Il n'est pas impossible que j'aie vu un film d'Audiard père, un de ceux qui ont un titre interminable. Je ne m'en souviens guère et connais surtout Michel pour ses talents de dialoguiste. Découvrir Elle cause plus... elle flingue m'a tenté pour mieux juger de la cinématographie du complice récurrent des grands cinéastes français de l'époque dorée des fameux Georges Lautner, Gilles Grangier et Henri Verneuil. Toutefois, déception à l'arrivée. Pas antipathique, ce long-métrage m'a paru un peu bancal, comme inachevé. Il paraît que le réalisateur aimait boire des coups avec ses comédiens, entre deux prises, laissant les techniciens travailler seuls. C'est un peu regrettable...
Le film m'a laissé sur une impression de fouillis. Après un générique sympa sous forme de dessin animé, on entre dans le vif du sujet, mais on ne comprend pas tout de suite de quoi il retourne. On suit simplement les pas d'un journaliste, parti enquêter dans un bidonville de la banlieue parisienne, petite cour des Miracles. Plusieurs hommes y disparaissent sans laisser d'autres traces que leurs objets familiers: montre, chapeau, chaussures ou cravate. On découvrira plus tard qu'ils ont été éparpillés façon puzzle par une drôle de machine. Attention, l'idée est folle: Annie Girardot, alias Clara Trompette, alias Rosemonde du Bois de la Faisanderie utilise cette mécanique improbable pour fabriquer de fausses reliques sacrées, soutenue d'ailleurs par un cardinal paranoïaque. Elle cause plus... elle flingue est un film assez tordu, il faut le dire... et il vaut mieux l'accepter.
Ce qui le tire vers le haut, d'après moi, c'est l'aréopage de comédiens drolatiques spécialement rassemblés pour l'occasion. Seule star féminine, Annie Girardot est plutôt sympathique à voir jouer: on sent qu'elle s'amuse beaucoup. Mais, pardon mesdames, ce sont avant tout les hommes qui "envoient du lourd". Le meilleur d'entre ces messieurs est sûrement Bernard Blier, excité comme une puce. Dans un rôle assez classique chez lui, mais dont je ne me lasse pas, il est tordant. Elle cause plus... elle flingue donne aussi quelques belles scènes fantasques à Darry Cowl, Jean Carmet, Michel Galabru... et s'emballe d'une gouaille plutôt caractéristique. Ce qui manque pour le porter vers les sommets comiques ? Je ne sais pas bien, sans doute un peu d'unité. En privilégiant le feu d'artifices verbal, pétaradant toujours et en tout sens, Michel Audiard trouve ses limites. C'est dommage.
Elle cause plus... elle flingue
Film français de Michel Audiard (1972)
Puisque j'ai parlé d'emblée des films de Michel Audiard au titre interminable, j'aime autant dissiper tout de suite un malentendu possible: le long-métrage d'aujourd'hui n'est pas la suite d'Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! sorti seulement deux ans auparavant avec les deux mêmes têtes d'affiche, Annie Girardot et Bernard Blier. Pour retrouver non pas le réalisateur, mais le dialoguiste, je vous renvoie à une chronique antérieure écrite sur sa personnalité. C'est plus que probable que j'y revienne encore.
Le film m'a laissé sur une impression de fouillis. Après un générique sympa sous forme de dessin animé, on entre dans le vif du sujet, mais on ne comprend pas tout de suite de quoi il retourne. On suit simplement les pas d'un journaliste, parti enquêter dans un bidonville de la banlieue parisienne, petite cour des Miracles. Plusieurs hommes y disparaissent sans laisser d'autres traces que leurs objets familiers: montre, chapeau, chaussures ou cravate. On découvrira plus tard qu'ils ont été éparpillés façon puzzle par une drôle de machine. Attention, l'idée est folle: Annie Girardot, alias Clara Trompette, alias Rosemonde du Bois de la Faisanderie utilise cette mécanique improbable pour fabriquer de fausses reliques sacrées, soutenue d'ailleurs par un cardinal paranoïaque. Elle cause plus... elle flingue est un film assez tordu, il faut le dire... et il vaut mieux l'accepter.
Ce qui le tire vers le haut, d'après moi, c'est l'aréopage de comédiens drolatiques spécialement rassemblés pour l'occasion. Seule star féminine, Annie Girardot est plutôt sympathique à voir jouer: on sent qu'elle s'amuse beaucoup. Mais, pardon mesdames, ce sont avant tout les hommes qui "envoient du lourd". Le meilleur d'entre ces messieurs est sûrement Bernard Blier, excité comme une puce. Dans un rôle assez classique chez lui, mais dont je ne me lasse pas, il est tordant. Elle cause plus... elle flingue donne aussi quelques belles scènes fantasques à Darry Cowl, Jean Carmet, Michel Galabru... et s'emballe d'une gouaille plutôt caractéristique. Ce qui manque pour le porter vers les sommets comiques ? Je ne sais pas bien, sans doute un peu d'unité. En privilégiant le feu d'artifices verbal, pétaradant toujours et en tout sens, Michel Audiard trouve ses limites. C'est dommage.
Elle cause plus... elle flingue
Film français de Michel Audiard (1972)
Puisque j'ai parlé d'emblée des films de Michel Audiard au titre interminable, j'aime autant dissiper tout de suite un malentendu possible: le long-métrage d'aujourd'hui n'est pas la suite d'Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! sorti seulement deux ans auparavant avec les deux mêmes têtes d'affiche, Annie Girardot et Bernard Blier. Pour retrouver non pas le réalisateur, mais le dialoguiste, je vous renvoie à une chronique antérieure écrite sur sa personnalité. C'est plus que probable que j'y revienne encore.
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