mardi 2 avril 2024

Une sainte ?

Deux autres personnes seules et moi: en tout, nous n'étions que trois dans la salle pour voir Holly - un film récent qui porte le même titre que le tout dernier roman de Stephen King, par un drôle de hasard ! J'avoue: j'ai oublié ce qui m'a attiré vers ce long-métrage d'origine belge (flamande). Le côté mystérieux de la bande-annonce, je crois...

Holly, c'est également le prénom de l'héroïne du film, une adolescente introvertie constamment moquée par ses camarades de classe. Jusqu'au matin où, mal à l'aise, elle explique craindre une catastrophe et renonce à aller en cours. Or, le même jour, dix jeunes périssent dans l'incendie d'une partie de l'établissement où Holly est scolarisée. Puis, dix mois plus tard, la demoiselle s'engage dans une action bénévole auprès de leurs parents... et, en cette occasion, se révèle capable de soulager la souffrance de quelqu'un rien qu'en le touchant. Vous l'aurez compris: Holly - le film - s'inscrit dans un cadre réaliste et, dans le même temps, nous raconte une histoire où le fantastique prend une place importante. Et oui, ce "mélange des genres" m'a plu ! De telles oeuvres hybrides me semblent assez rares sur grand écran...

Autre atout pour le film: les comédiens débutants de son casting. Dans le rôle-titre, la jeune Cathalina Geeraerts est très convaincante. Ses partenaires de jeu - que je vous laisse découvrir - le sont aussi. Une précision, tout de même: Holly n'est pas un film confortable. Certains critiques lui reprochent de traiter trop de sujets sensibles dans le même élan: au-delà de l'inadaptation scolaire du personnage principal, le film peut notamment nous interroger sur notre manière d'envisager le handicap, la crise migratoire, les relations humaines dominants/dominés et la question de la croyance. Ça fait beaucoup ! Mais je vois cela comme une forme de richesse: à chacun(e) ensuite de prendre ce qui l'intéresse et de laisser le reste, tout simplement. Je n'ai pas pu en rediscuter avec mes voisins de fauteuil. Dommage...

Holly
Film belge de Fien Troch (2023)

Le cinquième long-métrage d'une cinéaste que je ne connaissais pas et qui, passée par la Mostra, a notamment été soutenue par Les films du fleuve, la boîte de prod' des frères Jean-Pierre et Luc Dardenne. Eux ont évoqué un autre jeune en souffrance dans Le gamin au vélo. Bon... ici, on est plutôt dans une ambiance à la Carrie ou Thelma ! Mais sans aller jusqu'à Virgin suicides - un parallèle vu sur Internet...

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Si vous êtes curieux...

Vous lirez aussi la chronique de Pascale, qui n'a guère aimé le film. Mais elle émet une hypothèse très surprenante quant à sa conclusion !

6 commentaires:

Pascale a dit…

Sainte ou escroque vénale, le film ne tranche pas mais la sainte s'achète de belles baskets à la mode grâce à son don (et les perd d'une manière totalement invraisemblable), vit dans la misère auprès d'une mère alcoolique démissionaire et ne réagit à rien. Elle déambule.
Je peux spoiler la non fin étrange car personne ne verra ce film :-) Il faut bien que la superposition des visages de Holly et son ami ait un sens, sinon ce film est encore plus abscons qu'il ne l'est. Et la présence étrange de son ami me fait vraiment penser qu'il n'existe pas ou qu'il est l'aspect handicapé de Holly.
Il surgit par moments.
Bon, en même temps tu n'es pas d'accord avec mon interprétation de All of us strangers il me semble. Des amoureux de ce film se sont exclamés surpris : mais c'est évident !!! Il y a bien suicide alcoolisé et donc trois fantômes et non deux. Il faut dire qu'Adam est doué pour convoquer les fantômes.
Et accessoirement, je suis en train de lire Holly du King qui n'a rien à voir avec la molle Holly du film. Elle est détective et ne sait pas encore au moment où je te parle qu'elle est à la recherche d'un couple de retraités serial killers.
Après un démarrage sur les chapeaux de roue, au mitan du livre je traîne un peu la patte. Cela tient peut-être au prénom, lol... mais l'héroïne est moins intéressante et charismatique que Billy Summers (le précédent King) dont j'étais tombée amoureuse et qui me hante encore des mois après l'avoir lu (moi aussi je convoque les fantômes).

Désolée pour la longueur et le hors sujet souvent.
Mais Holly le film : non et NON. Une minuscule étoile pour moi et je ne sais même plus pourquoi.
Ah oui, j'avais oublié, la lumière du film est très moche).
Fin finale.

Martin a dit…

C'est le point commun entre Holly et Carrie: elle dispose (ou semble disposer) d'un pouvoir exceptionnel et s'en sert pour se venger du comportement des autres dont elle est la victime. Le tout alors qu'elle subit déjà les affres d'une famille dysfonctionnelle.

Ton interprétation de la fin est intéressante. Mais, vraiment, je crois que ce n'est pas aussi "perché" que cela. Malheureusement, il risque en effet de ne pas y avoir grand-monde pour nous départager. Tant pis ! Les deux façons d'envisager cette conclusion peuvent très bien coexister.

Pour ce qui est de "All of us strangers", joker ! Je n'ai pas vu le film et ce n'est avec moi que tu en as reparlé. Princécranoir, peut-être ? Le mieux est que tu regardes sur ton blog ce qu'il en est vraiment.

Quant à Stephen King, on est hors-sujet, mais c'est un livre que je lirai peut-être, un jour. Ma préférence va pour le moment à... "Carrie" et "Christine", dont j'ai aimé aussi la version cinéma, évidemment.

Fin... et la suite demain, avec un film que tu devrais apprécier davantage.

Pascale a dit…

Je ne me souviens pas comment tu interprètes la fin.

Sorry pour All of us... du coup je t'ai tout spoilé ;-) j'étais persuadée que c'était avec toi mais je crois que c'est dasola (smiley qui se tape le front tête avec la main).

Je n'ai pas lu les livres/films dont tu parles. Mais pour moi Billy Summers est sans doute son meilleur.

Martin a dit…

ATTENTION POSSIBLES SPOILERS !

La fin, je l'interprète ainsi: Holly a donné confiance à Bart, qui tient désormais en respect ceux qui le maltraitaient auparavant. Tout en espérant revoir un jour le dernier plan où il me semble que le visage du brave garçon a changé.

Pour "All of strangers", c'est ballot, mais ce n'est pas grave. Je le verrai peut-être un jour, mais il est trop tard pour le découvrir au cinéma. Mets un avertissement spoiler, la prochaine fois.

Je note pour "Billy Summers". C'est "The shining" qui m'avait bien déçu...

Pascale a dit…

Cela ne me convaint (convainc, convainct ?) pas car cela n'explique pas pourquoi leurs visages se superposent pendant le film, mais peu importe, je n'aime pas ce film.

Parfois je n'ai même pas l'impression de spoiler tellement la presse ou les émissions de radio en révèlent. Il m'arrive régulièrement d'éteindre tant les journalistes mais pas seulement, les acteurs ou réalisateurs, racontent tout.
Il me semble (à moins que ce soit à dasola) t'avoir déjà dit qu'il paraît que les "gens" souhaiteraient en savoir le plus possible notamment dans la BA car ils veulent savoir exactement à quoi s'attendre... Ma mâchoire s'est posée par terre tellement cela me paraissait aberrant.
Moi j'en suis encore à apprécier les bandes annonces mystérieuses.

Shining je n'ai pas lu le livre mais je n'aime pas le film (sauf certaines scènes et la réalisation notamment en ce qui concerne les sons). En principe je ne le dis pas trop fort car c'est le genre de films qu'il est interdit de ne pas aimer.
Bon, je me tais.

Martin a dit…

Convainc. Il y a des fois où j'évite de chercher à tout expliquer...

C'est vrai que la presse et les émissions radio en disent beaucoup sur les films. Raison pour lesquelles je ne lis (et n'écoute) en général les critiques qu'après coup. Ou longtemps après. Ou parfois pas du tout.

Il est clair que, pour ma part, je fuis tout ce qui peut m'en apprendre trop sur les films avant de les voir. Et, comme toi, j'apprécie les bandes-annonces mystérieuses. La dernière qui m'ait marqué ? Celle de "The survival of kindness", je crois, pour un plaisir décuplé à l'arrivée.

Il faudrait que je me rachète un livre de Stephen King !