C'est un fait: je n'ai pas la larme facile, mais si je prends un tel pied avec le cinéma, c'est aussi parce qu'il est capable de m'émouvoir. Régulièrement, c'est un "vieux" classique qui saura ainsi me toucher. La preuve avec mes préférences dans ce domaine singulier, apparues au sommet de la totalité de mes découvertes hors-actu de l'an passé !
1. Les chaussons rouges
(Michael Powell et Emeric Pressburger / Grande-Bretagne / 1948)
Il y a dans ce film remarquable tout ce que le cinéma classique offre de meilleur: de l'émotion, donc, une représentation des arts soignée comme (trop) rarement et une passion amoureuse à la vie, à la mort. Difficile de trouver mieux, même plus de soixante-dix ans plus tard...
2. Faust, une légende allemande
(Friedrich Wilhelm Murnau / Allemagne / 1926)
J'ai pris l'habitude de dire que le cinéma muet procure des sensations uniques, tout à fait impossibles à reproduire avec les technologies modernes. J'ai aimé l'improvisation musicale sur ce film, vu sur écran géant et évalué comme un mythe fondateur de la culture européenne !
3. Gloria
(John Cassavetes / États-Unis / 1980)
Une femme revêche, ancienne compagne d'un truand, doit contraindre sa nature pour protéger un petit garçon, traqué par la mafia. Porté par l'impeccable duo Gena Rowlands / John Adames, ce "simple" film de commande est en fait une perle. Et un beau portrait de New York !
4. 8 1/2
(Federico Fellini / Italie / 1963)
On dit que le réalisateur traversait une période difficile sur le plan émotionnel quand il a imaginé ce film quasi-biographique, à nul autre pareil. C'est un vrai tourbillon: il faut s'accrocher pour bien suivre. Une fois parti, le manège ne s'arrête plus. Et BO au top de Nino Rota !
5. Les contes de la lune vague après la pluie
(Kenji Mizoguchi / Japon / 1953)
Il n'existe sans doute pas beaucoup de films plus beaux que celui-là. Tout à la fois réaliste sur la situation des petites gens dans le Japon médiéval et fantastique par bien des aspects, c'est un incontournable du cinéma classique international. Le titre seul m'avait déjà ébloui...
6. Au travers des oliviers
(Abbas Kiarostami / Iran / 1994)
Un film que j'ai pu présenter publiquement, en réponse à l'invitation d'une amie bibliothécaire. Je l'ai mieux aimé... la deuxième fois. Derrière la relation naissante de deux jeunes gens, une déclaration d'amour du réalisateur à son pays, ébranlé par un séisme. Magnifique.
7. Nuages épars
(Mikio Naruse / Japon / 1967)
A-t-on le droit de refaire sa vie après un deuil conjugal ? La question posée par le film est universelle, ce qui rend d'autant plus touchante la recherche de réponse de l'héroïne meurtrie. La photographie pastel s'avère assez trompeuse: le récit est en fait tout à fait bouleversant !
8. La momie
(Shadi Abdel Salam / Egypte / 1969)
Je me sens privilégié d'avoir eu l'opportunité de voir ce long-métrage sur grand écran. Perdu pendant de trop longues années, ce récit autour des malédictions pharaoniques revit après une restauration favorisée, entre autres, par la Fondation Scorsese. Coup de chapeau !
9. Le voleur de bicyclette
(Vittorio de Sica / Italie / 1948)
Maîtres du néoréalisme, nos voisins transalpins ont créé un courant majeur du cinéma européen d'après-guerre. Cette évidence historique se vérifie notamment dans cette merveille, d'autant plus puissante qu'elle met en scène des comédiens amateurs. Une idée de la grâce...
10. Paï, l'élue d'un peuple nouveau
(Niki Caro / Nouvelle-Zélande / 2003)
Je "termine" en beauté avec ce long-métrage venu des Antipodes. Tout à fait juste sur le plan ethnographique, il porte la culture maori en étendard et délivre, en prime, un joli message écolo-humaniste. Dans le rôle-titre, la jeune Keisha Castle-Hugues paraît très inspirée !
----------
Et pour finir, une petite annonce à faire...
Comme la précédente, cette chronique va rester trois jours complets à la Une de Mille et une bobines. Avant d'évoquer mes premiers films de 2020, je reviens dès jeudi midi pour dévoiler... mon best of 2019 !
1. Les chaussons rouges
(Michael Powell et Emeric Pressburger / Grande-Bretagne / 1948)
Il y a dans ce film remarquable tout ce que le cinéma classique offre de meilleur: de l'émotion, donc, une représentation des arts soignée comme (trop) rarement et une passion amoureuse à la vie, à la mort. Difficile de trouver mieux, même plus de soixante-dix ans plus tard...
2. Faust, une légende allemande
(Friedrich Wilhelm Murnau / Allemagne / 1926)
J'ai pris l'habitude de dire que le cinéma muet procure des sensations uniques, tout à fait impossibles à reproduire avec les technologies modernes. J'ai aimé l'improvisation musicale sur ce film, vu sur écran géant et évalué comme un mythe fondateur de la culture européenne !
3. Gloria
(John Cassavetes / États-Unis / 1980)
Une femme revêche, ancienne compagne d'un truand, doit contraindre sa nature pour protéger un petit garçon, traqué par la mafia. Porté par l'impeccable duo Gena Rowlands / John Adames, ce "simple" film de commande est en fait une perle. Et un beau portrait de New York !
4. 8 1/2
(Federico Fellini / Italie / 1963)
On dit que le réalisateur traversait une période difficile sur le plan émotionnel quand il a imaginé ce film quasi-biographique, à nul autre pareil. C'est un vrai tourbillon: il faut s'accrocher pour bien suivre. Une fois parti, le manège ne s'arrête plus. Et BO au top de Nino Rota !
5. Les contes de la lune vague après la pluie
(Kenji Mizoguchi / Japon / 1953)
Il n'existe sans doute pas beaucoup de films plus beaux que celui-là. Tout à la fois réaliste sur la situation des petites gens dans le Japon médiéval et fantastique par bien des aspects, c'est un incontournable du cinéma classique international. Le titre seul m'avait déjà ébloui...
6. Au travers des oliviers
(Abbas Kiarostami / Iran / 1994)
Un film que j'ai pu présenter publiquement, en réponse à l'invitation d'une amie bibliothécaire. Je l'ai mieux aimé... la deuxième fois. Derrière la relation naissante de deux jeunes gens, une déclaration d'amour du réalisateur à son pays, ébranlé par un séisme. Magnifique.
7. Nuages épars
(Mikio Naruse / Japon / 1967)
A-t-on le droit de refaire sa vie après un deuil conjugal ? La question posée par le film est universelle, ce qui rend d'autant plus touchante la recherche de réponse de l'héroïne meurtrie. La photographie pastel s'avère assez trompeuse: le récit est en fait tout à fait bouleversant !
8. La momie
(Shadi Abdel Salam / Egypte / 1969)
Je me sens privilégié d'avoir eu l'opportunité de voir ce long-métrage sur grand écran. Perdu pendant de trop longues années, ce récit autour des malédictions pharaoniques revit après une restauration favorisée, entre autres, par la Fondation Scorsese. Coup de chapeau !
9. Le voleur de bicyclette
(Vittorio de Sica / Italie / 1948)
Maîtres du néoréalisme, nos voisins transalpins ont créé un courant majeur du cinéma européen d'après-guerre. Cette évidence historique se vérifie notamment dans cette merveille, d'autant plus puissante qu'elle met en scène des comédiens amateurs. Une idée de la grâce...
10. Paï, l'élue d'un peuple nouveau
(Niki Caro / Nouvelle-Zélande / 2003)
Je "termine" en beauté avec ce long-métrage venu des Antipodes. Tout à fait juste sur le plan ethnographique, il porte la culture maori en étendard et délivre, en prime, un joli message écolo-humaniste. Dans le rôle-titre, la jeune Keisha Castle-Hugues paraît très inspirée !
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Et pour finir, une petite annonce à faire...
Comme la précédente, cette chronique va rester trois jours complets à la Une de Mille et une bobines. Avant d'évoquer mes premiers films de 2020, je reviens dès jeudi midi pour dévoiler... mon best of 2019 !
30 commentaires:
Ce qui fait qu'un film est un classique, c'est justement qu'il n'est pas "vieux". Mais cela fait plusieurs fois qu'on a cette discussion. :) Belle sélection. Powell & Pressburger, Mizoguchi, Fellini, De Sica, Murnau : on fait difficilement mieux !
C'est un... vieux débat entre nous, en effet.
Tu auras noté que, cette fois, j'ai fait usage de guillemets.
Cela étant dit, ravi que ma sélection te plaise !
Parfait Martin. J'ai des lacunes. Pas vu les deux films japonais. Personnellement le film qui m'a probablement le plus bouleversé parmi les quelques 3600 vus dans ma vie doit être Mirage de la vie de Douglas Sirk. A bientôt.
Deux maîtres italiens parmi les dix, c'est pas mal, hein ?
Je te recommande plus que vivement "Les contes de la lune vague après la pluie".
Par nos discussions, je te sais moins féru de cinéma asiatique, mais ce film est une splendeur !
Je nen ai vu que 3... et n'ai toujours pas réussi à remettre les Chaussons que j'avais dû interrompre tellement je trouvais ça mauvais...
J'aurais aime voir Nuages épars dont tout le monde a dit grand bien.
Content d'observer, d'après votre liste, que "Les chaussons rouges" ont toujours la cote !
@Pascale:
Tu préfères le plaisir à l'émotion ? Ah ah ah ah ah !
Bon... blague à part, quels sont ceux que tu as vus, du coup ?
Je n'ai toujours pas compris pour "Les chaussons rouges". Les goûts et les couleurs...
@Valfabert:
Ce film m'a tout simplement émerveillé. Tout ce que j'aime au cinéma !
On n'a pas les mêmes émotions je crois.
J'ai vu Gloria, 8 1/2, Le voleur de biclou et... un demi Chausson.
Les Chaussons Rouges est un chef-d'oeuvre. C'est un des films les plus romanesques jamais tournés. Pascale, tu as du t'interrompre avant la très très grande séquence de 15 minutes où le spectacle est donné sur scène, où la caméra nous emmène alors littéralement à l'intérieur du monde du film et où celui-ci change alors de dimension.
@Pascale:
Pour le coup, il me semble bien que non, en effet.
J'hésite du coup à te conseiller de voir les autres. Et notamment les japonais.
@Strum:
Toi aussi, tu es surpris ? Parfois, on passe à côté des chefs d'oeuvre.
Pour ma part, je suis bien d'accord avec ce que tu dis, notamment sur la fameuse séquence.
Non, je ne suis pas surpris, je pense juste que Pascale s'est arrêtée avant cette fameuse séquence qui a marqué des générations de cinéphiles.
Un quart d'heure de haut vol, assurément.
Seule Pascale a la réponse à cette question cruciale...
Oui je nai pas vu cette scene. Je vais m'y remettre... ce ne serait pas la première fois que je changerais d'avis sur un film.
Une scène pourrait me faire changer d'avis ? J'ai maintenant hâte de m'y remettre.
@Pascale qui va s'y remettre:
Tu n'avais vraiment pas traîné pour couper, dis donc...
@Pascale qui pourrait changer d'avis:
Je l'espère ! Tiens-nous au courant, si jamais ça se confirme.
"Je n'ai pas vu cette scène" : I knew it. Ajoutons que Powell & Pressburger, ce n'est pas que Les Chaussons rouges, mais plein d'autres chefs-d'oeuvre parmi les plus originaux et étonnants du cinéma, dans sa veine baroque. Pascale, à défaut de chausson le cas échéant, tu devrais finir par trouver chaussure à ton pied.
Bien vu, Strum ! Moi-même, j'aimerais voir d'autres films pour mieux connaître le duo.
Par ailleurs, il me semble que j'ai une compil' de Michael Powell seul qui traîne sur ma pile de DVDs...
Pour "les chaussons rouges" Scorsese avait dit dans une interview que c'était son film préféré !
Je confirme les avis de Strum, et pour Powell & Pressburger, il faut absolument voir leurs films. Du Cinéma comme il n'en existe plus...
Il me semble avoir entendu ça, en effet. C'est peut-être une histoire de Martin...
Je constate en outre que les films qui m'émeuvent le plus sont souvent des films du patrimoine.
Mon film préféré de Powell & Pressburger, c'est Colonel Blimp, que j'ai chroniqué et qui est un de mes films préférés tout court. La scène où Deborah Kerr réapparait dans ce film, comme si elle revenait d'entre les morts, est une des plus belles émotions que j'ai eue au cinéma. Mais en plus de Blimp et des Chaussons Rouges, il faut aussi voir Le Narcisse Noir, Je sais où je vais, Une question de vie ou de mort, Canterbury Tales, Le 49e parallèle : que des grands films. Powell & Pressburger, c'est la fusion du cinéma et de la littérature romantique réalisée.
En voilà une jolie liste de films à voir. Merci beaucoup, Strum !
Tu as l'art de présenter les choses de manière attractive. De quoi titiller ma curiosité...
Comme je l'ai dit chez Strum : ce soir j’enfile mes chaussons et repars à la recherche du quart d’heure perdu…
C'est bien que tu donnes ainsi au film une seconde chance.
Bonsoir Martin K, ah Nuages épars, un chef d'oeuvre! Une merveille avec deux acteurs magnifiques. Bonne soirée.
C'était mon premier Naruse et ça m'a donné envie d'en découvrir (plein) d'autres.
Les Chaussons Rouges est un chef-d'oeuvre ! J'avais aussi énormément aimé le Faust de Murnau.
J'avais aussi bien aimé 8 1/2 même s'il faudrait que je le revoie (l'expérience est très dense, parfois trop)
Ravi que tu valides mon duo de tête, Tina ! Et content de te relire ici !
"8 1/2" est effectivement très dense, mais je ne dirais pas "trop". C'est un film-somme.
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