Chose promise, chose due: John Carpenter fait aujourd'hui son retour sur Mille et une bobines. J'ai eu l'occasion - inattendue - de découvrir son premier film sur grand écran et en ciné-concert, sur une musique du duo lyonnais L'Étrangleuse (harpe et guitare électrique). Une bande très originale, créée pour l'occasion et jouée en direct. Quel bonheur !
Dans la grande famille du cinéma de genre, Dark Star est présenté comme un film de fin d'études. Il a été tourné pour 60.000 dollars ! Son aspect fauché saute aux yeux, mais je dois souligner aussitôt qu'à mon humble avis, ça n'est jamais un problème. Une fois à bord du vaisseau spatial qui donne son nom au long-métrage, la bizarrerie du scénario lui-même nous place en face d'un "objet de cinéma" cohérent, à défaut d'être techniquement irréprochable. Les gugusses qui nous accueillent sont chargés (depuis vingt ans !) d'une mission très spéciale: éliminer des planètes jugées instables, sans s'inquiéter du fait qu'elles puissent abriter une quelconque forme de vie intelligente. On comprend vite que les êtres humains sont mal placés pour donner l'exemple. Les nommés Doolittle, Boiler, Talby et Pinback sont plutôt des modèles de crétinerie. Et le commandant Powell, mort mais toujours bavard puisque cryogénisé, ne relève guère le niveau...
Bon... on ne saura jamais ce que j'aurais pensé du film si je l'avais vu avec sa vraie bande-son. Il est évident que la musique joue beaucoup pour l'idée que l'on se fait d'un long-métrage donné. Le psychédélisme de Dark Star colle bien avec ce que j'ai pu entendre, quoi qu'il en soit. Tout au long de la projection, je me suis amusé... et aussi interrogé sur les arguments que l'on peut - ou doit ! - utiliser pour convaincre un producteur de financer un projet pareil. Quelques recherches complémentaires m'ont permis d'apprendre qu'au tout départ, le film était plus court et n'atteignait même qu'une quarantaine de minutes. Allongé pour l'exploitation au cinéma, il dure désormais un peu moins d'une heure et demie, ce qui me paraît tout à fait raisonnable. Objectivement, une fois que j'ai daigné le replacer dans son contexte historique, je ne l'ai pas trouvé si cheap que ça. Je me suis même dit que ces astronautes partis loin de chez eux pour une obscure mission de destruction pouvaient être le reflet sous acide des GI du Vietnam. Cela dit, le film n'a rien de polémique: il s'avère étonnamment rigolo !
Dark Star
Film américain de John Carpenter (1974)
Ce genre de petits programmes sans le sou a toute ma sympathie. Nettement plus à l'aise financièrement parlant, certains blockbusters paraissent, eux, beaucoup trop formatés pour me plaire durablement. Pour le fun, on peut revoir Planète interdite ou L'étoile du silence. Autres options, dans le cinéma de genre à grosses ficelles: Evil dead premier du nom ou Frankenstein Junior. C'est cela aussi, le cinéma !
Dark Star
Film américain de John Carpenter (1974)
Ce genre de petits programmes sans le sou a toute ma sympathie. Nettement plus à l'aise financièrement parlant, certains blockbusters paraissent, eux, beaucoup trop formatés pour me plaire durablement. Pour le fun, on peut revoir Planète interdite ou L'étoile du silence. Autres options, dans le cinéma de genre à grosses ficelles: Evil dead premier du nom ou Frankenstein Junior. C'est cela aussi, le cinéma !
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