis Jauffret intitulé Sévère. Le titre de cinéma apporte certes des réponses possibles, mais Une histoire d'amour me semble aller plus loin. Mention spéciale pour les personnages secondaires, autres figures masculines que jouent élégamment Richard Bohringer et Reda Kateb.
Une histoire d'amour
Film franco-belge et luxembourgeois d'Hélène Fillières (2013)
Le fait divers sordide qui a donné corps au livre et au long-métrage s'oublie presque derrière une photographie tout à fait glaciale. L'atout numéro 1 du film, c'est bien ces images ternes montées au cordeau. Personnellement, je n'ai pas vu de plan inutile. La noirceur d'ensemble est encore sublimée par la pesanteur des silences, que vient rompre parfois une mélodie incertaine. Un premier film prometteur, sombre comme À perdre la raison et, j'insiste sur ce point, très bien filmé.
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