J'ai pensé un temps intituler cette chronique "En terrain glissant". Pourquoi ai-je renoncé ? Pour éviter un cliché facile à l'heure d'aborder un film dont l'action se déroule dans le milieu du ski de compétition. Au fond, Slalom est déjà un titre explicite. Ce sont ses acteurs principaux - Noée Abita et Jérémie Renier - qui m'ont attiré vers lui...
Lyz, 15 ans, est élève en sport-études dans un lycée des Alpes françaises. Fred, son coach, lui mène la vie dure, mais est persuadé qu'elle a "du potentiel". Oui, mais voilà... quand la môme commence à gagner quelques courses, l'entraîneur dépasse soudain ses fonctions pour l'emmener sur une pente dangereuse (autre cliché, d'accord...). Premier film d'une jeune réalisatrice, Slalom s'inscrit dans une veine très actuelle autour des abus sexuels et de la libération progressive de la parole des victimes en général - et des femmes en particulier. Charlène Favier indique qu'elle a longtemps intériorisé les violences qu'elle a subies adolescente et que "le film a irrigué de (son) histoire personnelle", mais souligne qu'il n'en est pas une véritable réplique. C'est, dit-elle, en cours de scénario dans une grande école de cinéma parisienne qu'elle est parvenue à écrire ce qu'elle portait en elle depuis longtemps, "à faire sauter le verrou". Besoin d'avoir du recul...
Noée Abita, elle, a travaillé deux mois (seule !) avec une sportive professionnelle pour s'imprégner physiquement de son personnage. Idem pour Jérémie Renier, censé évoluer sur une gamme de jeu étendue, entre douceur et agressivité. Mon avis ? Ça "marche" bien. Slalom ne saurait être réduit à un simple film de performances d'acteurs, mais il n'aurait très probablement pas la même intensité dramatique avec d'autres comédiens. J'ai aussi vu de belles choses dans la forme adoptée, à commencer par une photo remarquable. Filmée ainsi, la montagne est belle, oui, mais est également un décor onirique, a fortiori quand y sont introduites des couleurs différentes de ce qu'elles peuvent être dans la réalité. C'est bien sûr le symbole que quelque chose va se détraquer dans la relation des protagonistes du récit, plus nuancé qu'il ne peut le paraître au tout premier abord. Je pense toutefois que les amateurs de ski n'auront pas à le regretter.
Slalom
Film français de Charlène Favier (2021)
Il faut bien comprendre une chose: ce n'est pas un film sur le sport. Même pour mesurer ses dérives, il vaudra mieux (re)voir Foxcatcher ou à la rigueur Diamantino (dans un tout autre genre, cela dit). Difficile également, sur l'emprise, de passer à côté de The master. Reste que Slalom suit sa propre voie et qu'elle est assez intéressante. Coup de chapeau à Noée Abita, 22 ans et aussi intense que dans Ava !
----------
Retardé par la crise Covid, le film fait une sortie discrète...
Vous verrez néanmoins que Pascale n'est pas tout à fait de mon avis.
Lyz, 15 ans, est élève en sport-études dans un lycée des Alpes françaises. Fred, son coach, lui mène la vie dure, mais est persuadé qu'elle a "du potentiel". Oui, mais voilà... quand la môme commence à gagner quelques courses, l'entraîneur dépasse soudain ses fonctions pour l'emmener sur une pente dangereuse (autre cliché, d'accord...). Premier film d'une jeune réalisatrice, Slalom s'inscrit dans une veine très actuelle autour des abus sexuels et de la libération progressive de la parole des victimes en général - et des femmes en particulier. Charlène Favier indique qu'elle a longtemps intériorisé les violences qu'elle a subies adolescente et que "le film a irrigué de (son) histoire personnelle", mais souligne qu'il n'en est pas une véritable réplique. C'est, dit-elle, en cours de scénario dans une grande école de cinéma parisienne qu'elle est parvenue à écrire ce qu'elle portait en elle depuis longtemps, "à faire sauter le verrou". Besoin d'avoir du recul...
Noée Abita, elle, a travaillé deux mois (seule !) avec une sportive professionnelle pour s'imprégner physiquement de son personnage. Idem pour Jérémie Renier, censé évoluer sur une gamme de jeu étendue, entre douceur et agressivité. Mon avis ? Ça "marche" bien. Slalom ne saurait être réduit à un simple film de performances d'acteurs, mais il n'aurait très probablement pas la même intensité dramatique avec d'autres comédiens. J'ai aussi vu de belles choses dans la forme adoptée, à commencer par une photo remarquable. Filmée ainsi, la montagne est belle, oui, mais est également un décor onirique, a fortiori quand y sont introduites des couleurs différentes de ce qu'elles peuvent être dans la réalité. C'est bien sûr le symbole que quelque chose va se détraquer dans la relation des protagonistes du récit, plus nuancé qu'il ne peut le paraître au tout premier abord. Je pense toutefois que les amateurs de ski n'auront pas à le regretter.
Slalom
Film français de Charlène Favier (2021)
Il faut bien comprendre une chose: ce n'est pas un film sur le sport. Même pour mesurer ses dérives, il vaudra mieux (re)voir Foxcatcher ou à la rigueur Diamantino (dans un tout autre genre, cela dit). Difficile également, sur l'emprise, de passer à côté de The master. Reste que Slalom suit sa propre voie et qu'elle est assez intéressante. Coup de chapeau à Noée Abita, 22 ans et aussi intense que dans Ava !
----------
Retardé par la crise Covid, le film fait une sortie discrète...
Vous verrez néanmoins que Pascale n'est pas tout à fait de mon avis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire