vendredi 24 janvier 2025

London calling

Je voulais passer le soir de la Saint-Sylvestre avec un grand classique. Or, chez mes parents, impossible de voir le Chaplin espéré. Ma mère sait mon affection pour Audrey Hepburn: après le très bon dîner concocté par ses soins, elle a proposé que l'on regarde My fair lady. Un film musical hollywoodien en plan B ? Une remarquable suggestion !

Nous sommes à Londres, au début du 20ème siècle. Eliza Doolittle vend des fleurs dans la rue. Un père éboueur, une mère déjà morte. Le hasard la place sur le chemin d'un grand professeur d'université spécialiste de la phonétique: Henry Higgins, joué par Rex Harrison. Cet arrogant personnage fait un pari avec un ami: il  effacera l'accent populaire d'Eliza et lui permettra dès lors d'accéder à la haute société. Au vu de la seconde photo ci-dessous, vous imaginerez la suite. Adapté d'une grande comédie musicale elle-même inspirée d'une pièce de George Bernard Shaw (Pygmalion), My fair lady prend son temps et dure presque trois heures. Une véritable référence (pour le genre) !

Évidemment, ce que le film dit de la condition féminine à l'époque apparaît franchement suranné aujourd'hui, pour ne pas dire atroce. Mais voir - ou revoir - le film en 2024-25 a au moins un intérêt historique et s'avère aussi plutôt amusant. Toute cette démesure artistico-technique (costumes, décors de studio, chansons...) possède quelque chose de délicieusement rétro, un charme résolument vintage dont Audrey Hebpburn est - à l'évidence - l'inégalable ambassadrice. Elle n'eut certes pas d'Oscar pour ce rôle, mais le film lui-même décrocha huit statuettes, en ce temps pas si lointain où l'Académie séparait encore les longs-métrages noir et blanc de ceux en couleur. Pas de doute: My fair lady est une bonne pub pour le Technicolor. D'ailleurs, pas d'équivoque non plus: la marque apparaît au générique. Je me dis donc que le cinéma n'a jamais cessé d'idolâtrer ses icônes. Et faudrait-il désormais lui reprocher ? Sincèrement, je ne crois pas...

My fair lady
Film américain de George Cukor (1964)

Pas d'affection démesurée pour cet opus, mais une vraie tendresse. Malgré les clichés, le duo Hepburn / Harrison fonctionne très bien. Cukor, lui, était peut-être un peu plus mordant avec Hantise (1944). J'ai l'impression qu'il a su évoluer avec son temps - ce sera à vérifier ! En attendant, vous pourrez retrouver d'autres films de cet "âge d'or" hollywoodien sur le blog. Le must ? Chantons sous la pluie, dès 1952.

----------
Et ailleurs sur la Toile...

Vous dénicherez deux hommages récents d'Ideyvonne: tout en images d'abord, puis pour un anniversaire. Et ce billet de "L'oeil sur l'écran"...

2 commentaires:

Pascale a dit…

Un peu long en effet mais des moments charmants.
Le port de reine d'Audrey ne laisse aucun doute sur la transformation.
20 ans plus tôt Rex Harrisson était le fantôme de Gene Tierney.
Il a eu les plus belles partenaires du monde.

Martin a dit…

Un peu long, oui, mais de toute façon, j'ai tendance à tout pardonner à Miss Hepburn...

Quant à Rex Harrison, tu as raison ! Et j'ajoute notamment Liz Taylor du côté de l’Égypte antique.
Cela dit, je trouve qu'il est très bon dans "My fair lady". Et dans "Madame Muir" aussi, autant le rappeler !