Les fidèles du blog le savent: je suis fasciné par la conquête spatiale. C'est la raison qui m'a poussé à découvrir L'étoffe des héros, un film sorti moins de quinze ans après l'arrivée de l'homme sur la Lune. Comment a-t-on pu arriver à ce succès ? C'est un peu ce qu'il raconte. L'épopée d'une poignée d'hommes courageux, déterminés et/ou fous !
Tout commence deux ans après la fin de la Seconde guerre mondiale. Sur la base militaire de Muroc Field, en Californie, Chuck Yeager prend place à bord d'un avion avec pour objectif de vaincre le démon du ciel - comprenez de battre le mur du son. Et oui, il y parvient ! C'est ainsi qu'il inscrit un tout nouveau nom à la liste des légendes aériennes, prouvant au passage que ceux qu'on appelle les pilotes d'essai pourraient bien, un jour ou l'autre, monter jusqu'aux étoiles. D'emblée, le ton du film est donné: l'espace est clairement désigné comme ce que Kennedy appellera par la suite "la nouvelle frontière". D'abord vu à cheval, Yeager ressuscite en somme l'image du cowboy éternel et apprend à dompter la technologie pour la gloire du pays. Mais la fresque épique qui nous est promise ne fait que commencer...
Le scénario nous invite ensuite à nous intéresser aux sept membres du projet Mercury, lancés dans une grande lutte avec les Soviétiques pour être les premiers à voler au-dessus de l'atmosphère terrestre. Derrière l'importance scientifique de leurs missions, le long-métrage n'oublie pas d'exposer aussi, avec subtilité, leurs enjeux politiques. Cela étant souligné, je dois dire que j'ai particulièrement apprécié que toute cette histoire nous soit bel et bien racontée à hauteur d'homme. De longues séquences montrent en effet la réalité de la vie quotidienne de ceux qu'on désignera bientôt comme des astronautes. L'étoffe des héros mise sur la durée: (un peu) plus de trois heures. Un bon équilibre est trouvé et ouf ! On nous épargne l'hagiographie sirupeuse, vers laquelle la destinée de ces hommes aurait pu mener...
Pour un film de bientôt 40 ans, le long-métrage se montre épatant dans ses séquences aériennes et spatiales: il est porté par un souffle homérique presque constant. C'est en outre grâce à sa distribution impeccable qu'il s'illustre au plus haut point: après Sam Shepard d'entrée de jeu, vous croiserez aussi la route d'Ed Harris, Scott Glenn, Dennis Quaid... et, vous le voyez, je ne parle ici que des garçons. Chez ces dames, et à titre d'exemples, je retiendrai les prestations inspirées de Barbara Hershey, Pamela Reed ou Mary Jo Deschanel. Suivre le parcours de ces "femmes de" est intéressant: on comprend qu'elles ont été soumises à de très lourdes pressions médiatiques. Aujourd'hui, on dirait sans doute que les succès de leurs chers époux sont un peu les leurs. Le dire en 1960, déjà, ça flattait la ménagère...
Autre point intéressant: le film n'est pas exempt d'une certaine forme de poésie. Je pense notamment à une scène où les escarbilles d'un feu allumé en Australie figurent des lucioles pour l'un des personnages. Impossible d'en dire plus sans spoiler ! Je peux toutefois vous révéler que la bande originale de L'étoffe des héros m'a plu, même si j'ai vu que certains la jugeaient grandiloquente (et nuisible aux images). Tout cela n'est rien d'autre qu'une question de sensibilité, je suppose. On a aussi le droit de penser que cette belle histoire flatte l'Amérique dans le sens du poil, là où la vérité des faits apparaît plus nuancée. Pour ma part, j'ai profité du spectacle sans me poser de questions existentielles sur l'arrogante fierté de la nation à la bannière étoilée. Sans conteste, une idée parmi les emballantes de mon début d'année !
L'étoffe des héros
Film américain de Philip Kaufman (1983)
Malgré le temps passé depuis sa sortie, ce film "fonctionne" encore. Son aspect réaliste et lyrique à la fois plaira certainement à ceux d'entre vous qui trouvent un opus comme First man trop tape à l’oeil. Vous préférerez peut-être un vrai documentaire comme Apollo 11. Autre option: Les figures de l'ombre, sur la face cachée des missions spatiales. Une approche bien plus réelle... que celle de Seul sur mars.
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Maintenant, un choix s'offre à vous...
Vous pouvez retrouver Ideyvonne autour d'une chronique en images. Et/ou une analyse de Vincent, "expatrié" sur un autre blog que le sien.
Tout commence deux ans après la fin de la Seconde guerre mondiale. Sur la base militaire de Muroc Field, en Californie, Chuck Yeager prend place à bord d'un avion avec pour objectif de vaincre le démon du ciel - comprenez de battre le mur du son. Et oui, il y parvient ! C'est ainsi qu'il inscrit un tout nouveau nom à la liste des légendes aériennes, prouvant au passage que ceux qu'on appelle les pilotes d'essai pourraient bien, un jour ou l'autre, monter jusqu'aux étoiles. D'emblée, le ton du film est donné: l'espace est clairement désigné comme ce que Kennedy appellera par la suite "la nouvelle frontière". D'abord vu à cheval, Yeager ressuscite en somme l'image du cowboy éternel et apprend à dompter la technologie pour la gloire du pays. Mais la fresque épique qui nous est promise ne fait que commencer...
Le scénario nous invite ensuite à nous intéresser aux sept membres du projet Mercury, lancés dans une grande lutte avec les Soviétiques pour être les premiers à voler au-dessus de l'atmosphère terrestre. Derrière l'importance scientifique de leurs missions, le long-métrage n'oublie pas d'exposer aussi, avec subtilité, leurs enjeux politiques. Cela étant souligné, je dois dire que j'ai particulièrement apprécié que toute cette histoire nous soit bel et bien racontée à hauteur d'homme. De longues séquences montrent en effet la réalité de la vie quotidienne de ceux qu'on désignera bientôt comme des astronautes. L'étoffe des héros mise sur la durée: (un peu) plus de trois heures. Un bon équilibre est trouvé et ouf ! On nous épargne l'hagiographie sirupeuse, vers laquelle la destinée de ces hommes aurait pu mener...
Pour un film de bientôt 40 ans, le long-métrage se montre épatant dans ses séquences aériennes et spatiales: il est porté par un souffle homérique presque constant. C'est en outre grâce à sa distribution impeccable qu'il s'illustre au plus haut point: après Sam Shepard d'entrée de jeu, vous croiserez aussi la route d'Ed Harris, Scott Glenn, Dennis Quaid... et, vous le voyez, je ne parle ici que des garçons. Chez ces dames, et à titre d'exemples, je retiendrai les prestations inspirées de Barbara Hershey, Pamela Reed ou Mary Jo Deschanel. Suivre le parcours de ces "femmes de" est intéressant: on comprend qu'elles ont été soumises à de très lourdes pressions médiatiques. Aujourd'hui, on dirait sans doute que les succès de leurs chers époux sont un peu les leurs. Le dire en 1960, déjà, ça flattait la ménagère...
Autre point intéressant: le film n'est pas exempt d'une certaine forme de poésie. Je pense notamment à une scène où les escarbilles d'un feu allumé en Australie figurent des lucioles pour l'un des personnages. Impossible d'en dire plus sans spoiler ! Je peux toutefois vous révéler que la bande originale de L'étoffe des héros m'a plu, même si j'ai vu que certains la jugeaient grandiloquente (et nuisible aux images). Tout cela n'est rien d'autre qu'une question de sensibilité, je suppose. On a aussi le droit de penser que cette belle histoire flatte l'Amérique dans le sens du poil, là où la vérité des faits apparaît plus nuancée. Pour ma part, j'ai profité du spectacle sans me poser de questions existentielles sur l'arrogante fierté de la nation à la bannière étoilée. Sans conteste, une idée parmi les emballantes de mon début d'année !
L'étoffe des héros
Film américain de Philip Kaufman (1983)
Malgré le temps passé depuis sa sortie, ce film "fonctionne" encore. Son aspect réaliste et lyrique à la fois plaira certainement à ceux d'entre vous qui trouvent un opus comme First man trop tape à l’oeil. Vous préférerez peut-être un vrai documentaire comme Apollo 11. Autre option: Les figures de l'ombre, sur la face cachée des missions spatiales. Une approche bien plus réelle... que celle de Seul sur mars.
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Maintenant, un choix s'offre à vous...
Vous pouvez retrouver Ideyvonne autour d'une chronique en images. Et/ou une analyse de Vincent, "expatrié" sur un autre blog que le sien.
12 commentaires:
. J'ai vu le film en salle à sa sortie et j'avais été frappé par l'image allégorique du début ou le cavalier rencontre le dragon qu'il devra terrassé pour exister . Le roman de Tom Wolfe servant de base au film a été adapté en série pour Disney + en 2020 , bizarrement Chuck Yeager ne fait plus partie de l'histoire , alors qu'il a quitté cette terre pour toujours, l'année dernière.Dernier homma raté donc.... J'ai une tendresse toute particulière pour le film précédent de Kaufman : « The wanderers » chronique douce amère des années 60, dont l'approche est bien plus profonde qu'une vulgaire histoire de « gang de jeunes» ….
La version Disney + ne m'attire guère, surtout présentée de cette façon.
En revanche, cette première rencontre avec Kaufman m'a donné envie de voir d'autres films du réalisateur.
D'autres films du réalisateur : Invasion of The Body Snatchers ( si tu ne l'as déjà vu ) voire The Unbearable Lightness of Being, pour le reste pas grand chose de marquant.
The Wanderers vaut surtout pour sa bande son.
++
Ah j'adore ce grand et beau film.
Le casting de BG est un régal et l'histoire emballante.
Chuck (merveilleux Sam Shepard) a bien résisté et vient de mourir à presque 100 ans.
@Ronnie:
Je n'ai vu aucun des autres films dont tu parles.
Peut-être que j'en rattraperai certains. Très vague souvenir de "Soleil levant".
@Pascale:
Ah oui, je me suis régalé... et sa longueur de fresque est vraiment un bel atout.
En effet, j'ai vu que Chuck avait survécu à Sam (qui l'a côtoyé). Quel destin il aura eu !
Et pour une fois je suis d'accord avec Ronnie :-) il faut voir l'insoutenable légèreté de l'être.
Dans les épopées de conquête dans le ciel, j'ai vu dernièrement "The Spirit of St. Louis" avec James Stewart. Deux heures de pur bonheur, là aussi ;)
@Pascale:
Juliette Binoche et Daniel Day-Lewis, de toute façon, ça fait envie. Mais les occasions sont rares...
@Ideyvonne:
Merci du tuyau. Je note avec d'autant plus d'empressement que j'aime beaucoup James Stewart.
Il y a aussi "le mur du son" - "the sound barrier" de David Lean
Et celui-là est en ce moment en replay sur une chaîne ciné ;)
Je note, merci, mais je ne suis pas sûr d'avoir l'envie de revoir un autre film "spatial" prochainement.
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